Question orale du 4 octobre
2022 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Santé, de l’Action sociale et de
l’Égalité des chances.
Madame la Ministre, une récente
enquête en ligne menée par Novartis auprès de 1 000 Belges a révélé que la
moitié d’entre eux sous-estimaient le taux de mortalité annuel dû aux maladies
cardiovasculaires. Or, celles-ci représentent, avec le cancer, la principale
cause de décès en Belgique.
Dans la presse, le professeur Fabian
Demeure, Chef de clinique adjoint au CHU Namur, soulignait l’important problème
de la banalisation des facteurs de risques tels que le tabagisme, la
sédentarité, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie ou encore une
alimentation trop riche en graisses. Peu de personnes ont conscience des
risques que cela engendre et c’est pourquoi la mise en place d’une politique de
prévention efficace autour de cette maladie doit être une priorité. D’après le
professeur, près de 80 % des maladies cardiovasculaires peuvent être évitées
avec de la prévention et des diagnostics suffisamment précoces.
Aujourd’hui, il y a un véritable
risque d’épidémie cardiologique pour les années à venir.
Avez-vous pu prendre connaissance de
ces résultats ? Qu’est-ce que cela implique dans votre politique de prévention
? Que mettez-vous en place pour améliorer la prévention à ce sujet ? Comment
toucher l’ensemble des publics ? Avez-vous porté la question de la prise en
charge des maladies cardiovasculaires au sein de la CIM Santé afin d’assurer
une politique transversale ? Si non, pourquoi ? Les maladies cardiovasculaires
sont souvent considérées comme touchant principalement les hommes. Or, il
s’agit de la première cause de décès chez les femmes également. Les stéréotypes
de genre qui entourent les facteurs de risques de ces maladies conduisent
souvent à une prise en charge trop tardive chez les femmes. Une politique de
prévention prenant en compte le sexe et le genre semble donc importante.
Comment intégrez-vous cette dimension dans votre politique de prévention ?
Avez-vous déjà échangé avec les acteurs de la première ligne de soins à ce
sujet ?
Réponse de Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Santé, de l’Action
sociale et de l’Égalité des chances.
Madame la Députée, l’OMS confirme les propos
relayés par l’enquête en ligne à laquelle vous faites référence. Les maladies
cardiovasculaires, constituées de l’ensemble des troubles affectant le cœur et
les vaisseaux sanguins sont la première cause de mortalité dans le monde.
De
plus, en Belgique, ces maladies représentent 45 % des décès et un tiers des
mortalités précoces. Elles sont également responsables d’une morbidité
importante.
La
politique la plus efficace pour promouvoir la santé cardiovasculaire est
l’adoption d’une approche globale, mais aussi de la prévention. Cela renvoie à
l’intégration tant des actions sur les déterminants individuels et sociaux de
la santé, que des actions portant sur le dépistage ainsi que la prise en charge
des patients.
Cette
approche globale est reprise dans la programmation globale du WAPPS en
promotion de la santé, en ce compris la prévention, construite en concertation
avec les opérateurs et approuvée le 1er septembre dernier. Cet outil est la
mise en œuvre du Plan wallon en prévention et promotion de la santé, que l’on
appelle WAPPS.
Dans
le cadre de la lutte contre les maladies cardiovasculaires, je souhaite mettre
l’accent sur l’axe 1 qui se concentre sur la promotion des modes de vie en
insistant sur l’intérêt des missions en matière d’alimentation, d’activité
physique et de la lutte contre le tabagisme. Il s’attaque ainsi aux facteurs de
risque d’une maladie.
Ensuite,
mentionnons également l’axe 3 qui se concentre sur l’importance de la
prévention des maladies chroniques et couvre, de cette manière, la prévention
des maladies cardiovasculaires.
Enfin,
le 12e objectif transversal du WAPPS mentionne que toutes les actions menées
doivent tenir compte de la dimension du genre. L’agence veille, lors des
contacts réguliers avec les opérateurs, à ce que l’ensemble de la population
soit considéré.
Faisant
suite à l’approbation de la programmation et avec la publication de l’appel aux
agréments au Moniteur belge, il appartiendra aux acteurs de la promotion de la
santé de se saisir de ce cadre pour y intégrer leurs projets, tenant compte du
contexte de la santé des Wallonnes et des Wallons.
Un
groupe de travail de la conférence interministérielle Santé est chargé d’élaborer
un plan intégral interfédéral « Soins intégrés » pour les maladies chroniques.
Étant donné que les compétences sont morcelées, il est nécessaire, comme dans
d’autres matières, de bien se coordonner pour avoir une politique transversale
et efficace entre toutes les parties prenantes, que ce soit le niveau fédéral
ou les entités fédérées.
Réplique de Sabine Roberty
Je vous remercie pour toutes vos
réponses. La prévention, c’est la base de tout. J’ai lu un article indiquant
que, hormis l’hérédité – les maladies cardiovasculaires peuvent aussi être
héréditaires –, le sexe et les principaux facteurs de risque que l’on a cités
tout à l’heure sont modifiables. C’est sur ces facteurs que la prévention peut
agir : la façon dont on mange, avec le cholestérol, l’hypertension artérielle,
le tabac et la sédentarité puisque, bouger, c’est la vie. La prévention est le
moyen le plus efficace pour lutter contre les maladies cardiovasculaires. J’entends
que, avec votre Gouvernement, vous mettez en place toute une série d’éléments.
Je n’hésiterai pas à suivre ce dossier qui me tient à cœur.
Crédit
photo : Photo de Puwadon Sang-ngern:
https://www.pexels.com/fr-fr/photo/femme-coeur-main-rose-9666380/