Un article publié sur le portail « wallonie.be » faisait mention d’envois de graines non sollicités en provenance d’Asie. A-t-on la moindre idée de la provenance exacte de ces graines ? Où en sont les investigations à ce stade ?
Question orale de Sabine Roberty à Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Madame la Ministre, en date du 11 octobre 2020, un article publié sur le portailwallonie.be faisait mention d’envois de graines non sollicités en provenance d’Asie. Certains citoyens auraient en effet reçu des semences par envoi postal alors même qu’ils n’avaient rien commandé. Cette histoire est pour le moins étonnante et suscite – on peut aisément le comprendre – l’inquiétude d’un certain nombre de personnes.
L’article sur le portail wallon fournit assez peu d’explications en la matière et il me semble qu’un complément d’information s’avère nécessaire pour rassurer la population.
Pouvez-vous nous dire si les citoyens ayant reçu ces graines sont nombreux ?
A-t-on la moindre idée de la provenance exacte de ces graines ?
Où en sont les investigations à ce stade ? A-t-on procédé à l’analyse de ces semences afin de déterminer à quelles espèces de plantes elles appartiennent ?
L’article sur le portail wallonie.be enjoint en effet les citoyens à ne pas planter les graines reçues dans la mesure où elles pourraient être porteuses de maladies végétales ou concerner des plantes invasives.
Pourquoi est-il conseillé de ne pas les toucher et de nettoyer ses mains ou les surfaces ayant été en contact avec ces graines? Présenteraient-elles un quelconque risque pour la santé ?
Réponse de Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
Madame la Députée, l’administration wallonne en charge du suivi de la certification du matériel de reproduction végétal a en effet publié le 11septembredernier un communiqué destiné à informer les citoyens de l’existence d’envois non sollicités de graines aux particuliers en provenance de divers pays asiatiques.
Mon administration a fait écho à ce communiqué en diffusant l’information via le portail biodiversité.wallonie.be.
Ceci faisait suite à une communication de la Commission européenne demandant aux autorités des États membres de prendre toute mesure utile vis-à-vis de ces graines qui entrent illégalement sur le territoire et quant aux mesures de précaution à prendre vis-à-vis de celles-ci.
Je profite de votre question pour rappeler que, vu que le contenu de ces envois est douteux, leur destruction est conseillée pour éviter tout risque lié à la propagation ou manipulation.
Parmi ces risques, il faut rappeler que l’introduction de végétaux ou de graines exotiques peut potentiellement être une source de propagation de maladies ou de plantes exotiques envahissantes qui peuvent avoir des impacts sanitaires et écologiques très importants. Par mesure de précaution, n’ayant aucune information précise sur les traitements que ces graines auraient pu subir, il a également été conseillé d’éviter les contacts avec celles-ci.
L’AFSCA a été désignée comme point de contact auprès de la Commission européenne pour le suivi de ce dossier. C’est donc l’AFSCA qui gère le suivi des informations reçues.
L’administration ne dispose pas encore de données précises sur l’ampleur de ces envois en Wallonie. Dans l’Union européenne, la Commission signale avoir été avertie de tels envois non sollicités en France, en Allemagne, en Irlande et aux Pays-Bas.
La nature des graines contenues dans ces envois est variable, d’autant que l’origine de leur expédition provient, selon ce qui a pu être établi jusqu’à présent, de Chine, de Singapour, de Taïwan ou de Malaisie.
Cette pratique curieuse semble être une technique mise en œuvre par des sites de vente en ligne pour augmenter artificiellement leurs statistiques de classement face à des sociétés concurrentes, et l’utilisation de graines variées s’expliquerait par leur disponibilité abondante et bon marché.
Une vigilance renforcée des citoyens et de l’administration à l’égard de ce nouveau phénomène est donc nécessaire. Je serai attentive à l’envisager également avec mon administration dans le cadre de mesures plus générales à mettre en œuvre concernant les espèces exotiques envahissantes.