PW – Comment lutter efficacement contre le sans-abrisme ?

La question du sans-abrisme reprend un grand nombre de problématiques, ce terme recouvrant dans les faits des réalités bien différentes, des publics variés avec des profils qui nécessitent des accompagnements chaque fois spécifiques. Un état des lieux est-il envisagé ?

Question orale de Sabine ROBERTY à Christie MORREALE, Vice-présidente, Ministre de l’emploi, de l’action sociale, de la santé et des droits des femmes sur l’évaluation des besoins des sans-abri

Madame la Ministre, le 10 octobre dernier, j’ai eu l’occasion de participer à la rencontre organisée par l’AMA, la Fédération des maisons d’accueil et des services aux sans-abri. Ce moment d’échange avait lieu à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le sans-abrisme et je pense que, tous, ici, nous espérons que cette journée n’ait plus jamais de raison d’être.

La Déclaration de politique régionale n’a pas oublié cette problématique, la lutte contre le sans-abrisme y figurant comme un objectif majeur. Les dispositions sont transversales et concernent autant l’accès au logement que le soutien aux structures d’accueil et d’accompagnement.

Lors de cette rencontre, la diversité de l’offre d’aide a été soulignée, mais également la segmentation du secteur. J’ai pu constater que la question du sans-abrisme reprend en fait un grand nombre de problématiques, ce terme recouvrant dans les faits des réalités bien différentes, des publics variés avec des profils qui nécessitent des accompagnements chaque fois spécifiques.

Afin de développer les politiques adéquates, peut-être pourrions-nous mener une évaluation des besoins et de l’offre actuelle. Cette démarche permettrait de proposer une offre d’aide qui cadre avec les besoins identifiés des personnes sans-abri. Elle favoriserait également une continuité des services.

Madame la Ministre, pouvez-vous me dire si un état des lieux des services d’aide est envisageable ?

La Fédération des maisons d’accueil se positionne en faveur de la création d’un observatoire wallon chargé d’évaluer cette offre afin qu’elle cadre avec les besoins des personnes sans-abri. Par rapport à cela, quelle est votre position ?

Dans ce contexte se pose également la question des projets dits novateurs, qui proposent – vous l’aurez compris – des projets sociaux nouveaux, novateurs.

Enfin, si l’on sait qu’il est difficile de soutenir l’ensemble des projets, ils peuvent également être un outil intéressant pour s’adapter à la diversité du public. Quelle est votre position à ce sujet ?

Réponse de Christie MORREALE, Vice-présidente, Ministre de l’emploi, de l’action sociale, de la santé et des droits des femmes

Madame la Députée, j’avais également prévu de participer à cette rencontre organisée par la Fédération des maisons d’accueil et des services aux sans-abri.

Malheureusement, en fonction de l’actualité du Gouvernement, j’ai eu un empêchement qui m’a empêchée d’y participer activement. Par contre, un de mes collaborateurs a participé au speed debating organisé dans ce cadre. Vous rappelez à juste titre que le Gouvernement s’est engagé, dans le cadre de la lutte contre le sans-abrisme et pour le respect de la dignité humaine, à apporter des solutions d’hébergement pour les personnes sans-abri et à prendre des mesures pour assurer le respect de ses besoins fondamentaux, dans une démarche de cohésion sociale, en concertation avec les autorités communales concernées.

La Déclaration de politique régionale confirme l’importance des relais sociaux qui ont parmi leurs missions un rôle d’observatoire. Ils peuvent être chargés d’établir un état des lieux des services d’aide, en collaboration avec mon administration, en vue de compléter le cadastre d’offres de service existant.

En outre, l’IWEPS produit régulièrement, notamment sur la base des données récoltées par les relais sociaux, des rapports et des analyses sur la pauvreté et le sans-abrisme. Il m’apparaît dès lors qu’il convient de poursuivre dans la voie d’une collecte structurée des données visant à alimenter les travaux d’analyse et de réflexion de l’IWEPS.

Par ailleurs, le service public de Wallonie, Direction générale et Action sociale, travaille actuellement à l’élaboration d’un baromètre de l’action sociale afin d’obtenir des indicateurs clés des secteurs de l’action sociale permettant de suivre leur évolution, de dégager des tendances et de conseiller l’autorité.

En ce qui concerne les projets innovants, force est de constater leur intérêt à plus d’un titre puisqu’ils permettent de répondre à des besoins aujourd’hui non couverts et de faire connaître de nouvelles problématiques. De nombreux projets innovants sont soutenus via des subventions facultatives qu’elles soient régionales, communautaires ou fédérales, via les relais sociaux, ou encore via les plans de cohésion sociale.

Une réflexion doit être menée concernant les dispositifs agréés de l’action sociale en vue d’envisager leur adaptation aux évolutions de notre société. C’est ainsi que des groupes de travail sont et seront mis en place par mon administration avec les parties prenantes via des panels d’opérateurs qui sont agréés, des fédérations représentatives en associant aussi, lorsque c’est pertinent, d’autres administrations concernées pour proposer de façon concertée et même coconstruite – c’est le terme que l’on utilise – pour des modifications légales ou réglementaires si c’était nécessaire.