Une offre de répit renforcée en Wallonie !

Dans son bilan sur la situation financière des radios indépendantes, le CSA tire la sonnette d’alarme. Le secteur est en danger, des mesures structurantes sont nécessaires.

Question de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’action sociale

Madame la Ministre, depuis 2014, ce sont 21 services de répit qui sont soutenus en Wallonie. Ces services sont très importants, puisqu’ils permettent aux familles ou aux parents de personnes en situation de handicap de s’accorder du répit, des bulles d’oxygène, comme nous avons l’habitude de dire dans le secteur.

Nous savons à quel point ces moments sont indispensables pour que ces personnes, ces familles, ces hommes et ces femmes soient épaulés dans ce rôle qu’ils remplissent au sein de la vie familiale. On sait que les listes d’attente sont encore aujourd’hui fort longues. Par exemple, en 2019, ce sont 819 personnes qui ont été aidées dans le cadre du répit à domicile en Wallonie.

Conscient de l’importance de ces moments particulièrement privilégiés pour les familles, c’est aussi l’augmentation des demandes et des besoins, le Gouvernement a renforcé son soutien au secteur avec un budget tout à fait important de 3 millions d’euros jusqu’en 2025. Ce n’est pas rien, cela représente une augmentation de 30 % du budget annuel total des services de répit actuellement agréés et subventionnés par l’AViQ.

Un calendrier a été établi par votre Gouvernement pour un appel à projets et les candidatures étaient attendues pour la fin du mois de novembre 2022, l’extension de l’offre devait être effective au 1er janvier dernier.

Confirmez-vous avoir lancé cette extension de l’offre de répit par appel à projets ?

En ce qui concerne la sélection des projets, qu’aviez-vous défini avec le Gouvernement comme critères d’accessibilité et les dossiers qui ont été retenus? Comment avez-vous tenu compte de la question de la répartition géographique dans les projets sélectionnés ?

Pour moi, c’est fondamental et essentiel que l’offre de répit soit particulièrement bien dispensée dans l’ensemble de la Wallonie : tout le monde en a besoin.

L’agenda était serré, les services ont-ils été en mesure de répondre dans les temps à cet appel ? Si le lancement a bien été effectif au 1er janvier dernier, avez-vous déjà eu des retours du terrain concernant d’éventuelles difficultés pour la mise en œuvre de cet appel à projets ? Dans l’affirmative, que faites-vous pour faciliter l’implémentation de ces projets ?

Réponse de Madame la Ministre

Madame la Députée, en Wallonie, on a un dispositif réglementaire qui date de 2008, permettant de soutenir des services de répit pour les familles, pour les aidants proches qui ont des personnes en situation de handicap, pour leur permettre de souffler un peu, en ayant des professionnels qui peuvent s’occuper de la personne pendant qu’ils peuvent se reposer un peu, parce que c’est particulièrement éreintant sur le plan physique, sur le plan émotionnel. Cela leur laisse très peu de temps pour eux.

Ces services ont été agréés, subventionnés en 2014. Certains interviennent sur plusieurs provinces, d’autres interviennent sur toute la Région. Dans le cadre du Plan de relance, j’ai été fortement sollicitée par des demandes, notamment dans le cadre du covid, de personnes qui m’expliquaient toute leur détresse et le peu de services qui avaient des places disponibles quand c’était nécessaire pour eux. Dans le cadre du Plan de relance, nous avons proposé de dégager un montant de 3 millions d’euros. C’est une augmentation importante : 30 % du budget total des services de répit pour le moment en Wallonie, ce qui va permettre d’engager du personnel supplémentaire pour suivre plus de personnes en situation de handicap et permettre aux familles et aux proches de souffler davantage.

Comme la taille des listes d’attente est significative dans les services existants et compte tenu de l’expertise qu’ils ont développée au cours des 15 dernières années en matière de soutien aux familles et aux aidants proches, nous avons décidé de renforcer les services de répit à partir de 2023 qui existent et qui peuvent agir sur une zone plus large, parfois sur plusieurs communes, sur

plusieurs provinces ou sur l’ensemble de la Région wallonne. Jusqu’à présent je n’ai reçu aucune difficulté spécifique liée à la mise en œuvre et à la réalisation de ces prestations supplémentaires.

Concrètement, comment avons-nous fonctionné ? Nous avons envoyé un appel à candidatures à tous les services de répit agréés, subventionnés pour qu’ils nous disent si oui ou non ils voulaient élargir leurs services. Cet appel a pris fin le 30novembre dernier. Sur les 21 services, 20 se sont portés candidats, quasiment tous, et se sont vus attribuer une subvention annuelle complémentaire de 50 000 euros par service, qui se traduit par un objectif de 817 points à réaliser en plus des points qui sont attribués à chaque service dans le cadre de leur agrément. Pour comprendre à quoi cela correspond, une heure de répit à domicile en semaine, entre 6 heures et 20 heures, équivaut à un point.

La gestion de l’ensemble du processus d’octroi, de liquidation et de contrôle des subventions et des objectifs points réalisés jusqu’au 31 décembre 2025 dans le cadre du Plan de relance, terme de la période de subvention, sera effectuée par l’AViQ.

Globalement, tous les services, à l’exception d’un, ont répondu et ont dit qu’ils voulaient élargir leur activité. Cela permettra, très concrètement, d’élargir l’offre de sorte que le plus de monde puisse aller dans ces centres de répit et que les familles et aidants proches puissent souffler.

Réplique de la députée

Le répit est une vraie bulle d’oxygène pour les familles. Ces 3 millions d’euros supplémentaires jusqu’en 2025 constitueront aussi une belle bulle d’oxygène pour les services. Ils travaillent en mode serré. Vous avez mesuré la hauteur des difficultés des services de maintien à domicile et, en l’occurrence, de ces 21 services qui proposent cette offre de répit partout en Wallonie.

Je me réjouis donc que 20 services sur 21 aient répondu favorablement, ce qui témoigne que cet appel à projets était particulièrement bien adapté à la demande du terrain. Vingt services sur vingt et un qui répondent, je pense que c’est une réponse sur laquelle on peut s’accorder.

Je vous remercie, Madame la Ministre, pour cette belle bouffée d’oxygène pour les services, pour les familles et pour les personnes qui en ont besoin.

Source : Site du Parlement de Wallonie, Compte-rendu intégral de la session du 18 avril 2023 de la Commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé