Rebond des hospitalisations liées au Covid

Ces derniers jours, un rebond des hospitalisations liées au Covid-19 est constaté. Comment la situation est-elle monitorée ? 

Question écrite de Sabine Roberty du 30/06/22 à Christie Morreale, Ministre de l’emploi

Après plus de deux ans de pandémie, la Covid-19 nous avait donné un peu de répit ces dernières semaines et nous avons été en mesure de lever la plupart des mesures sanitaires.

Mais, ces derniers jours, il semble que les nouveaux sous-variants d’Omicron, le BA.4 et surtout le BA.5 soient largement majoritaires et induisent une augmentation rapide des contaminations, une augmentation qui est également suivie au niveau des hospitalisations.

Nous savons que vous êtes attentive à l’évolution de la situation. Quelles sont les mesures actuelles de surveillance de l’épidémie ? Avez-vous demandé de nouvelles analyses de suivi du variant Omicron au RAG et au RMG et avez-vous porté le point à la CIM Santé ?

Qu’est-ce que la situation implique en matière de vaccination ? Quelle est la position de la « task force » aujourd’hui ? Avez-vous chargé le Conseil supérieur de la santé de rendre un avis quant à une éventuelle 4e dose plus généralisée ? En Wallonie, nous savons que plusieurs scénarii sont possibles, qu’en est-il face à la situation actuelle ?

Un projet de vaccination dans certaines pharmacies a également été lancé. Comptez-vous l’élargir à un plus grand nombre de structures ?

Enfin, disposez-vous d’informations relatives à la situation des maisons de repos et de soins qui nécessiteraient de prendre de nouvelles mesures face à ce rebond ?

Réponse de la ministre du 11/07/22

Le Comité de concertation, le RMG et les administrations du pays continuent à suivre la situation épidémiologique.

En outre l’AViQ avec l’appui de mon Cabinet maintient ses systèmes de surveillance et d’alertes précoces actifs, ce qui permet en tout temps d’activer rapidement les procédures de prise en charge de cas et freiner ainsi la propagation de foyers épidémiques en cas de résurgence.

À ce stade, le nombre de personnes qu’il reste à vacciner diminue avec le temps, c’est la raison pour laquelle plus de la moitié des centres de vaccination ont fermé progressivement – le site jemevaccine.be reprend les horaires et jours d’ouverture selon les centres et est constamment mis à jour.

Depuis le 1er avril 2022, un nouveau marché public a été activé afin de maintenir 9 centres de vaccination répartis sur l’ensemble du territoire de la Wallonie. Vu la reprise des activités événementielles, certains de ces centres ont poursuivi leur activité dans les centres existants alors que d’autres ont été ouverts dans une localisation différente ; l’objectif étant de permettre à la population non encore vaccinée ou n’ayant pas reçu une première et, pour les immunodéprimés une seconde dose booster, d’accéder à la vaccination. Ce dispositif a été complété depuis début mai par la possibilité de se faire vacciner chez les médecins généralistes et dans un nombre croissant de pharmacies.

Le variant Ba5 est devenu dominant en Belgique comme dans nombre d’autres pays. S’il est plus contagieux que les formes précédentes du virus, il ne semble pas plus agressif. Il est responsable de l’augmentation significative du nombre d’infections et, dans une moindre mesure, d’une augmentation des hospitalisations.

Dans ce cadre, une nouvelle dose de vaccins est autorisée, sur une base individuelle d’évaluation du risque par le médecin traitant ou du médecin coordinateur, pour les personnes âgées ou les résidents de MR/MRS.

Une nouvelle campagne de vaccination est prévue en septembre/octobre. Les groupes cibles de cette campagne seront liés à l’évolution de la pandémie, à l’apparition éventuelle de nouveaux variants et aux recommandations du Conseil Supérieur de la Santé qui sont attendues avant la fin juin. La CIM Santé publique devrait, quant à elle, prendre position début juillet.

Une vingtaine de centres de vaccination, qui sont identifiés et pourront être prêts début septembre, seront réactivés si cette nouvelle campagne est validée par la CIM Santé, de manière à permettre une vaccination de masse des groupes à risque dans le délai le plus court possible.

Il est possible que des vaccins adaptés aux variants Omicron soient disponibles pendant cette campagne.

Le tracing actuel repose sur un système interfédéral. Ce dernier a été mis en place rapidement en réponse à la situation aigüe suite à une décision du CODECO.

Pour améliorer la qualité du suivi de contact et de la gestion des maladies infectieuses, le Gouvernement a marqué son accord pour le développement d’un dispositif de tracing wallon.

La première chose à faire était de renforcer structurellement la cellule de surveillance des maladies infectieuses en engageant dès 2021. Nous sommes passés de 2,8 ETP en janvier 2020 à 21 ETP actifs au sein de la cellule de surveillance des maladies infectieuses en 2022.
La seconde chose était de continuer le développement de l’outil de gestion des cas entamé en 2019. Les travaux sont en cours.

Par ailleurs, le premier marché passé en mai 2020 étant épuisé au 31 décembre 2021, un nouveau marché public pour le call center a été attribué en novembre dernier par le Conseil Général de l’AViQ. Ce sont les sociétés IKANBI et l’entreprise de travail adapté ENTRA qui sont venues en appui en phase aiguë de la gestion d’épidémie depuis le 1er janvier 2022. Le Gouvernement wallon a attribué un budget prévisionnel pour le Tracing de 27 500 000 euros pour l’année 2022. Une réévaluation est réalisée à chaque exercice d’ajustement budgétaire. La facturation se fait désormais à la minute ce qui permet une utilisation rationnelle des moyens en offrant une plus grande flexibilité au niveau du dimensionnement, selon l’évolution de la charge de travail dépendant elle-même de l’évolution de l’épidémie. S’agissant d’un marché public, ce n’est pas l’AViQ qui fixe la rémunération des agents des calls.

Actuellement, il y a 90 agents actifs dans les calls et 35 agents mutualistes actifs sur le terrain en plus de l’équipe de la cellule de surveillance des maladies infectieuses. En effet, les agents mutualistes continueront de venir en appui à l’AViQ dans ses missions de prévention, mais aussi de tracing grâce à une base permanente de 20 ETP qui pourront en cas de phase aiguë être renforcée par des agents intérimaires si besoin.

Bref, le nouveau système de Tracing wallon se veut flexible et réactif pour faire face à toutes éventuelles résurgences.

Source : Site du Parlement de Wallonie