Pour lutter contre les inégalités liées au genre, le Gouvernement a adopté un « Plan genre » transversal. Quelles en sont les contours ?
Question orale du 16/03/21 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre des droits des femmes
Madame la Ministre, dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement s’était engagé à lutter contre toute forme de discrimination et notamment à intégrer l’égalité des genres dans l’ensemble de ses politiques régionales. Aujourd’hui, un pas important a été franchi puisque, à votre initiative, le Gouvernement a adopté son plan transversal « Égalité homme-femme ». Ce sont ainsi 44 mesures qui seront mises en œuvre d’ici la fin de la législature.
C’est une nouvelle dont nous nous réjouissons, les inégalités entre femmes et hommes étant encore tellement prégnantes et la crise sanitaire ayant, à certains égards, encore renforcé ces inégalités.
Je me réjouis également du caractère transversal du plan et de l’implication de l’ensemble des membres du Gouvernement dans leur compétence. C’est une approche qui permettra une coordination et une complémentarité des mesures.
Pouvez-vous revenir sur la mise en place de ce plan Genre et sur l’implication des différents ministres du Gouvernement ? Comment le Gouvernement a-t-il sélectionné les mesures retenues ? Les mesures doivent être mises en œuvre dans le courant de la législature. Des échéances sont-elles déjà fixées pour certaines d’entre elles ? Comment le Gouvernement entend-il assurer le suivi de cette politique ? Enfin, quels sont les moyens financiers débloqués pour suivre ce plan ?
Réponse de la ministre :
Mesdames les Députées, pour rédiger le plan Genre, chaque ministre a travaillé de concert avec ses collègues pour réduire les inégalités, et ce, de manière globale et transversale.
Avant de dégager les mesures du plan, une importante phase exploratoire a été menée. Chaque cabinet a désigné un référent genre qui a été formé au gender mainstreaming de manière à en comprendre les enjeux précis et à recevoir les outils pour construire une politique prenant en compte la dimension du genre.
Des séances de coaching ont aussi été organisées en présence avec l’IWEPS, avec l’Institut pour l’Égalité homme-femme et avec le CWEHF.
Chaque ministre du Gouvernement s’est alors engagé dans les matières qui le concernent à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes.
Le plan se compose de 44 mesures et 17 thématiques qui prévoient, entre autres, des mesures en matière de statistiques genrées, de patrimoine, de gouvernance, d’aménagement de l’espace public, d’environnement, de lutte contre la pauvreté, de formation, d’emploi et d’économie ou encore de santé.
Les différentes mesures du plan devront être budgétisées lors de l’opérationnalisation par chaque ministre concerné et à charge de leurs propres crédits.
Chaque mesure fera l’objet d’une fiche de suivi qui sera actualisée par le cabinet pilote au fur et à mesure de sa mise en œuvre. Cet outil comprend un état des lieux, une description des objectifs, des indicateurs de résultats et/ou d’impacts et des estimations budgétaires propres à chaque budget.
Afin de coordonner les actions du plan et de s’assurer de la rencontre des objectifs fixés par le Gouvernement, le plan Genre fera l’objet d’un rapport intermédiaire et d’un rapport final au Gouvernement.
L’administration travaille actuellement à la mise en page graphique du plan. Celui-ci sera rendu public et diffusé largement à tout le secteur une fois ce travail effectué.
Comme je l’ai dit à Mme Ryckmans juste avant, j’aurai le plaisir de le présenter plus en détail le 1er avril devant la Commission pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.
Réplique de la députée :
Merci, Madame la Ministre, pour l’ensemble de vos réponses.
Dix-sept thématiques et 44 mesures pour un plan ambitieux que, personnellement, je me réjouis de voir mis en œuvre.
Je me réjouis également, comme ma collègue, de vous entendre le 1er avril en commission. On en saura encore plus.
Les indicateurs de suivi par fiche, que vous venez d’évoquer avec nous, nous permettront – j’en suis certaine – de suivre l’évolution des 44 mesures au quotidien.
Je voudrais aussi souligner, comme ma collègue, le caractère transversal du plan Genre. Pour moi, c’était vraiment essentiel de pouvoir impliquer l’ensemble des Gouvernements sur ce plan Genre de sorte que personne ne puisse se dédouaner en disant : « Moi, je ne pouvais pas ». Ici, tout le monde est impliqué dans le plan et je pense que c’est la meilleure manière pour faire évoluer les choses.
Source : Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 16/03/21 du Parlement de Wallonie