Le Gouvernement a annoncé la création de l’Observatoire du sans-abrisme afin de pouvoir disposer de données quantitatives et qualitatives concernant les personnes sans-abri pour soutenir une politique efficace. Quel en sera le fonctionnement ?
Question écrite de Sabine Roberty du 27/06/22 à Christie Morreale, Ministre de l’emploi
Après être sorti de prison, trouver un emploi ou une formation peut parfois être difficile. Pourtant, la réinsertion dans la société passe principalement par une activité professionnelle, activité qui joue également un rôle dans la lutte contre la récidive.
Pour permettre aux ex-détenus de se réinsérer sur le marché de l’emploi, il est important de leur offrir la possibilité de se former, et ce déjà pendant leur détention. Une sensibilisation des employeurs, qui hésitent encore souvent à engager des ex-détenus, pourrait également aider à lever certaines discriminations qui peuvent exister à cet égard.
Comment Madame la Ministre assure-t-elle une offre de formation suffisante en milieu carcéral ?
Les filières existantes aujourd’hui permettent-elles selon elle de répondre à la demande ?
A Bruxelles, une association, l’ASBL APRES accompagne les ex-détenus pour préparer leur réintégration et les aider à retrouver un emploi ou une formation. L’association travaille avec Actiris et affiche un beau taux de réussite. Ce type d’accompagnement existe-t-il en Wallonie ?
Comment travaille-t-elle avec le FOREm pour accompagner ce public particulier ?
Une sensibilisation des employeurs est-elle selon elle nécessaire pour tenter de lutter contre les difficultés à trouver un emploi, un stage ou une formation lorsque l’on a effectué un séjour en prison ?
Enfin, a-t-elle identifié d’autres leviers et projets pour aider à la réinsertion socioprofessionnelle des anciens détenus ?
Réponse de la ministre du 19/08/22
Depuis 2021, 35 nouvelles filières de formation ont été agréées de manière à renforcer de manière significative et pérenne l’offre à destination des détenus et ex-détenus, pour un budget de 1 085 000 euros. Cette offre reste insuffisante au regard des besoins des populations carcérales, très faiblement instruites, la plupart des détenus disposant seulement du certificat d’enseignement de base, avec une surreprésentation de personnes analphabètes, trois fois plus nombreuses que dans le reste de la société, comme l’indique la Concertation des associations actives en prison (CAAP). Ces personnes présentent de surcroit de nombreux freins à l’insertion socioprofessionnelle qui nécessitent un accompagnement soutenu et individualisé, prenant en compte un ensemble de dimensions.
Les associations actives en prison, qu’il s’agisse de formation, d’orientation, d’accompagnement ou de toute autre prestation visant l’insertion socioprofessionnelle, collaborent avec le Forem. En particulier, le Forem a développé un projet de validation des compétences pour les publics détenus. En effet, en décembre 2018 et septembre 2019, deux chargées de mission ont été engagées au sein du FOREm afin de mettre en place la validation des compétences au sein des établissements pénitentiaires de la Région wallonne. Appliqué au milieu carcéral, ce dispositif cible les compétences acquises par des détenus avant leur incarcération (par exemple, via une expérience professionnelle, une formation non certifiante, du bénévolat…) et/ou durant celles-ci (par exemple, via une formation suivie ou un travail exercé au sein de l’établissement pénitentiaire) et leur permet d’obtenir, via le Titre de Compétence, une « preuve officielle » de leur compétence à valoriser ultérieurement dans le cadre de leur réinsertion (emploi, reprise d’une formation…).
En ce qui concerne les épreuves de validation, selon les conditions de détention du candidat (notamment ses permissions de sortie) et l’équipement de l’établissement pénitentiaire (infrastructure et matériel nécessaires à l’épreuve), celles-ci peuvent être organisées au sein de l’établissement pénitentiaire (intra-muros) ou dans un centre de validation agréé (extra-muros). C’est au sein de l’établissement pénitentiaire de Marche-en-Famenne que les premières épreuves de validation ont été mises en œuvre. Le dispositif est actuellement en extension au sein d’autres établissements pénitentiaires, notamment à Ittre, Jamioulx, Leuze-en-Hainaut et Lantin. De 2019 à 2021, 32 détenus ont présenté une ou plusieurs épreuves de validation des compétences, 28 d’entre eux ayant obtenu le(s) Titre(s) de Compétence correspondant(s). Les métiers les plus fréquemment ciblés sont coiffeur/coiffeuse, aide-ménager/aide-ménagère, peintre décorateur/décoratrice, cuisinier/cuisinière et serveur/serveuse restaurant.
Source : Site du Parlement de Wallonie