La généralisation de l’EVRAS est un enjeu fondamental en termes d’éducation et d’égalité. Où en est la révision du protocole entre la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
Question orale de Sabine Roberty du 01/02/22 à Christie Morreale, Ministre de la santé
Madame la Ministre, depuis plusieurs mois, une révision du protocole relatif à l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est en cours avec vos collègues à la Région wallonne et à la Cocof.
Nous savons toute l’importance de ces cours, pourtant, le nombre d’élèves touchés par ces animations reste trop faible. La généralisation de l’EVRAS reste un enjeu fondamental. Je vous rassure, ce sont exactement les mêmes sujets que je porte en Fédération Wallonie-Bruxelles avec d’autres collègues. Je regarde ma collègue, Mme Ahallouch, qui interrogeait encore la semaine dernière la ministre Linard à ce sujet. Nous intervenons de manière régulière également auprès de la ministre Désir.
Le travail en cours vise à adopter une meilleure définition de l’EVRAS, mais aussi à revoir les contenus et les objectifs des animations et la précision des rôles des différents acteurs prenant part au processus. J’ai trois questions.
Avez-vous pu finaliser la refonte de ce protocole ? Quelles sont les priorités arrêtées par le Gouvernement et portées pour la Wallonie dans l’élaboration de ce travail ? Avez-vous assuré un travail qui implique les partenaires et les acteurs de terrain ?
Réponse de la ministre
Madame la Députée, vous avez raison, je travaille en synergie, avec mes collègues de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Commission communautaire française, à la refonte du protocole d’accord sur la généralisation l’EVRAS en milieu scolaire.
L’objectif poursuivi est d’augmenter de manière progressive et significative le nombre d’élèves touchés par ces animations. La réécriture du protocole devrait désormais s’inscrire dans un accord de coopération qui serait construit sur base des recommandations de différents acteurs de terrain, dont les stratégies concertées EVRAS qui sont spécifiquement financées pour mener ce travail, et devrait porter sur : –
la définition plus complète de ce que l’on entend par l’EVRAS, notamment en concertation avec les références internationales ;
– des objectifs précis pour ces animations EVRAS pour éviter que ce ne soit trop diffus et que, au final, on ne poursuive pas les objectifs donnés au début ;
– les contenus fondamentaux qui doivent être abordés dans ces animations ;
– la précision des rôles des différents acteurs qui prennent part au processus ;
– la labellisation obligatoire des intervenants EVRAS.
Je suivais cela sous l’ancienne législature quand j’étais députée. On avait malheureusement des témoignages avec des écoles qui acceptaient par exemple des groupes ou des groupuscules religieux qui venaient donner des contre-informations qui étaient totalement en décalage, voire en opposition ferme, avec les objectifs de cette labellisation ou de cette Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle telle qu’elle a été souhaitée par les pouvoirs publics.
Ce nouveau texte réaffirmera la nécessité que les animations EVRAS se déroulent dans un contexte respectueux de chacun permettant aux élèves de s’exprimer librement et d’intégrer et de s’approprier les différentes notions de vie relationnelle, affective et sexuelle.
Pour coller avec les ambitions de la refonte du protocole, j’ai pris ma part avec un budget de 3,6 millions d’euros dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie afin d’augmenter le nombre d’heures d’activités EVRAS données par les centres de planning familial, qui sont un des opérateurs importants dans le cadre des leçons, des informations ou des animations qui peuvent être données dans les différentes écoles. J’espère sincèrement qu’elles pourront être généralisées d’ici la fin de cette législature. En tout cas, la Wallonie y contribue.
Source : Site du Parlement de Wallonie, Compte-rendu avancé de la commission du 01.02.22 de la Commission de l’action sociale, de la santé et de l’emploi – version non définitive qui n’engage ni le Parlement ni les orateurs.