Question
écrite du 27 avril 2022 de Sabine ROBERTY à Valérie GLATIGNY, ministre de
l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux
universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la
Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles
La présence des femmes dans le milieu
sportif et leur représentation est un réel enjeu. En effet, force est de
constater que l’écart dans la pratique sportive entre les filles et les garçons
est toujours fort présent et se creuse dès l’adolescence. Au-delà de ce défi de
la promotion de la pratique sportive chez les jeunes filles et les femmes,
d’autres enjeux sont liés à la problématique telle que la question de la
sous-représentation des femmes dans les instances décisionnelles ou encore le
traitement médiatique des performances sportives féminines.
Dans ce contexte, l’année dernière,
vous avez annoncé le lancement d’un plan visant à promouvoir la pratique
sportive chez les jeunes filles et les femmes (Plan «Sports au féminin»). Ce
plan est composé de 17 mesures réparties en cinq axes:
– chiffrer et rendre plus visibles les
inégalités hommes-femmes dans le domaine du sport
– encourager et favoriser la pratique sportive chez les
femmes
– assurer une meilleure représentation des femmes dans
les instances décisionnelles des fédérations sportives;
– lutter contre les discriminations et
les violences sexistes
– sensibiliser la presse à la place du sport féminin
dans les médias.
Madame la Ministre,
– Pouvez-vous faire le point sur la
mise en œuvre de ce plan ambitieux?
– La campagne «Plus sportives» a été
initiée, notamment avec le lancement d’un site internet dédié à la promotion du
sport féminin. Disposez-vous déjà d’une première évaluation de cette campagne?
– En 2021, la sensibilisation des associations
féminines et féministes aux dispositifs organisés par l’ADEPS a été initiée,
notamment trois séances d’information relatives aux marches «Points verts». Une
dizaine d’associations prévoyaient ainsi d’organiser des marches en 2022.
Pouvez-vous faire le point sur l’organisation de ces événements? Un agenda
est-il déjà fixé? –
Disposez-vous aujourd’hui de
nouvelles données chiffrées permettant de mieux appréhender la question de la
représentativité des femmes dans le monde du sport?
– En ce qui concerne la question des médias, avez-vous
eu l’occasion de rencontrer les rédactions de la presse francophone et les
représentants de la RTBF et des médias de proximité pour les sensibiliser à
l’importance d’une meilleure couverture du sport féminin?
Avez-vous eu des échanges à ce sujet
avec votre collègue en charge des médias?
Réponse
de Valérie GLATIGNY, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de
promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des
Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles.
Cet ambitieux plan est pleinement
opérationnel actuellement. Un site dédié a été créé «plus-sportives.be» afin
d’informer sur la situation et l’évolution de ce plan, de diffuser des bonnes
pratiques, mais également de recenser les actions mises en place partout en
Fédération Wallonie-Bruxelles.
Une campagne de communication a déjà
été lancée et relayée dans différents médias.
À ce jour, 50,9 % des consultations
du site proviennent de source «directe», à savoir des utilisateurs qui ont
écrit précisément l’URL sur la barre de recherche puis, 21,2 % du suivi du
«referral» à partir des sites de l’ADEPS et des partenaires qui mentionnent la
campagne et enfin, des réseaux sociaux à 17,9 %. Le pic de visite du site a été
atteint en novembre/décembre 2021 à la suite de la campagne menée dans les
médias faisant partie d’IPM group. Il a également été constaté que 13,3 % des
visiteurs reviennent sur le site. À cet égard, il conviendra d’augmenter tant
le contenu que les propositions d’activités afin de multiplier le trafic.
C’est notamment dans ce contexte que
le programme des cours sportifs en ligne de l’ADEPS, dont la majorité des
inscrits sont des femmes, a été conçu.
Outre ces volets, il y a eu
l’organisation de deux webinaires consacrés à la thématique en la déclinant
sous différents aspects et qui ont rencontré un vif succès en 2021. Plus
récemment, le 30 avril 2022, le colloque Guy Namurois était consacré
exclusivement à la place de la femme dans le sport avec de nombreuses
intervenantes de haut niveau.
Par ailleurs, sur le terrain
législatif, une modification du Décret du 3 mai 2019 portant sur le mouvement
sportif a été entérinée par le Parlement le 28 octobre 2021. Cette modification
oblige les conseils d’administration de nos fédérations et associations d’être
composés d’au maximum 2/3 d’administrateurs de même sexe. En termes
quantitatifs, chaque année, pour le 31 mars, dans le respect des exigences
prévues par le décret précité, mon administration doit recevoir, des
fédérations et associations sportives, de nombreuses données dont la
composition de leur conseil d’administration. À cause du Covid-19, la
transmission de ces informations a pris un peu de retard. En compilant ces
données, il a été comptabilisé 636 postes d’administrateurs dont 189 sont
occupés par des femmes soit, 30 %. À ce jour, six fédérations disposent encore
d’une dérogation découlant de l’ancien quota, car elles n’étaient pas en mesure
de répondre aux impératifs du Décret du 3 mai 2019 portant sur le mouvement
sportif organisé qui imposait, à l’époque, un maximum de 80 % d’administrateur
de même sexe. Prochainement, les chiffres des affiliés au 31 décembre 2021 seront
disponibles, ce qui permettra également de juger, avec les réserves liées au
Covid-19, l’évolution au niveau de la pratique.
En outre, j’ai récemment eu le
plaisir de rencontrer l’administrateur général de la RTBF et je lui ai
notamment parlé des initiatives prises par certaines fédérations en faveur des
femmes, dont celle de la Ligue de hockey francophone («Girl Power»). Des
discussions sont en cours pour la mise en place d’espace dans la programmation
pour intégrer des capsules vidéo favorisant le sport au féminin.
Au niveau des médias, au quotidien
nous pouvons percevoir un changement rédactionnel. Par ailleurs, le partenariat
de mon administration avec le groupe IPM remplit l’objectif d’une diffusion
positive de messages en faveur de la promotion du sport féminin.
Enfin, en partenariat avec l’ASBL
Pink Ribbon, durant le mois de mai, l’ADEPS a l’objectif de mobiliser un
maximum de personnes pour réaliser 10 000 pas par jour, et utilise les «Points
verts» pour dynamiser cette initiative.
Photo de Artem Podrez:
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femmes-sport-competition-formation-5942016/