Selon l’étude Vias, en 2020 en pleine pandémie, ce sont 1 510 enfants qui ont été blessés dans un accident de la circulation sur le chemin de l’école. Les lidars sont-ils une solutions ?
Question écrite de Sabine Roberty du 20/04/22 à Valérie De Bue, Ministre de la sécurité routière
Selon l’étude Vias, en 2020 en pleine pandémie, ce sont 1 510 enfants qui ont été blessés dans un accident de la circulation sur le chemin de l’école. Cela représente près de 12 victimes par jour.
Toujours selon cette étude, environ 5 % des accidents se passeraient aux abords immédiats des écoles. La précédente étude Vias dénombrait un nombre plus important encore d’accidents sur le chemin de l’école, avec un chiffre de +/- 2 500 enfants impactés.
À la demande de la Commune d’Edegem en Flandre, Vias a mesuré l’impact d’un Lidar aux abords d’une école primaire communale dans les deux sens de circulation et les résultats semblent positifs.
Madame la Ministre peut-elle me dire si elle a pris connaissance de cette étude ? Quelle lecture en fait-elle ?
Quels impacts ce type de dispositifs de dissuasion aux abords des écoles pourraient-ils avoir sur la sécurité routière et plus particulièrement sur la sécurité de nos enfants, usagers vulnérables qui circulent à pied ou à vélo aux abords des écoles ?
Réponse du ministre du 19/05/22
En 2021, l’AWSR a analysé les accidents impliquant des enfants de 3 à 17 ans se produisant les jours d’école aux heures de trajet domicile-école. Au total, en Wallonie, de 2016 à 2020, 2 570 enfants de 3 à 17 ans ont été victimes d’un accident de la route aux heures de trajet de l’école, dont 10 tués et 110 blessés grièvement. En moyenne, 3 enfants sont blessés dans un accident de la route chaque jour d’école aux heures d’entrée et de sortie des classes. On observe davantage d’enfants victimes le soir que le matin.
Les victimes de 3 à 11 ans sur le chemin de l’école sont dans 1 cas sur 2 des occupants de voiture et dans un tiers des cas des piétons. La part des passagers de voitures diminue pour les 12-17 ans et en contrepartie, la part des piétons augmente.
Comme également signalés dans l’étude de Vias, les accidents ne se déroulent pas en majorité aux abords immédiats de l’école. La sécurisation des déplacements de et vers l’école ne se résume donc pas à sécuriser le devant de l’école.
Aux endroits où, initialement, la limitation de vitesse est mal respectée, un radar ou un lidar aura un effet important de réduction des vitesses pratiquées et donc l’insécurité. Les résultats de l’étude de Vias sur le Lidar sont intéressants, mais ils ne peuvent pas être généralisés à l’ensemble des abords d’écoles. L’impact sera, en effet, très dépendant des vitesses initialement pratiquées.
Le radar ou le Lidar peut contribuer à une amélioration de la sécurité routière aux abords des certaines écoles, mais il n’est pas une solution unique.
Selon les endroits, d’autres éléments, comme les dispositifs ralentisseurs de vitesses, la réduction des masques de visibilité aux traversées, l’amélioration des cheminements piétons ou cyclistes, ou des mesures de réduction de la pression automobile sont aussi à considérer. Parmi mes 10 mesures prioritaires pour la sécurité routière en Wallonie présentées à la suite des États généraux de 2020, figurent d’ailleurs l’augmentation du nombre de zones à vitesse apaisée en agglomération, l’amélioration de la visibilité des abords d’écoles ou encore la réduction des masques à la visibilité à proximité des passages pour piétons.
La mise en place de Pedibus/Velobus vient idéalement compléter ces dispositifs en proposant l’accompagnement des enfants à pied/vélo vers/depuis l’école sous la surveillance d’adultes formés. Un guide de démarrage est publié sur le portail mobilité de la Région wallonne afin d’en faciliter la mise en œuvre. L’appel à projets en Éducation à la Mobilité et à la Sécurité routière (EMSR) lancé chaque année à destination des ASBL et Communes permet par ailleurs d’accorder un soutien spécifique à la mise en place effective de ces projets.
Au niveau du déploiement des radars, la Région wallonne est également particulièrement active. Même si ces radars ne sont pas placés spécifiquement devant des écoles, ils contribuent à améliorer la sécurité routière des enfants se rendant à l’école, car rappelons-le, les accidents n’ont pas lieu uniquement devant les écoles, mais aussi à d’autres endroits du trajet entre le domicile et l’école.
Source : Site du Parlement de Wallonie