Question
écrite de février 2021 de Sabine ROBERTY à Caroline DESIR, ministre de l’Education.
Madame la Ministre,
La réputation du jeu d’échecs n’est plus à
faire. Ses bienfaits sont nombreux, notamment en tant qu’outil pédagogique. En
effet, il s’agit d’un jeu formateur qui permet de développer la mémoire et
entraîne à la prise de décision. Il stimule l’attention, la concentration,
l’imagination, la prévoyance, la maîtrise de soi, la logique mathématique,
l’esprit de synthèse, la créativité et bien d’autres choses encore. C’est un
jeu complet dont la pratique doit être encouragée, je pense que personne n’en
disconviendra.
En 2012, le Parlement européen demandait aux
Etats membres de soutenir la mise en œuvre du programme : « le jeu
d’échecs à l’école ». Cette recommandation avait été rapidement appliquée
par la Hongrie et l’Espagne.
Un peu plus tard, la FWB se déclarait
favorable à la pratique du jeu d’échecs dans les écoles. Cette inclinaison
s’était manifestée par la diffusion d’une circulaire encourageant les écoles à
intégrer ce jeu dans le cursus scolaire. À cette fin, les écoles qui le
souhaitaient pouvaient solliciter un kit d’échiquier. En contrepartie, elles
s’engageaient à participer à une formation autour du jeu d’échecs et à rédiger
une évaluation en fin de projet. Le succès de l’opération a été fulgurant, plus
de 150 écoles ont introduit une demande pour seulement 25 kits disponibles.
Alors que la subvention ne dépassait pas 3000 euros en 2015, elle a été doublée
en 2016 avec une reconduction du projet.
En outre, une formation au jeu d’échecs dans
le cadre scolaire a été ajoutée durant l’année scolaire 2015-2016 dans le
catalogue de l’IFC et a, elle aussi, rencontré un vif succès auprès des
enseignants. En 2016, le Gouvernement de la FWB accordait une subvention de
25.000 euros à la Fédération Echiquéenne Francophone de Belgique afin,
notamment, de renforcer l’accompagnement et le soutien des établissements
scolaires dans la mise en place du jeu d’échecs dans leur projet pédagogique.
Avant la promotion de la FWB, seules une
quarantaine d’écoles avaient intégré le jeu d’échecs dans leur pédagogie, que
cela soit sous forme d’activités scolaires ou dans le programme obligatoire. En
2017, plus de 120 établissements scolaires proposaient des activités liées au
jeu d’échecs.
Madame la Ministre,
Qu’en
est-il aujourd’hui ? Le nombre d’écoles proposant la pratique du jeu
d’échecs a-t-il augmenté depuis 2017 ?
Les écoles
introduisent-elles plus volontiers ce jeu dans le cadre d’activités
extra-scolaires ou dans le cursus scolaire proprement dit ?
Nous avons
énoncé ci-dessus les bienfaits du jeu d’échecs. Les écoles qui proposent sa
pratique témoignent-elles de résultats scolaires encourageants ?
Depuis la
seconde opération de promotion des échecs en 2016, les écoles qui le souhaitent
peuvent-elles toujours introduire une demande pour obtenir un kit
d’échiquier ? Auquel cas, y a-t-il eu des dossiers introduits depuis
lors ?
Depuis la
promotion du jeu d’échecs par la FWB et la mise en place de sa pratique au sein
de nos écoles, des talents ont-ils émergé ?
La
Fédération Echiquéenne Francophone de Belgique est-elle toujours subventionnée
par la FWB ? A quelle hauteur ?
Quels sont
les retours de la FEFB quant à la pratique de ce jeu au sein des établissements
scolaires ?
Quels
sont, d’après vous, les freins à la pratique de ce jeu dans nos écoles ?
Réponse
de Caroline DESIR, ministre de l’Education
En
2020, ce sont 258 écoles qui ont reçu du matériel échiquéen : 2757 jeux, 222
échiquiers muraux, 440 pendules, 125 CD rom.
Les
écoles qui le souhaitent peuvent toujours introduire une demande pour obtenir
un kit d’échiquier, la réponse à leur demande dépendra des disponibilités
matérielles de la Fédération Echiquéenne Francophone de Belgique (FEFB)
Cette
fédération a, par ailleurs, prévu d’organiser au travers des formations IFC, 12
formations de 2 journées pour l’année 2020-2021, soit une prévision d’environ
180 membres d’équipes pédagogiques de +/- 80 écoles …ils n’étaient que 60 en
2017.
Quant
à l’impact sur les résultats scolaires, s’il n’existe pas de statistiques
précises sur les résultats obtenus au sein des écoles qui proposent cette
pratique, tant d’après les enseignants que d’après la FEFB, le jeu d’échecs
permet de stimuler le développement de compétences en mathématiques et en
français et permet également de développer de nombreuses compétences
disciplinaires et comportementales (concentration, respect des autres,
confiance en soi, esprit d’analyse, …).
Néanmoins,
deux éléments sont à regretter. D’une part, ce projet vise plutôt l’enseignement
fondamental que le secondaire et d’autre part, des enseignant.e.s se sont fait
l’écho du fait qu’il n’était pas simple de faire des liens vers les cours de
sciences et mathématiques. Ces freins ont été signalé à la FEFB afin qu’elle
puisse aussi travailler sur ces difficultés.
Enfin,
pour ce qui concerne la FEFB, elle répond annuellement à l’appel à projets «
Apprentissage des mathématiques, des sciences, du numérique et de la lecture en
vue de lutter contre l’échec scolaire ». Elle a obtenu 25.000€ pour cette année
2020-2021.