La pandémie liée au Covid19 perdure et des variants émergent. Comment s’organisent les maisons de repos pour assurer la protection des résident et du personnel ?
Question écrite de Sabine ROBERTY du 08/09/21 à Christie MORREALE, Ministre de la santé
Les maisons de repos ont été particulièrement touchées par la crise du Covid. Ces derniers mois, l’évolution de la situation sanitaire, notamment grâce à la vaccination, a permis une réouverture progressive des établissements aux visites. En juin dernier, une circulaire demandait aux établissements de revenir à un fonctionnement dit « normal », tout en respectant les mesures énoncées par le CODECO et en maintenant une vigilance.
Aujourd’hui, si les bénéfices de la vaccination sont visibles, l’apparition de nouveaux variants attire notre attention. Ainsi, début août par exemple, 7 résidents d’une maison de repos à Zaventem, tous entièrement vaccinés, sont décédés après avoir été contaminés par le variant dit colombien, probablement amené par un visiteur.
Nous savons que les mesures de confinement qui ont dû être mises en place au début de la crise ont été très difficiles à vivre pour les résidents et il faut tout faire pour éviter un nouvel isolement.
Face à l’évolution de la situation sanitaire et notamment aux nouveaux variants, quelles sont les nouvelles mesures que Madame la Ministre prend pour les maisons de repos, mais aussi les autres collectivités d’hébergement ?
Comment assure-t-elle encore les dispositifs de tracing et de dépistage actuellement en place ? Envisage-t-elle une évaluation de ces dispositifs ?
Pour quelles raisons la CIM Santé a-t-elle décidé de ne pas implémenter dès maintenant l’obligation vaccinale pour le personnel ? Cette obligation lui apparaît-elle nécessaire ?
Certains évoquent également la possibilité d’un Covidpass pour les visiteurs. Va-t-elle imposer ce pass dans les institutions ?
Enfin, compte-t-elle plaider dans la CIM Santé, qu’elle préside, pour l’injection d’une 3e dose pour les résidents et le personnel ?
Réponse de la ministre du 22/09/21
Précisons d’emblée qu’actuellement, le variant delta domine dans 99,4 % des cas (données du RAG – 01 09 2021). La situation de la maison de repos de Zaventem est donc un phénomène tout à fait isolé actuellement.
Outre le plan interne d’urgence mis en place dans les collectivités, les nombreuses circulaires d’information, les accompagnements par les équipes mobiles et les outbreak support team, les formations et séances d’information, les établissements sont tenus de déclarer toute situation à partir d’un seul cas COVID dès son apparition. Dès la déclaration, les inspecteurs d’hygiène régionaux (ci-après IHR) prennent contact avec l’établissement afin de préciser la situation et de mettre en place les mesures nécessaires, comme le testing généralisé, en rappelant les mesures générales, notamment les gestes barrières, le recours aux masques FFP2 ou encore la ventilation des locaux. La situation à Nos Tayons a, en effet, montré combien ce dernier point est essentiel pour réduire le risque de dissémination du virus.
Le cas échéant, l’IHR sollicite l’OST pour se rendre sur place ou se rend directement sur place.
Pour ce qui concerne le tracing, les mesures sont maintenues avec la même intensité et le Gouvernement wallon a donné les moyens à l’AViQ, sur ma proposition, de mettre en place une organisation propre pour faire face aux évolutions. Il s’agira de disposer d’une équipe de surveillance des maladies infectieuses en nombre suffisant, par des engagements supplémentaires, notamment 10 infirmiers de santé publique, d’outiller l’équipe de moyens informatiques dédiés, mais aussi de moyens de formation et de définition des processus et procédures, selon un principe d’amélioration continue. Une infectiologue a pu être engagée pour appuyer les médecins de l’équipe. D’ores et déjà, les Gouverneurs de Province ont souligné leur satisfaction face à cette nouvelle organisation et au renforcement de l’équipe, dans le cadre du suivi des situations.
De nouvelles directives relatives au testing post vaccination sont en cours d’élaboration au niveau de la « task force » testing.
Quant à l’évaluation du tracing, elle est permanente via la reddition des comptes hebdomadaire effectuée dans le cadre du comité de pilotage.
La CIM santé n’a pas statué sur l’obligation vaccinale compte tenu de la compétence en matière de bien-être au travail qui dépend du Ministre fédéral de l’Emploi et du Travail. Ce dernier mène actuellement la concertation avec les partenaires sociaux à ce sujet. De plus, l’imposition de l’obligation vaccinale relève de la seule autorité fédérale. Un rapport du Professeur de droit de l’Université de Gand, Goffin sera présenté prochainement en CIM santé .
J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet et y suis favorable dans la mesure où elle préserve tant la santé des travailleurs, de leurs proches que des patients ou résidents des établissements, mais il y a lieu d’attendre les analyses en cours, car la question est complexe du point de vue juridique.
L’accord de coopération-cadre permettant l’extension du Covid safe ticket est actuellement soumis à l’avis du Conseil d’État et de l’APD. Pour imposer le pass aux visiteurs, la région devra ensuite adopter une disposition décrétale à exécuter par un arrêté du Gouvernement, ce qui demande un certain délai.
Dans l’intervalle, nous devons continuer nos efforts en faveur de la vaccination qui a une ambition bien plus large puisqu’elle protège la population dans toutes ses activités, pas seulement dans le cadre de visites dans des établissements de soins.
Quant à une éventuelle 3e dose, la Conférence interministérielle devrait se prononcer très prochainement.
Source : Site du Parlement de Wallonie