Variole du singe : La vaccination des publics à risque

La croissance du nombre de cas de variole du singe continue d’attirer notre attention. Qu’en est-il du suivi et de la vaccination des publics à risque ?

Question orale de Sabine Roberty du 12/07/22 à Christie Morreale, Ministre de la santé

Madame la Ministre, ces derniers jours, la croissance de la monkeypox, mieux connue sous le nom de variole du singe, continue d’attirer notre attention.

L’OMS est notamment de plus en plus inquiète compte tenu de la flambée des cas en Europe et rappelle que l’usage du préservatif chez les personnes ayant plus d’un partenaire reste un geste de protection important, la maladie se transmettant par les fluides corporels que sont la salive et le sperme.

Depuis le dépôt de ma question, la situation a bien évolué et il a été annoncé que la vaccination débuterait cette semaine chez nous et serait réservée, dans un premier temps, à un certain public. Le ministre fédéral de la Santé a, en effet, souligné que cette vaccination se ferait dans des conditions strictes, notamment à cause du nombre limité de vaccins et des incertitudes actuelles quant aux livraisons. Les publics concernés sont le personnel soignant, les personnes immunodéprimées après un contact à haut risque, les personnes après un contact à très haut risque. Enfin, notons que cette vaccination sera possible dans un des neuf centres de référence du pays et qu’elle doit, idéalement, se faire dans les quatre jours qui suivent le contact. Les personnes qui pensent devoir bénéficier de ce vaccin sont invitées à contacter leur médecin traitant, lequel examinera la situation.

Vu l’évolution de la situation, Madame la Ministre, mes questions telles que déposées ne sont plus d’actualité. Pouvez-vous néanmoins faire avec nous un point sur la situation en Belgique, en Wallonie, et sur les mesures prises sur les recommandations qui ont été émises ? Dans quelle mesure sont-elles encore amenées à évoluer ? Avez-vous demandé des évaluations des risques auprès des organes compétents, comme le RAG par exemple ?

Dans ma question initiale – parce que l’on travaille toujours quinze jours en retard finalement –, j’évoquais le cas de la France et notamment de la Haute Autorité de la santé qui a été saisie d’une demande d’avis sur l’élargissement de la vaccination aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Un avis similaire a-t-il pu être demandé chez nous ? Je voulais aussi vous demander si une réflexion sur la vaccination de certains publics était en cours, mais elle est aujourd’hui lancée. Pouvez-vous revenir sur l’implication de l’AViQ dans la gestion du dossier ?

Le ministre fédéral évoquait aussi la question de la disponibilité des vaccins, qu’en est-il ? D’autres doses ont-elles été commandées ?

Enfin, comment organisez-vous la sensibilisation, c’est important, des publics à risque, principalement les HSH sur les modes de transmission de la maladie et les comportements à risque ?

Réponse de la ministre :

Madame la Députée, l’Autorité européenne de préparation et réaction aux urgences sanitaires, récemment créée, a acheté des vaccins pour les pays de l’Union européenne : 110 000 doses. Les premières livraisons vont être effectuées dans les pays où le nombre de cas est relativement élevé. C’est le cas en Espagne, en Allemagne, au Portugal et en Belgique principalement néerlandophone.

Le Fédéral, par l’Agence des médicaments, est en contact avec l’Europe pour les commandes. En ce qui concerne la Belgique, on a 3 040 vaccins de troisième génération qui sont arrivés jeudi dernier.

Selon les maladies infectieuses rencontrées, il y a des centres de référence identifiés qui dépendent du Fédéral, où l’on peut se faire vacciner contre certaines maladies comme Ebola, la fièvre jaune, la variole du singe. Pour la variole du singe, il existe neuf endroits pour pouvoir le faire : en Wallonie, au CHU de Liège, au CHU de Charleroi, aux cliniques universitaires de Mont-Godinne ; pour Bruxelles, à l’hôpital Saint-Pierre.

Cette vaccination doit idéalement avoir lieu dans les quatre jours suivant le contact. Les personnes non vaccinées contre la variole du singe doivent recevoir deux doses, avec au moins 28 jours d’intervalle. Il est recommandé aux personnes qui pensent pouvoir bénéficier de la vaccination de contacter leur médecin généraliste ou spécialiste qui examinera avec le centre de référence si elles y ont droit. Les personnes qui peuvent être vaccinées doivent appartenir à trois catégories :

– le personnel soignant après un contact à haut risque, sans protection, comme un contact prolongé en face à face, une plaie en contact avec des fluides corporels d’un patient infecté o ou une exposition à des aérosols ;

– les personnes immunodéprimées après un contact à haut risque, par exemple avec un membre du même ménage qui est infecté ou le partage de vêtements, de la literie ou des ustensiles de cuisine avec un patient qui a des éruptions cutanées ;

– les personnes après un contact à très haut risque, comme un contact sexuel – le contact sexuel n’est en général pas à haut risque, mais, pour la variole du singe, c’est le cas – ou un contact prolongé de peau à peau avec une personne qui présente une éruption cutanée ou une plaie

En principe, les personnes vaccinées contre la variole classique ne reçoivent pas de nouveaux vaccins sauf en cas de troubles du système immunitaire. Pour le reste, nous avons, avec le Risk Assessment Group et le Risk Management Group, des contacts réguliers. Nous avons des contacts entre les entités fédérées et le Fédéral. Lorsqu’il existe des informations qui parviennent d’autorités européennes ou d’autres pays, les différents États membres communiquent.

Par exemple, les NITAG sont les groupes qui s’occupent de la vaccination au niveau du Conseil supérieur de la santé. Il y a différents NITAG dans chaque pays. Il y a d’ailleurs un NITAG européen qui existe. Ces contacts se font évidemment. Les informations parviennent entre différentes autorités de santé, pour le dire de cette manière. Voici les différents éléments que je pouvais vous donner à ce stade.

Source : Site du Parlement de Wallonie, Compte rendu de la réunion de la Commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 12 juillet 2022