Question orale du 6 mai 2021
de Sabine ROBERTY à Bénédicte LINARD, vice-présidente du gouvernement et
ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des
femmes.
Les premières
semaines de confinement, en mars 2020, ont été brutales pour tout le monde. Dès
le 14 mars, la culture était déjà mise sur le banc de touche. C’est dans ce
contexte que la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec l’aide incontournable du
secteur culturel, a lancé l’initiative «La culture à la maison».
L’Administration générale de la culture (AGC) et le secteur culturel dans son
ensemble n’ont pas tardé à mettre en œuvre des solutions ou à promouvoir des
projets déjà disponibles en ligne, dans le but d’offrir un accès à la culture
au plus grand nombre. Chacun, depuis son domicile, était invité à célébrer la
culture. Parmi les activités et divertissements culturels proposés, je citerai
les spectacles en ligne de l’Opéra royal de Wallonie (ORW), ceux proposés dans
le cadre du théâtre jeune public, mais aussi l’exposition « Hyperrealism
Sculpture. Ceci n’est pas un corps » proposée sous format virtuel par le musée
La Boverie à Liège ou encore les films proposés par l’ASBL Loupiote. Le secteur
culturel n’a pas à rougir des initiatives qu’il a prises durant le confinement.
Depuis le début de la pandémie, il déploie des trésors d’imagination pour
continuer à faire vivre la culture. Pourtant, il semble que la promotion de « La
culture à la maison » semble s’arrêter en juin 2020 sur la page Facebook
Culture.be.
–
Madame la Ministre, cette action est-elle
toujours sur les rails ou avait-elle une date de fin ?
–
Des activités et divertissements ont-ils été
ajoutés depuis juin 2020 ?
–
Comment cette opération a-t-elle été promue ?
–
Quels outils et quel budget ont-ils été utilisés
à cette fin ?
–
L’initiative a-t-elle remporté l’adhésion du
public ?
–
Disposez-vous de chiffres à ce sujet ?
– Dans un souci d’accès à la culture, avez-vous
pensé et proposé des solutions afin de réduire la fracture numérique ?
Réponse de
Bénédicte LINARD, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance, de
la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes.
Il me semble
utile de replacer cette campagne dans son contexte : il s’agit d’une initiative
de l’AGC qui avait pour objectif principal de soutenir et mettre en lumière les
idées novatrices déployées par les opérateurs culturels de la Fédération
Wallonie-Bruxelles lorsque la crise sanitaire a démarré. Cette campagne a été
réalisée sur les budgets fonctionnels de l’administration, sans engendrer de
dépenses supplémentaires. Elle a largement remporté l’adhésion des opérateurs,
qui ont spontanément relayé leurs actions. De mars à fin juin 2020, plus de 80
initiatives ont été diffusées par l’intermédiaire de cette campagne, pour la
plupart compilées sur www.culture.be et promues sur les réseaux sociaux. Même
si nous ne disposons pas d’analyses fines, les chiffres d’audience, par exemple
sur les réseaux sociaux, confirment un intérêt de la part du public. Par
ailleurs, les axes de communication de cette campagne ont évolué au rythme de
la situation sanitaire. Par exemple, dès mai 2020, le site www.culture.be a
présenté des informations comme « La culture à la maison » pour les secteurs
maintenus fermés et « De retour dans les lieux culturels » pour mettre en
valeur les secteurs qui rouvraient progressivement, l’objectif étant toujours
de soutenir et promouvoir les secteurs culturels. Dans ce contexte de crise
prolongée, particulièrement pour ces secteurs, le public s’est quelque peu
habitué à pratiquer la culture autrement. À l’heure actuelle, l’AGC promeut
encore de nombreuses initiatives à vivre en ligne, accessibles à la maison.
Cependant, celles-ci ne sont plus reprises dans le cadre de cette campagne ;
elles font désormais partie de la communication générale de l’administration.
Ce genre de campagne a effectivement des limites : la numérisation des services
présente certains avantages, mais ne remplacera pas une culture vivante au plus
proche du public. En outre, cela tend à renforcer la fracture numérique et
touche très faiblement les publics plus vulnérables. Ce n’est pas pour rien que
je plaide, depuis le début de mon mandat, pour une culture de proximité qui ne
laisse personne sur le bord du chemin, mais aussi pour une réouverture de la
culture, qui fait partie des solutions face à la pandémie.
Réponse de
Sabine ROBERTY.
Madame la
Ministre, j’entends qu’entre les mois de mars et de juin, 80 initiatives ont
été promues, ce qui est réjouissant. J’entends également que les chiffres
d’audience confirment l’intérêt du public. La crise sanitaire s’est
effectivement prolongée au-delà de ce que nous aurions imaginé ; dans ce
contexte, l’initiative permettant à chacun de bénéficier de la culture chez
soi, à tout moment, est tout à fait positive. Je me réjouis que le public y ait
adhéré et j’espère qu’elle aura permis au monde culturel de toucher un public
qui ne se déplace pas nécessairement dans les musées, dans les salles de
spectacle ou dans les cinémas. J’espère que le monde culturel pourra maintenant
se fédérer en proposant une culture vivante en direct.