Suite à la crise sanitaire, les visites dans les maisons de repos ont du être limitées. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Question orale de Sabine Roberty du 12/01/21 à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Ministre, à l’occasion des fêtes de fin d’année, un assouplissement des conditions pour rendre visite à un proche dans les maisons de repos a été opéré afin de permettre à plus de visiteurs de se rendre dans ces institutions.
Cette décision avait été élaborée en concertation entre vous et les partenaires sociaux, acteurs de terrain, épidémiologistes et professionnels de la santé.
Nul doute que cette mesure a été accueillie favorablement par les résidents et par leurs familles puisque les règles en la matière étaient encore limitées à une seule personne identique pendant 15 jours.
Toutefois, bien que l’espoir soit au rendez-vous en ce début d’année grâce aux premières vaccinations, le chemin vers un retour à une vie que je dirais plus normale reste encore long et les règles pour les visites ne sont pas assouplies à long terme.
Quel retour avez-vous eu des institutions concernant l’élargissement du nombre de visiteurs pour les résidents ?
Ces visites ont-elles été la source d’un nouveau stress auprès du personnel ?
Serait-il envisageable de conserver un nombre de visiteurs plus large, comme ce fut le cas pendant les fêtes ? Comment envisagez-vous le futur des visites et quelles actions prendrez-vous afin qu’un retour vers un nombre de visiteurs plus grand soit assuré dans les maisons de repos au cours des prochains mois ?
Réponse de Christie Morreale
Madame et Monsieur les Députés, bien que nous ayons élargi les conditions des visites dans les maisons de repos, je n’ai pas enregistré de retour défavorable à cette mesure, tant en ce qui concerne le personnel que les institutions en général.
Je n’ai pas non plus constaté d’augmentation des clusters, que ce soient de petits clusters ou des foyers de 10 contaminations. Au contraire, on diminue continuellement le nombre de personnes infectées et de clusters. Je ne peux que partager avec vous ce formidable espoir de pouvoir revenir à plus de normalité dans les maisons de repos et maisons de repos et de soins.
Elles ont été, on le sait tous ici, les premières à fermer leurs portes et il n’est que justice qu’elles rouvrent leurs portes dès après la campagne de vaccination.
Les médecins m’incitent et me demandent d’insister systématiquement pour un appel à la prudence, ne serait-ce que pour le moment, en disant : « On doit regarder la manière dont ce virus se comporte pour appeler dans un premier temps à la prudence et puis pouvoir lever progressivement ces mesures et libérer les maisons de repos parce que l’on n’a pas encore tout à fait tout le recul et les études scientifiques pour apprécier la contagiosité. Excrète-t-on encore du virus quand on est vacciné avec ce type de vaccin ? », même si l’on sait que l’on ne sera plus touché par la maladie ou, en tout cas, plus dans la même mesure.
Les spécialistes savent nos attentes. Nous leur avons dit que c’était une grosse attente. On ne pouvait pas dire en même temps que la vaccination est la solution sans avoir un changement. Un changement en interne va exister.
Je peux partager trois témoignages qui me reviennent avec vous. On m’écrit : « On dirait que l’on organise une fête au moment de la vaccination », « On sent un vent de fraîcheur depuis ce matin » ou bien un autre qui m’écrit : « Cela chante et cela danse dans la maison juste après la vaccination ».
La vie sociale, au moins dans l’institution, va reprendre, revivre. C’est important. Les relations avec l’extérieur seront également déterminantes. Nous attendons avec beaucoup d’impatience – et j’en suis la première impatiente, d’ailleurs – d’avoir les premières informations des scientifiques, qui pourront lever l’épée de Damoclès, tout en me disant que je ne dois pas trop m’impatienter.
Quand les maisons de repos seront libérées, c’est-à-dire 12 jours après la deuxième dose, des informations devraient permettre d’avoir des consignes claires à l’égard de la manière de vivre dans les maisons de repos : des règles de distanciation physique, mais néanmoins de reprise des activités sociales, culturelles, et cetera.
En attendant, le personnel continue à respecter le port du masque et l’hygiène des maisons. On espère retrouver les contacts sociaux rapprochés qui leur manquent tant, sous réserve des recommandations des scientifiques et des décisions du CODECO.
On va faire le point sur l’impact de la couverture de la vaccination dans les maisons de repos et les règles que l’on pourra adopter dans les visites et en général dans le retour à plus de normalité dans la vie de nos institutions. Je vais consulter largement sur les mesures à arrêter dans les établissements, mais c’est un des sujets que l’on discute beaucoup avec mes autres collègues des autres Régions, pour la mise en place de nouvelles mesures qui vont alléger leur vie dans maintenant quelques semaines
Réplique de Sabine Roberty
Je vous remercie, Madame la Ministre, pour l’ensemble de vos réponses. J’ai envie de garder en mémoire trois éléments de votre prise de parole.
Il n’y a pas de retour défavorable, ce qui est une magnifique information.
Vous avez dit : « Formidable espoir » et vous avez dit : « Rappel à la prudence ». Je suis d’accord avec vous : c’est un formidable espoir. S’il y a bien un élément qui fait vivre l’homme, c’est l’Espoir, avec un grand « E », et l’on peut y arriver. Le rappel à la prudence, car ce virus nous délivre tous les jours un nouveau secret. Nous avons raison de patienter, de prendre notre mal en patience et d’avoir cette lueur d’Espoir, avec un grand « E », face à nous pour avancer correctement et pour faire avancer les choses.