Des initiatives sont prises en Région wallonne pour renforcer l’éducation à la sécurité routière. Comment cela prendra-t-il forme dans nos écoles ?
Question de Sabine Roberty du 23/03/21 à Caroline Désir, Ministre de l’éducation
Dans le cadre des assises de la sécurité routière, Valérie De Bue, ministre wallonne de la Sécurité routière, a annoncé dix grandes mesures destinées à rendre nos routes plus sûres pour tous les usagers. L’une de ces mesures vise à renforcer l’éducation à la sécurité routière dès le plus jeune âge, notamment au travers de partenariats avec les écoles. Le projet précise que cela doit commencer dès l’école primaire, continuer dans l’enseignement secondaire, voire dans l’enseignement supérieur. Cette formation continue est une stratégie à long terme. C’est toute une nouvelle génération que l’on souhaite sensibiliser de la sorte.
Ainsi, plusieurs brevets sont prévus. Le brevet de piéton pourra être proposé en début d’enseignement primaire, et ce, dès la rentrée scolaire de septembre 2021. Il sera complètement généralisé en 2030, après une formation des enseignants.
De même, le brevet de cycliste sera élargi en fin d’enseignement primaire et généralisé en 2030, toujours après la formation des institutrices et instituteurs.
Enfin, le brevet d’une route partagée sera créé et intégré dans l’enseignement secondaire dès 2023. La sensibilisation dès le plus jeune âge et la connaissance des nouveaux modes de déplacement sont indispensables ; je me réjouis qu’elles fassent l’objet d’une attention particulière.
La mise en œuvre de ces mesures, qui relèvent de vos compétences, demanderait une collaboration étroite entre vous-même et la ministre De Bue. Cette collaboration a-t-elle déjà été entamée ? Quels en sont les éventuels premiers retours ?
Des ASBL sont déjà actives dans les écoles ; il s’agit d’associations expérimentées dont l’éducation à la sécurité routière est le métier principal. Cette expertise ne peut être que bénéfique pour les élèves et les enseignants, qu’il s’agisse de l’enseignement maternel, primaire ou secondaire. À ce sujet, disposez-vous d’un cadastre des ASBL actives dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Seront-elles toujours bien associées à ce renforcement des connaissances et des apprentissages ?
Réponse de Caroline Désir, Ministre de l’éducation
Je suis bien en contact avec les ministres wallons Henry et De Bue dans le cadre du programme wallon «FAST 2030», qui vise à augmenter la part modale de la marche et du vélo. Les réflexions régionales portent sur diverses pro[1]positions, notamment sur l’instauration du brevet de piéton. Je reste à l’entière disposition de mes collègues pour collaborer utilement à ce projet.
La Wallonie propose un large éventail d’outils sur l’éducation et la sensibilisation à la mobilité et à la sécurité routière dans les écoles ; ces outils sont spécifiquement destinés aux établissements d’enseignement. Une valise pédagogique virtuelle rassemble les outils les plus pertinents et les plus attractifs, lesquels sont en grande majorité téléchargeables en ligne. La plateforme met également à disposition un répertoire d’associations qui proposent aux écoles des animations en mobilité et en sécurité routière. Chaque animation est présentée sous forme de fiches synthétiques précisant l’âge des élèves concernés, les modes de déplacement, la durée, le coût éventuel, etc.
En ce qui concerne la Région de Bruxelles[1]Capitale, l’organisme Bruxelles Mobilité soutient ou organise directement des actions d’éducation et de sensibilisation, comme les brevets de piéton et de cycliste pour les plus jeunes ou encore la mobilité douce. Les associations actives dans l’éducation et la sensibilisation à la mobilité et à la sécurité routière font partie intégrante des dis[1]positifs régionaux ; je ne doute pas qu’elles seront sollicitées dans les projets à venir.
Réplique de Sabine Roberty
J’ai été personnellement interpellée par cette proposition de la ministre De Bue. J’ai d’ailleurs évoqué cette problématique avec elle ; la sécurité routière et la protection des enfants sur nos routes sont fondamentales, d’autant plus que de nos jours, ils devront apprendre à utiliser des modes de déplacement doux comme le vélo, mais aussi le roller, la trottinette, etc.
Je voulais vous rappeler, Madame la Ministre, que vous octroyez des points d’aide à la promotion de l’emploi (APE) à une ASBL, la Royale Association de parents pour la protection des enfants sur les routes (APPER) Wallonie, qui œuvre dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles et donne déjà des cours de sécurité routière dans l’enseignement maternel, primaire et secondaire. D’autres ASBL sont également ex[1]pertes dans ce domaine. Les membres de ces associations ont des contrats de travail renouvelés d’année en année ; il ne faudrait pas se passer de leur savoir, qui apporte une vraie plus-value. Ce sont eux qui sortent sur la route avec les enfants pour leur apprendre les dangers et les sons auxquels ils doivent être attentifs.
Les structures de ce type travaillent généralement en partenariat avec les enseignants en leur fournissant des connaissances qu’ils peuvent ensuite dispenser aux enfants durant toute l’année dans le cadre des apprentissages habituels. Par exemple, la sécurité routière implique notamment d’apprendre les distances. Or, il est possible de transposer cet apprentissage dans le domaine des mathématiques et de la géométrie. À partir de la sécurité routière, l’enseignant peut ainsi rebondir sur différentes matières. N’oublions donc pas ces associations financées par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Source : Compte-rendu provisoire de la commission de l’éducation du Parlement de la FWB du 23/03/21 – Cette version n’engage pas les intervenants ni le Parlement de la FWB