Dans son rapport 2018, UNIA attire l’attention sur la nécessité de développer des politiques qui tiennent compte des différents aspects de la diversité dans le secteur des soins de santé et de l’aide aux personnes, qu’ils s’agissent des patients, des usagers ou du personnel soignant. Ces compétences « transculturelles » sont-elles actuellement abordées dans la formation du personnel soignant
Question du 6 mars 2020 de Sabine Roberty à Madame Galtigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’enseignement de la promotion sociale, des hôpitaux universitaires, de l’aide à la jeunesse, des maisons de justice, de la jeunesse, des sports et de la promotion de Bruxelles
Madame la Ministre,
Dans son rapport 2018, UNIA attire l’attention sur la nécessité de développer des politiques qui tiennent compte des différents aspects de la diversité dans le secteur des soins de santé et de l’aide aux personnes, qu’ils s’agissent des patients, des usagers ou du personnel soignant.
En effet, les populations sont de plus en plus hétérogènes d’un point de vue culturel, mais cette diversité peut aussi être observée au travers d’autres prismes, tels que l’orientation sexuelle ou le handicap.
Le secteur doit acquérir de nouvelles compétences, pour appréhender l’ensemble des facteurs sociaux et culturels et proposer une offre adaptée à tous les groupes de population afin d’assurer l’accès à des soins et services de qualité.
Dans son rapport, UNIA insistait sur la nécessité de travailler à la formation du personnel soignant aux compétences cliniques dites « transculturelles » ce qui permet de favoriser la prise en charge des patients en tenant compte de la gestion de diversité. UNIA travaille d’ailleurs sur ces questions au sein de plusieurs réseaux de maisons de repos à Bruxelles et en Wallonie et dispose d’une expertise sur ces questions et mène une réflexion sur le contenu pédagogique. D’ailleurs, déjà en 2016, UNIA avait produit une recommandation pour l’implémentation des compétences culturelles dans le cursus de la formation en soins infirmiers.
Madame la Ministre,
- Avez-vous pu prendre connaissance de cette recommandation ?
- Ces compétences « transculturelles » sont-elles actuellement abordées dans la formation du personnel soignant ? Si oui, de quelle manière ?
- Comment augmenter la maîtrise de ces compétences ?
Réponse du 19 mars 2020 de Madame Galtigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’enseignement de la promotion sociale, des hôpitaux universitaires, de l’aide à la jeunesse, des maisons de justice, de la jeunesse, des sports et de la promotion de Bruxelles.
J’ai bien connaissance de ce rapport d’UNIA et je vous confirme que la transculturalité est une dimension à prendre en considération, particulièrement dans le cadre des soins à la personne.
En effet, les médecins et les infirmiers sont confrontés à l’approche du corps de la personne, à son intimité. Ce rapport d’UNIA est un guide pour la formation des soignants.
Lors de sa publication, les Hautes Écoles avaient été invitées à sa présentation et avaient décrit leurs pratiques en la matière, certes diverses mais bien présentes (semaine culturelle, cours d’anthropologie, de sociologie etc.).
Pour vous donner quelques exemples concrets, à la Haute Ecole Léonard de Vinci, il y a en bloc 2 une activité d’apprentissage sur l’interculturalité, la spiritualité et les soins infirmiers ainsi qu’une Unité d’Enseignement optionnelle en bloc 4.
A la Haute École Robert Schuman, quelques heures de cours sont consacrées à la mort dans différentes cultures et les étudiants étudient entre autres la théorie de Leininger sur le soin dans la diversité culturelle.
Le référentiel de compétences de l’ARES pour les bacheliers en soins infirmiers prévoit que l’étudiant doit être capable d’« adapter le soin à la situation et aux différents contextes culturel, social et institutionnel » (capacité 6.2).
De manière générale, la science infirmière est sensible à la diversité culturelle et à la spécificité de chacun.