Alors que l’actualité concernant les droits
des femmes américaines me sidère, je vous interroge, Madame la Ministre, sur
une autre thématique touchant, elle aussi, les femmes, à savoir les violences
gynécologiques et obstétricales.
Longtemps considérées comme un tabou, ces
violences – qui vont des actes obstétricaux ou gynécologiques abusifs non
consentis aux comportements sexistes ou homophobes – commencent heureusement à
être davantage dénoncées. C’est une bonne chose dans le cadre de la lutte
contre les violences faites aux femmes. Le point 1.8 du Plan «Droits des
femmes» prévoit d’ailleurs clairement des actions à cet égard.
À ce titre, nous avons récemment appris dans
la presse qu’avec vos homologues des Régions chargées des Droits des femmes,
les ministres Morreale et Trachte, vous avez décidé de lancer un appel à
projets commun qui vise à lutter contre les violences gynécologiques et
obstétricales et qui est doté d’une enveloppe de 300 000 euros. Madame la
Ministre, le groupe PS se réjouit de cette coopération qui permettra de lutter
concrètement contre ce phénomène réellement inquiétant grâce à un renforcement
de l’information, davantage de sensibilisation et une meilleure prévention.
Pouvez-vous dès lors me donner davantage de
détails sur cet appel à projets ? Est-il voué à être réitéré ? Quels sont les
délais pour la remise des projets ? Pourriez-vous également dresser un état des
lieux des autres actions menées et planifiées face à cette problématique ?
En effet, le 28 juin, avec mes homologues
Christie Morreale et Barbara Trachte, j’ai lancé un appel à projets visant à
prévenir et à combattre les violences gynécologiques et obstétricales. En
faisant le choix de mutualiser nos moyens, nous voulons offrir un soutien plus
solide aux opérateurs actifs du secteur.
S’inscrivant dans le prolongement des travaux
menés par le Sénat, cet appel concrétise une mesure du Plan intra-francophone
de lutte contre les violences faites aux femmes. Il était initialement envisagé
de lancer deux appels à projets distincts. Il nous a paru plus opportun de les
rassembler en un seul afin d’augmenter les moyens, mais aussi de préserver le
secteur d’une charge administrative complémentaire.
Le budget consacré à l’appel à projets – qui
se clôturera le 15 septembre 2022 – est de 300 000 euros. Les projets retenus
devront s’inscrire dans la réalisation d’outils d’information, de
sensibilisation et de prévention. Les associations peuvent aussi assurer des
formations à l’attention des professionnels ou des futurs professionnels.
Nous avons souhaité porter une attention
particulière aux publics vulnérables, à savoir les femmes issues de la
diversité, lesbiennes, non binaires, handicapées, âgées, mais aussi les femmes
prostituées, précarisées, incarcérées ou détenues, sans-papiers ou encore
allophones.
Sans attendre le lancement de cet appel à
projets, j’ai déjà soutenu l’étude menée par la Plateforme pour une naissance
respectée dans le cadre de l’appel à projets lancé en 2020 visant à lutter
contre les violences faites aux femmes et aux filles dans un contexte
post-Covid-19, ainsi que la campagne de sensibilisation «J’accouche, je
m’informe, je choisis». Le montant total de ce soutien est de 30 000 euros.
Enfin, j’ai octroyé une subvention d’un montant similaire en 2021 à l’ASBL
Femmes & Santé pour la création d’un observatoire de lutte contre les
violences gynécologiques et obstétricales.
Réplique
de Sabine ROBERTY
Dégager une
enveloppe de 300 000 euros, dont 100 000 euros pour la seule Fédération
Wallonie-Bruxelles, pour renforcer l’information, la sensibilisation et la
prévention, c’est une mesure conséquente et une excellente chose! C’est en
mutualisant les efforts financiers que nous lutterons plus efficacement contre
cette problématique. Je le répète: le groupe PS ne peut que se réjouir de
telles initiatives. Soyez-en remerciée, Madame la Ministre.
Crédit photo :
Photo de Pavel Danilyuk: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/a-l-interieur-nature-morte-equipement-medical-tir-vertical-7108121/