Les saisons plus froides approchent et il nous faut rester vigilants face à une possible remontée des cas de Covid. Comment est organisée la nouvelle campagne de vaccination ?
Question du 13/09/23 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de la Santé
Après un été assez calme sur le front du Covid, les contaminations semblent repartir à la hausse. Cependant, bien que des informations parfois alarmistes émergent dans certains pays voisins, les chiffres semblent rester calmes chez nous.
Les saisons plus froides approchant, il faut néanmoins être vigilants, car nous savons que ces chiffres peuvent rapidement remonter. Comme les années précédentes, le risque de voir plusieurs épidémies déferler sur la Belgique simultanément inquiète également les experts.
Afin d’affronter cette situation, une nouvelle vague de vaccination est prévue par les Régions. Cette année, aucune convocation ne sera cependant envoyée.
Que met en place aujourd’hui Madame la Ministre pour assurer le suivi de la situation ?
De quelles informations dispose-t-elle ?
Un nouvel avis a-t-il été demandé au Risk Management Group (RMG) ?
Des mesures de protections supplémentaires sont-elles selon elle nécessaires actuellement ? Qu’en est-il en particulier du secteur des maisons de repos ?
En ce qui concerne la vaccination, quelles sont les modalités qu’elle a mises en place pour l’organisation de cette nouvelle campagne ?
Pourquoi a-t-elle fait le choix de ne pas envoyer de convocation ?
A-t-elle prévu d’organiser une campagne d’information ? Des dispositifs sont-ils également mis en place pour sensibiliser à la vaccination contre la grippe ?
Enfin, des dispositions particulières seront-elles mises en place pour faciliter l’accès à la vaccination au sein des maisons de repos et de soins ?
Réponse de la ministre du 03/10/23
Le Covid-19 a refait son apparition au cours des dernières semaines en Europe, mais le rebond est, jusqu’ici, modéré. Cela est aussi observé aux États-Unis, en Inde et au Japon.
Le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) pour le territoire européen ainsi que le nouveau consortium belge de modélisation, qui réunit l’Université de Hasselt et l’Université de Namur pour le territoire belge, prédisent une augmentation dans le courant du mois d’octobre.
Le nouveau sous-variant Omicron EG.5 baptisé « Eris », bien qu’il soit à l’origine d’un nombre important de nouvelles contaminations, n’est pas encore considéré par l’OMS comme un « variant préoccupant » (VOC), mais plutôt comme un « variant à suivre » (VOI). Les spécialistes affirment qu’il n’est pas associé à une symptomatologie ni à une virulence particulière. Aussi, rien n’indique encore qu’il soit capable d’échapper à l’immunité acquise par une précédente contamination ou par la vaccination.
En termes de surveillance Covid, cette dernière englobe aussi, depuis peu, le syndrome viral, grippal et les infections aiguës des voies respiratoires et se décline à différents niveaux. En Wallonie, nous mettons en place :
– la surveillance des eaux usées à partir de plusieurs sites de prélèvements d’échantillons sur le territoire de la Région wallonne ;
– la surveillance syndromique dans les cabinets de médecine générale ;
– la surveillance des tests (quand cela est estimé nécessaire par le RMG) des cas et la surveillance moléculaire du SARS-CoV-2. En outre, le service de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ (SURMI), produit hebdomadairement un bulletin épidémiologique donnant un aperçu des chiffres wallons relatifs au Covid-19 et aux autres maladies à déclaration obligatoire avec un accent particulier sur les MR.S.
– la surveillance des maladies respiratoires présentant des symptômes grippaux dans les maisons de repos via un réseau sentinelle de 54 MR/MRS géographiquement représentatifs de la population wallonne (Hainaut 22, Liège 17, Namur 7, Brabant wallon 5 et Luxembourg 3).
En termes de stratégie de prévention, le 5 mai 2023, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait que l’infection Covid-19 était désormais un problème de santé établi ne constituant plus une urgence de santé publique internationale. De leur côté, les autorités sanitaires belges et les différents groupes consultatifs (CSS, RAG …) avaient déjà établi, en mars 2023, une proposition de gestion en assimilant ce virus aux autres pathogènes respiratoires.
