Le lundi 4 avril, j’ai rencontré Patricia Stassen, échevine de l’État Civil et des Infrastructures Cimetières de la Ville de Seraing pour une interview croisée sur un sujet qui me tient tout particulièrement à cœur : la végétalisation des cimetières.
Patricia, veux-tu bien te présenter en quelques mots ? Quel est ton rôle au sein de la Ville de Seraing ?
P.S : Moi c’est Patricia Stassen, je suis échevine de l’État Civil et des Infrastructures Cimetières de la Ville de Seraing depuis juin 2019. J’ai repris l’échevinat de Sabine lorsqu’elle a été élue députée.
Dès juin, j’ai repris un bon nombre de dossiers en cours de route, comme celui de la végétalisation des cimetières de Seraing, ce qui n’a pas été des plus aisé. Il a fallu m’inscrire dans une dynamique spécifique, m’en emparer, d’autant plus qu’en mars 2020, soit neuf mois après la reprise de l’échevinat, la crise sanitaire a éclaté et a tout compliqué !
Aujourd’hui, certains projets peuvent enfin voir le jour. Notamment celui de la végétalisation de tous les cimetières de la Ville de Seraing, qui a commencé avec le cimetière des Grands-Communaux dont les travaux seront bientôt achevés. C’est un peu un test pour tous les autres cimetières.
Sabine, lorsque tu étais échevine, tu as lancé un Masterplan, concernant notamment la gestion des cimetières, le premier en Belgique. Pourquoi t’être lancée là-dedans ?
S.R. : Effectivement, en 2015, sur base d’un diagnostic des 7 cimetières de Seraing, j’ai dégagé 4 axes sur lesquels travailler, avec des objectifs à remplir à court, moyen et long terme. Ces quatre axes étaient la gestion des sépultures, la gestion des travaux, la biodiversité au sein cimetières et la communication vers le citoyen. L’idée de ce Masterplan, c’était de remplir tous ces objectifs sur une période de 10 ans.
Avec ce diagnostic, je me suis vite rendue compte d’axes prioritaires à dégager, à savoir la gestion des travaux à faire et la biodiversité dans les cimetières. Pourquoi ces axes ? Notamment, parce que je devais, en tant qu’échevine des cimetières, réagir aux plaintes des citoyens concernant les mauvaises herbes. De plus, j’étais face à un impératif légal qui interdisait l’utilisation de produits phytosanitaires dès 2017.
Ces deux éléments m’ont donc amenée à prioriser mon action et à me pencher très rapidement sur ces deux axes avec une simple idée : plutôt que de désherber les « mauvaises herbes » à la main, ce qui est très pénible pour les fossoyeurs, j’allais végétaliser tout endroit où ces herbes pouvaient pousser ! Mais pas avec n’importe quelles plantes… Il me tenait à cœur d’utiliser des herbes endogènes, c’est-à-dire qui viennent d’Europe, et mellifères, c’est-à-dire qui produisent du pollen et qui sont donc accessibles aux abeilles.
Et toi Patricia, ce n’est pas facile de prendre un train en marche. Comment t’es-tu emparée du dossier ? Quels sont tes objectifs et ta vision à long terme ?
P.S. : Non c’est vrai. Sachant que, comme j’ai déjà pu le dire, la crise sanitaire a éclaté et ne m’a pas facilité la tâche. Et la gestion des cimetières a été particulièrement chamboulée vu le nombre croissant de décès qu’il y a eu pendant le Covid, malheureusement.
De mon côté, je suis avec attention les dossiers du Masterplan lancé par Sabine et je veille à ce que tout suivre son court. J’ai récemment commandé une étude indépendante pour évaluer les travaux nécessaires pour remettre en état les cimetières de la Bergerie et des Biens Communaux de Seraing en vue de la végétalisation de ceux-ci.
Aujourd’hui, un grand pas en avant a été fait avec le cimetière d’Ougrée ! Il faudra voir sur le long terme parce que ce qui est vrai aujourd’hui ne sera plus forcément vrai dans deux ans : j’attends de voir comment cette végétalisation évolue.
Et pour finir, Patricia, quelles sont les difficultés auxquelles tu as été confrontée ?
P.S. : Il est clair que les projets sont là. Mais je fais aussi face à certaines difficultés logistiques et administratives qui ralentissent les dossiers et les travaux.
On aimerait toujours que ça aille plus vite et c’est frustrant parfois, mais c’est toujours satisfaisant de voir des projets sortir de terre !
Sabine, aujourd’hui, après avoir porter ce projet, qu’est-ce que cela te fait de voir que les travaux aboutissent à Ougrée ?
S.R. : Je suis ravie de voir évoluer les dossiers de végétalisation ! Ce sont des projets qui me tiennent particulièrement à cœur. Je suis vraiment convaincue de l’intérêt de végétaliser, les avantages sont nombreux. C’est bénéfique pour le travail des fossoyeur, ça tient compte de la biodiversité, ça permet de recréer du lien avec la nature,… Les cimetières sont des lieux de recueillement, de ressourcement, il est important que les citoyens s’y sentent bien !
Certes les dossiers prennent du temps à être montés, à aboutir. Nous avons du faire des tests, nous avons mené un travail de recherche important pour trouver les solutions les plus optimales. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais le résultat en vaut vraiment la peine !
Je me réjouis de voir l’herbe pousser aux Grands-Communaux d’Ougrée et favoriser ainsi l’embellissement du cimetière et la biodiversité !