Lors des consultations prénatales, les comportements sexuels des patients peuvent être abordés. Cet outil interactif peut donc apporter un soutien supplémentaire. Les médecins sont-ils assez formés à ce type d’accompagnement ?
Question orale du 28 janvier 2020 de Sabine Roberty à Bénédicte Linard, Ministre de l’enfance, de la santé, de la culture, des médias et des droits des femmes
Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a développé un outil en ligne pour le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies sexuellement transmissibles (MST). Prévu pour aider les acteurs de la première ligne de soins lorsqu’ils abordent des questions relatives à la santé sexuelle, il a été élaboré en collaboration avec les associations de terrain. Ce dispositif interactif d’aide à la consultation permet au médecin de s’adapter au profil spécifique du patient et donne des outils pour aborder ce sujet qui peut être délicat. Lors des consultations prénatales, les comportements sexuels des patients, les risques de MST et la nécessité éventuelle de certains examens peuvent aussi être évoqués. Cet outil peut donc offrir un soutien supplémentaire.
Madame la Ministre, la difficulté d’aborder ces questions lors des consultations prénatales avait-elle déjà été identifiée? Les médecins sont- ils assez formés à ce type d’accompagnement? L’ONE a-t-il participé à la conception de l’outil, notamment pour apporter des éléments directement utiles aux médecins qui travaillent dans ce cadre en particulier? Cet outil est-il déjà utilisé lors des consultations prénatales ?
Réponse de Bénédicte Linard, Vice-présidente, Ministre de l’enfance, de la santé, de la culture, des médias et des droits des femmes
Lors des consultations prénatales, le risque des infections sexuellement transmissibles est systématiquement abordé avec les futures mères. Les professionnels des consultations prénatales de l’ONE sont formés pour aborder le sujet et, si nécessaire, assurer le suivi. En effet, l’ONE s’investit dans la formation continue des gynécologues et des sages-femmes, ainsi que des travailleurs médico-sociaux. Il le fait notamment grâce à l’élaboration et la diffusion du «Guide de consultation prénatale», qui prévoit spécifiquement un chapitre relatif aux pathologies infectieuses. Il le fait aussi en participant aux formations dispensées par le Groupement des gynécologues obstétriciens de langue française de Belgique (GGOLFB) et par l’Union professionnelle des sages-femmes belges (UPSfB). En revanche, l’ONE n’a pas été invité par le KCE à participer à ce projet.
J’inviterai l’ONE, en partenariat avec le KCE, à informer de l’existence de cet outil, de manière à ce qu’il soit utilisé par les consultations prénatales de quartier et leur réseau de partenaires.
Réplique de Sabine Roberty
Malheureusement, le nombre de MST est en augmentation constante, tant en Belgique que partout ailleurs. Dès lors, il est d’autant plus important d’agir au niveau de la prévention. Le personnel de première ligne doit pouvoir poser les bonnes questions, sans tabou, lors des consultations. Il nous revient de créer le dispositif nécessaire à la bonne utilisation de l’outil.