Le RMG a publié, le 29 août dernier, un communiqué sur un nouveau booster (vaccin) automnal pour protéger les plus fragiles.
Conformément à la décision de la CIM, en mars 2023, les gestes barrières sont rappelés régulièrement, via divers canaux, aux collectivités hébergeant les personnes à risque et au grand public.
En Belgique, trois niveaux de gestion ont été définis. Le RAG suit attentivement la situation épidémiologique et décide du niveau de gestion sur la base de six indicateurs.
Le niveau de gestion 1 est maintenu actuellement et toute évolution est soumise au RMG. Le port du masque n’est plus obligatoire, sauf pour les patients présentant des symptômes d’infection respiratoire et les personnes immunodéprimées.
Dans les maisons de repos et autres collectivités, la responsabilité de la mise en œuvre des mesures en application du plan interne d’urgence dont elles ont été dotées par la Wallonie est confiée à la concertation entre le médecin coordinateur et la direction de l’établissement qui décident, le cas échéant, de mettre en place une cellule de crise.
Il est recommandé également que des analyses de risque locales puissent être effectuées pour affiner les mesures dans des situations spécifiques (port du masque du personnel, visiteur, isolement, et cetera).
Tout établissement peut faire appel, en cas de nécessité, à l’Outbreak Support Teams de son territoire ou encore aux inspecteurs d’hygiène régionaux.
Aussi, la vaccination, l’hygiène des mains et la ventilation restent également des barrières importantes contre les virus, en particulier dans le secteur des soins de santé où les contacts avec les personnes vulnérables sont d’autant plus fréquents.
Depuis la 1re campagne de vaccination Covid, la Wallonie a toujours suivi les avis du Conseil supérieur de la Santé (CSS) pour la mise en place de ces dernières. Le 23 juin, le CSS a d’ailleurs remis de nouvelles recommandations pour la saison automnale et recommande plutôt une administration synchrone pour les vaccins Covid et grippe durant le mois d’octobre.
Quant aux publics cibles, ils restent similaires à la campagne précédente (personnes de 65 ans et plus, résidents de MR.S, patients immunodéprimés, femmes enceintes, personnes obèses, personnes de 18 ans et plus avec comorbidités, personnel soignant, personnes de 50 ans et plus avec facteurs de risque, personnes vivant dans le même foyer qu’une personne présentant un risque élevé de maladie grave …)
L’organisation s’est donc mise en place pour répondre à ces nouvelles recommandations et la vaccination reste gratuite pour le citoyen lors de cette campagne 2023. Je confirme qu’un vaccin adapté XBB, correspondant aux variants en circulation, est disponible et que 850 pharmacies wallonnes peuvent les distribuer depuis le 18 septembre.
La distribution concerne les maisons de repos et de soins, la médecine générale ou l’injection directement sur place pour les pharmacies formées et participantes à la vaccination Covid.
Cette possibilité existe donc pour les citoyens désireux de se vacciner au plus vite et/ou pour les maisons de repos qui ont également reçu un courrier explicatif, le 6 septembre dernier, sur les modalités pratiques et logistiques.
Notre campagne proprement dite démarrera le 16 octobre pour se terminer le 10 novembre afin de nous aligner sur les recommandations du CSS.
Concrètement, ce seront 5 centres de vaccination éphémères qui ouvriront leurs portes pendant 4 semaines.
Une campagne spécifique sera réalisée en concomitance avec les campagnes habituelles pour la grippe et pour rappeler les mesures de prévention comme le lavage des mains, l’aération des locaux, le port du masque en cas de symptômes, et cetera.
L’objectif est double : premièrement, que cette vaccination Covid soit considérée comme celle de la grippe et qu’elle entre dans les réflexes annuels pour se prémunir avant l’hiver ; deuxièmement, que la communication soit faite au même moment que l’ouverture des prises de rendez-vous dans les centres de vaccination.
Nous avons pris la décision de ne plus envoyer d’invitation par courrier, car nous constations que ces efforts étaient vains et que seules les personnes motivées faisaient les démarches pour recevoir leur vaccin. Il en va de même pour la grippe et ceci revient au même but initial : considérer désormais le Covid comme une maladie respiratoire et protéger chaque année par les moyens mis à disposition.
Source : Site du Parlement de Wallonie