Question
orale du 18 mai 2021 de Sabine ROBERTY à Bénédicte LINARD, vice-présidente du
gouvernement et ministre de l’Enfance, de la Santé, de la Culture, des Médias
et des Droits des femmes
Madame
la Ministre, il y a quelques mois, je vous ai interrogée sur l’accès à la
culture en milieu carcéral. Votre réponse avait été fort encourageante. Vous
aviez en effet mentionné de nombreux chantiers en cours ou à venir en la
matière. J’aurais souhaité en savoir davantage. En décembre 2020, la ministre
Glatigny et le ministre-président Jeholet ont réuni une conférence
interministérielle (CIM) encadrant la coordination des politiques
d’intervention en lien avec le milieu carcéral. Parmi les objectifs généraux
dégagés, il était question d’œuvrer à l’effectivité des droits culturels des
détenus.
Madame
la Ministre, quel rôle jouerez-vous pour atteindre cet objectif ?
Comment
procéderez-vous ?
En
outre, vous aviez indiqué avoir demandé à votre administration d’entamer un
chantier transversal sur l’accès à la culture en milieu pénitentiaire en y
associant les opérateurs de terrain. Des groupes de travail auraient alors pour
mission de rapporter les activités existantes et de lancer une réflexion sur
les freins au développement de l’action culturelle en milieu carcéral. In fine,
ils formuleraient des recommandations pour permettre la création d’activités
culturelles destinées aux détenus. Le chantier a-t-il commencé ? Dans la
négative, quand sera-ce le cas ? Comment sont ou seront composés les groupes de
travail ? Quand pouvons-nous espérer le dépôt de leurs recommandations ?
En
parallèle, vous avez demandé à votre administration de procéder à un recensement
des activités de lecture publique en milieu carcéral. Lorsque je vous avais
interrogée, ce travail était en cours. Il devait aboutir à un état des lieux
des bibliothèques accessibles en prison. Où en est ce recensement ? Quelles
suites entendez-vous lui donner ?
Nous
avions évoqué ensemble l’importance de sensibiliser le personnel pénitentiaire
aux activités culturelles en milieu carcéral. Là aussi, vous aviez chargé votre
administration de créer un groupe de travail sur la sensibilisation à l’art et
la culture dans le cadre de la formation du personnel pénitentiaire au Centre
de formation du personnel pénitentiaire de Marneffe. Quelle est la mission de
ce groupe de travail ?
L’importance
de tisser une meilleure coordination avec le ministère de la Justice semble
primordiale. Vous aviez à ce titre fait mention d’un protocole d’accord conclu
en France entre les ministères de la Justice et de la Culture. Vous n’aviez pas
hésité à dire – et je suis tout à fait d’accord avec vous – que la Belgique
gagnerait aussi à se doter d’objectifs communs, à l’image de la France. Avez-vous
pris des contacts en ce sens avec l’État fédéral ?
Enfin,
pourriez-vous me dire ce qu’il en est de l’accès à la culture dans les centres
de détention pour mineurs ? L’accès à la culture y est-il assuré ou y
rencontre-t-on les mêmes obstacles que dans les établissements pénitentiaires
pour adultes ? Avez-vous des contacts avec la ministre Glatigny à cet égard ?
Réponse
de Bénédicte LINARD, vice-présidente du gouvernement et ministre de l’Enfance,
de la Santé, de la Culture, des Médias et des Droits des femmes
Madame
la Députée, la brièveté de ma réponse ne présage en rien un désintérêt pour la
question de l’accès à la culture en milieu carcéral. À la fin du mois de
décembre 2020, j’ai confié à l’Administration générale de la culture (AGC) la
mission d’installer un groupe de travail transversal pour réaliser les quatre
objectifs prioritaires qui portent sur le déploiement des politiques
culturelles en milieu carcéral et qui ont été fixés lors de la CIM visant la
coordination des politiques d’intervention avec le milieu carcéral. J’attends
un premier état des lieux des travaux entrepris par mon administration d’ici le
30 juin 2021. De ces travaux liminaires découlera une méthodologie de travail
pour la suite des opérations. À ce stade, je ne peux malheureusement pas vous
en dire plus. Toutes les réponses aux questions que vous me posez découleront
des travaux en cours. Je suis désolée, mais il vous faudra patienter quelque
peu pour obtenir des réponses plus circonstanciées.
Réplique
de Sabine ROBERTY
Madame
la Ministre, j’entends bien que je dois attendre la finalisation de la première
étape, qui est prévue le 30 juin. Je note que cette attente ne signifie pas pour
autant que vous ne vous intéressez pas à ce sujet. Vous pouvez compter sur moi,
je reviendrai vers vous prochainement pour en savoir plus. Je vous remercie
pour votre honnêteté.
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