La culture, c’est l’affaire de tous ! Il est important que chacun et chacune y ait accès de manière inconditionnelle. Quelles dispositions sont prises en Fédération Wallonie-Bruxelles pour favoriser cette accessibilité ?
Question de Sabine ROBERTY à Bénédicte LINARD, Ministre de l’enfance, de la santé, de la culture, des médias et des droits des femmes sur l’accessibilité à la culture.
La culture est l’affaire de tous ! Il est important que chacun et chacune y ait accès de manière inconditionnelle. Y compris les personnes porteuses d’un handicap, bien entendu ! Cette question de l’accessibilité est multiple. Elle concerne les personnes en situation de handicap et chacun de nous. Elle présente un aspect lié à la mobilité et comporte aussi un aspect financier. Je souhaiterais que l’on fasse le point sur la situation actuelle, sur les dispositifs existants en Fédération Wallonie-Bruxelles et sur les directions à prendre.
L’action 26 du plan « Bouger les lignes » définie sous la précédente législature avait pour objectif de favoriser l’accessibilité à la culture. Il était question de sonder l’accessibilité des publics à travers trois études. En février dernier, votre prédécesseure annonçait que le processus de récolte de données était achevé et que celles-ci étaient en cours de traitement. Une fois ces études publiées, l’objectif était de rédiger un guide pour l’ensemble du secteur culturel.
Madame la Ministre, toutes les données relatives aux trois études ont-elles été analysées ? La publication d’un guide est-elle encore à l’ordre du jour ? Si tel est le cas, selon quel agenda ?
L’action 29 du plan précité prévoyait un audit des infrastructures culturelles afin d’évaluer les efforts à consentir pour améliorer l’accès des lieux et le contenu pour les personnes en situation de handicap. Cet audit a-t-il été réalisé ?
Avons-nous déjà une idée générale de l’accessibilité actuelle des infrastructures culturelles (théâtres, centres culturels, bibliothèques ou musées) ?
Quelles sont les adaptations nécessaires à apporter, pour chaque infrastructure, en vue de la rendre accessible aux personnes porteuses d’un handicap ?
Enfin, d’autres initiatives sont-elles en cours en Fédération Wallonie-Bruxelles pour améliorer l’accès à la culture ?
Réponse de Bénédicte LINARD, Ministre de l’enfance, de la santé, de la culture, des médias et des droits des femmes
Madame la Députée, je suis particulièrement sensible, moi aussi, à la question de l’accès à la culture pour toutes et tous. Le développement d’une politique culturelle inclusive des personnes porteuses d’un handicap sera un point d’attention durant cette législature. Je collaborerai certainement avec Frédéric Daerden, ministre de l’Égalité des chances, pour avancer dans cette voie.
Je ne puis encore répondre en détail à toutes vos questions, mais je peux déjà vous donner certains éléments. Une série d’interventions passées et futures opérées par la direction générale des infrastructures (DGI) visent à améliorer l’accessibilité physique des implantations culturelles appartenant à la Communauté française. Depuis que le cinéma Le Parc à Liège a été équipé récemment de deux plateformes élévatrices, tous nos cinémas sont désormais accessibles aux personnes à mobilité réduite : le Palace à Bruxelles ainsi que les cinémas Churchill, Le Parc et Sauvenière à Liège sont des infrastructures modèles en matière d’accessibilité.
Les futurs investissements comprennent des travaux au Botanique à Bruxelles ainsi qu’à l’Orangerie du château de Seneffe en Wallonie. Des études en cours visent à permettre l’accès à d’autres bâtiments culturels de la Communauté française, tels que l’Institut supérieur pour l’étude du langage plastique (ISELP), le Mundaneum ou le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris.
La Fédération Wallonie-Bruxelles n’est pas propriétaire de l’ensemble des équipements culturels situés sur son territoire. La question de l’accès ne se résume pas non plus à la mobilité. Par contre, chaque fois que des travaux de rénovation sont réalisés, l’accessibilité reste un point d’attention, comme ce fut le cas au Musée de folklore de Mouscron qui a été entièrement rénové et dont l’aménagement est remarquable. Tout est pensé pour être à la hauteur des personnes à mobilité réduite. Les résultats sont très positifs.
Dans le domaine des arts de la scène, l’équipement des salles par des boucles à induction magnétique destinées aux personnes malentendantes tend à se généraliser. Des initiatives visant à améliorer l’accès des malvoyants aux équipements et aux œuvres artistiques se développent également. Enfin, la stimulation de la créativité et des pratiques artistiques des personnes en situation de handicap mental sont favorisées par des associations soutenues par la Fédération Wallonie-Bruxelles, comme le Creahm ou le centre d’expression et de créativité (CEC) La Hesse, à Vielsam, qui sont des pépinières de talent.
En qualité de ministre de la Culture et de l’Enfance, je veillerai à ce que les enfants porteurs d’un handicap aient le droit de participer à la vie culturelle en Fédération Wallonie-Bruxelles. Des initiatives existent et nous pourrons sans doute aller encore plus loin dans le futur.