Retour en question sur le travail du Comité femmes et sciences vise à encourager les carrières scientifiques et académiques des femmes.
Question de Sabine Roberty à Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’enseignement de la promotion sociale, des hôpitaux universitaires, de l’aide à la jeunesse, des maisons de justice, de la jeunesse, des sports et de la promotion de Bruxelles
Créé en 2000 et officialisé par décret en 2016, le Comité femmes et sciences vise à encourager les carrières scientifiques et académiques des femmes. Il a organisé son programme de travail 2016-2018 en cinq axes : la régulation de la recherche et des carrières; la conciliation entre vie privée et vie professionnelle; la situation professionnelle des chercheurs et chercheuses; le genre et la politique d’enseignement et de formation; la reconnaissance des femmes dans la recherche et les résultats de recherches portant sur le genre. Pour chacun de ces axes, un groupe de travail a été créé et différentes actions ont été menées. En mars dernier, le Comité femmes et sciences finalisait son programme pour l’année 2019-2020.
Madame la Ministre, tout en respectant l’autonomie du travail du Comité, avez-vous pu prendre connaissance des conclusions des groupes de travail pour le programme 2018-2019 ?
Quel bilan peut en être tiré ? Qu’en est-il du plan d’action 2019-2020 ? De nouvelles thématiques sont-elles été ciblées ?
Le Comité a-t-il décidé de poursuivre sa méthode avec l’organisation de groupes de travail ? Des actions sont-elles déjà prévues pour 2020 ?
Par ailleurs, rappelons que le Comité est exclusivement composé d’universitaires et ne vise donc que la recherche en université. Or, nous assistons aujourd’hui au développement de la recherche en arts et la réflexion suit également son cours dans les hautes écoles.
Un réseau « Genre » incluant des hautes écoles, des écoles supérieures d’art et des écoles de promotion sociale était en cours de développement. Où en est ce projet ? Une réflexion est-elle menée au sein du Comité femmes et sciences quant à son éventuel élargissement ?
Réponse de Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’enseignement de la promotion sociale, des hôpitaux universitaires, de l’aide à la jeunesse, des maisons de justice, de la jeunesse, des sports et de la promotion de Bruxelles
Je vous remercie pour l’attention que vous portez à la thématique du genre dans les carrières académiques et scientifiques. Le Comité femmes et sciences a pour mission d’amélioration la situation des femmes dans ce secteur et il a continué d’être actif tout au long de l’année académique 2018-2019. Ce fut une année de transition entre la poursuite des actions lancées par les groupes de travail et la définition de projets prioritaires. À titre d’exemple, je citerai les réalisations suivantes: l’organisation, le 11 février 2019, de la journée «Regards croisés sur les carrières au féminin dans les STIM (sciences, techniques, ingénierie, mathématiques)», la première édition du prix du Comité femmes et sciences pour deux mémoires, recherches et stages réalisés dans le contexte du master interuniversitaire en étude de genre ou encore l’organisation du «Midi de l’ARES» consacré à l’«Insertion professionnelle des docteur·e·s» le 3 octobre 2019.
L’année académique 2019-2020 sera riche en événements puisque le Comité femmes et sciences a planifié les actions suivantes: l’organisation de la «Journée internationale des femmes et des filles de science» le 11 février 2020, dont la thématique sera «Genre et transformation numérique»; l’organisation de la deuxième édition du prix du Comité femmes et sciences, dont l’appel sera lancé en février 2020; la diffusion d’une campagne de communication et d’animation sur la thématique du genre et des rôles destinée aux écoles de l’enseignement fondamental; la réalisation de vidéos pour sensibiliser les universités aux questions de genre en lien avec les carrières académiques et scientifiques; la mise en œuvre d’un projet de sensibilisation des universités au gender budgeting; l’organisation d’une conférence de réseautage intitulée «Femmes, sciences, entreprises en Fédération».
La question de l’élargissement a été discutée lors d’une réunion plénière du Comité. Celui-ci a jugé prématuré d’élargir sa composition au réseau de l’enseignement supérieur non universitaire, et ce, pour diverses raisons. Les missions du Comité femmes et sciences sont centrées sur l’égalité dans les carrières scientifiques académiques. Les modes d’évaluation des carrières et les critères de promotion sont très différents entre universités, notamment en ce qui concerne les activités de recherche, les postdoctorats, les séjours à l’étranger et les publications. Les critères sont également très différents entre universités et hautes écoles. En outre, les modèles de genre pour le réseau non universitaire ne sont pas forcément mandatés par leurs autorités pour agir au sein de ce réseau au nom de leur établissement. Enfin, un accroissement de la taille du comité pourrait le rendre plus difficile à gérer. Ces problèmes spécifiques ne m’empêchent cependant pas de voir plus loin. La création d’une commission «Genre» au sein de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) est envisagée et j’y suis tout à fait favorable.