Lors de la conférence ministérielle « Droits des femmes », les ministres ont adopté 33 mesures concrètes pour lutter contre le sexisme dans l’espace public, le cyberharcèlement sexiste et la précarité menstruelle.
Question orale du 22/06/21 de Sabine ROBERTY à Christie MORREALE, Vice-présidente et Ministre des droits des femmes
Madame la Ministre, vous occupez depuis le 25 janvier dernier la coprésidence de la CIM Droits des femmes avec Antonios Antoniadis, Vice-Ministre-Président du Gouvernement de la Communauté germanophone.
À cette occasion, il a également été décidé que les prochaines CIM se tiendraient avec la participation de la ministre des Pensions et de l’Intégration sociale, Mme Karine Lalieux, et la ministre de l’Intérieur, Mme Annelies Verlinden.
Parmi les thématiques principales que vous avez énoncées au début de votre présidence, nous pouvons relever des questions fondamentales telles que la lutte contre le sexisme dans l’espace public réel et virtuel, la révision de la loi Sexisme, la précarité menstruelle ou encore le renforcement de la mixité, tous secteurs professionnels confondus.
Le 11 juin dernier avait lieu la CIM Droits des femmes et ce ne sont pas moins de 33 mesures concrètes qui ont été dégagées.
Quelles seront les actions que vous mettrez prioritairement en œuvre au niveau wallon parmi les 33 mesures retenues ? Pourquoi avez-vous retenu ces actions et non d’autres mesures ? Avez-vous défini des indicateurs de suivi et des objectifs en termes d’agenda ?
Réponse de la ministre
Madame la Députée, le 11 juin dernier, je coprésidais la CIM Droits des femmes avec mon collègue M. Antonios Antoniadis. Malgré les sensibilités parfois différentes, cette méthode de travail qui a été lancée par Nawal Ben Hamou, a permis de dégager 33 mesures concrètes en vue de coordonner nos actions sur les thématiques déterminées comme prioritaires : lutte contre le sexisme dans l’espace public, lutte contre la précarité menstruelle, ainsi que le cyberharcèlement sexiste.
En ce qui concerne la Wallonie, sans être exhaustive, je m’attellerai en priorité à développer un projet pilote de lutte contre la précarité menstruelle qui aura pour objectif de renforcer l’accès à la gratuité des protections périodiques pour les personnes menstruées en situation de précarité. J’ai dégagé un budget de 440 000 euros à cet effet.
Je lancerai également dans les prochains jours un appel à projets, à hauteur de 200 000 euros, qui permettra de soutenir des actions du secteur associatif visant à lutter contre le harcèlement sexiste dans l’espace public et le cybersexisme. Il pourra s’agir de projets relatifs à la création de formations, à la création d’outils de sensibilisation pour faire connaître la législation ou encore pour visibiliser les services de soutien aux victimes et les renforcer.
Une des mesures prises par la CIM vise à inciter les services de police et les parquets à reproduire le Plan d’action de lutte contre le sexisme dans l’espace public mis en place par le parquet et la police liégeoise. Dans ce cadre précis, je financerai un projet de responsabilisation des auteurs à hauteur de 40 000 euros.
Par ailleurs, au vu des thématiques traitées, une approche transversale de gender mainstreaming avec nos collègues de gouvernement s’est imposée.
Ainsi, en ce qui concerne la Wallonie, M. le Ministre Collignon, en charge des Pouvoirs locaux, s’est engagé à renforcer la prise en considération concrète du genre au niveau de l’aménagement de l’espace public et je l’en félicite. Il s’agira notamment d’encourager les pouvoirs locaux à multiplier le nombre de toilettes publiques accessibles aux femmes, sujet qui avait été porté – je le dis pour Mme Kapompole et M. Legasse qui étaient présents sous l’ancienne législature – par Patrick Prévot, notamment. Cela pourra donc être mis en place grâce à M. le Ministre Collignon, pour que les femmes se sentent aussi en sécurité.
Henry, en tant que ministre de la Mobilité, s’est notamment engagé de son côté à adopter un système performant de signalement pour les victimes de harcèlement sexiste dans les transports en commun. Tous ces engagements feront l’objet d’un monitoring régulier. Des outils de suivi sont prévus à ces effets.
Globalement, le résultat est au-delà de mes espérances, au sens où l’on a autour de la table des sensibilités très diverses, mais l’on sent que l’ambiance de travail est totalement constructive et que chacun mesure l’importance de dépasser parfois des positions qui pourraient être considérées comme dogmatiques dans l’intérêt des femmes. Cela nous permet de construire ensemble un certain nombre d’actions concrètes que nous pouvons mener, notamment dans les trois secteurs de prédilection que nous avons mis en avant sous cette coprésidence de CIM Droits des femmes.
Réplique de la députée
Je vous remercie Madame la Ministre, pour vos réponses. On ne peut que se réjouir de ce côté très transversal de ces 33 mesures particulièrement concrètes. C’est l’occasion pour nous de revenir de manière très régulière au sein de notre commission pour suivre l’ensemble de vos projets et l’ensemble des projets pilotes, notamment ceux que vous avez évoqués avec nous cet après-midi.