Question orale du 20 octobre 2020 de Sabine ROBERTY à Caroline DÉSIR, Ministre de l’Éducation
Chien de garde, cheval de trait, chien de berger, cheval de course, chien de chasse, âne de trait, chien de travail… Autrefois, les animaux étaient essentiellement utilisés dans le cadre du travail ou du sport. De nos jours, dans nos régions, nous possédons des chiens, des furets, des chats, des chevaux, des cochons d’Inde, des perroquets. Culturellement, notre regard sur l’animal a évolué. Plus qu’une compagnie ou qu’une simple présence, ils sont devenus de véritables membres de la famille. Nous les chérissons, les soignons, les respectons, les pleurons lorsqu’ils nous quittent. Pourtant, la maltraitance animale existe encore. Elle peut résulter d’une simple méconnaissance de l’espèce, mais également d’une réelle malveillance. Nicolas Hulot a dit un jour que «l’émerveillement est le premier pas vers le respect». Je suis d’avis que la connaissance et l’éducation sont tout aussi importantes.
Dès lors, Madame la Ministre, comment entendez-vous, dans le respect de l’autonomie pédagogique bien sûr, sensibiliser les élèves au bien-être animal?
L’école participe-t-elle déjà à l’information et à la sensibilisation des jeunes à celui-ci?
La Région wallonne a mis à la disposition des citoyens et des enseignants une plateforme en ligne baptisée «Pense-bête». On peut y télécharger des dossiers pédagogiques ayant pour but d’apprendre aux enfants de neuf à dix ans à s’occuper correctement de leur animal de compagnie. Avez-vous reçu des retours d’enseignants à ce sujet?
D’autres documents ou supports destinés aux jeunes élèves sont-ils proposés?
Dans quelle mesure les programmes prennent-ils la sensibilisation au bien-être animal en considération?
Réponse de Caroline DESIR, ministre de l’Éducation
Comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs reprises en commission, la sensibilisation et l’information des élèves au bien-être animal sont des problématiques abordées en classe dans le cadre de projets interdisciplinaires. Je rappelle également que l’autonomie de l’école et du pouvoir organisateur doit permettre à chaque équipe de faire vivre son projet pédagogique. Ainsi, le choix des partenaires associatifs et des outils pédagogiques dépendra des spécificités et des besoins constatés par l’école. Cela étant dit, accueillir des animaux à la maison est une responsabilité qui, comme toute responsabilité, s’apprend. Le sujet est d’ailleurs traité dans le référentiel des sciences. À l’école maternelle, les élèves découvrent notamment des animaux, leurs modes de déplacement ainsi que leur milieu de vie. En première année primaire, il est attendu que les élèves expliquent en quoi le milieu de vie d’un animal donné répond à ses besoins essentiels et comment les humains doivent protéger les animaux ainsi que leur milieu de vie. Ensuite, en quatrième année primaire puis à l’école secondaire, les élèves élargissent leurs connaissances aux notions d’interactions entre les êtres vivants, de chaînes alimentaires et d’écosystèmes. Cette approche contribue à la construction d’un sentiment d’appartenance à la nature et au respect de la vie animale et de l’environnement. Elle est souvent complétée par des animations d’opérateurs actifs dans la sensibilisation au bien-être animal, ou encore par des visites à la ferme. Mon administration n’a pas enregistré de retours d’enseignants à propos de la plateforme «Pense-bête». Toutefois, une mallette pédagogique est également disponible sur le site de la Région wallonne. Cette mallette fait suite au concours «Puissance Cat», qui avait fait l’objet d’une circulaire envoyée aux écoles en 2016. Elle est toujours d’actualité et vise à sensibiliser les enfants à la responsabilité que représente l’acquisition d’un animal. Par ailleurs, le site www.enseignement.be propose aux enseignants, dans la rubrique «Environnement et développement durable», des fiches d’activité traitant de ce sujet. Enfin, la plateforme www.e-classe.be contient également des ressources de grande qualité sur les thèmes de l’animal de compagnie et de l’harmonie entre l’humain et l’animal. Ces outils proposent une ouverture à la réflexion se rapportant à l’apprentissage des compétences d’éveil et de citoyenneté.
Réplique de Sabine ROBERTY
Madame la Ministre, comme vous l’avez souligné, la responsabilité s’apprend. Je suppose donc que nous sommes tous d’accord pour dire que cet apprentissage doit avoir lieu dès le plus jeune âge, car les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Je suis certaine qu’ensemble, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne sauront former nos enfants à cette responsabilité du bien-être animal et faire évoluer les choses pour que la maltraitance animale se réduise comme peau de chagrin.
Crédit photo: Photo de Leah Kelley provenant de Pexels