Face aux retours de vacances et au développement de différents variants plus contagieux, comment poursuivre efficacement la campagne vaccinale ?
Question écrite de Sabine Roberty du 08/09/21 à Christie Morreale, Ministre de la santé
Nous pouvons affirmer aujourd’hui que la campagne de vaccination wallonne a porté ses fruits avec un taux de 80 % de la population adulte qui est vaccinée en première dose et 78 % complètement vaccinée.
Cependant, face aux retours de vacances et au développement de différents variants plus contagieux, Madame la Ministre a annoncé vouloir continuer à faire augmenter la couverture vaccinale de notre région.
Ainsi, 16 centres de vaccination resteront ouverts pendant les mois de septembre et octobre.
Comment a-t-elle arrêté les critères pour retenir ces centres ? Envisage-t-elle de prolonger ces centres après fin octobre sachant que de nombreux lieux qui hébergent actuellement ces centres ont souvent d’autres utilisations premières ?
Sept nouvelles antennes fixes et mobiles sont également déployées. Comment a-t-elle arrêté leur fonctionnement ? Quel public vise-t-elle en particulier avec ces structures ?
Une réflexion a également été amorcée pour mettre en place une vaccination sur le lieu de travail et dans les écoles. Cette étape nécessite notamment une concertation des Ministres de l’Emploi, de la Santé et de la Fonction publique. Quels sont les contacts que prend Madame la Ministre pour assurer cette concertation et la mise en oeuvre du processus vaccinal sur les lieux de travail ? Pourquoi a-t-elle décidé d’organiser cette vaccination aujourd’hui et ne pas l’avoir implémentée précédemment ?
Les médecins généralistes pourront davantage vacciner leur patientèle en se fournissant auprès des centres de vaccination ou chez un pharmacien référent. A-t-elle concerté les médecins généralistes et leurs représentants ?
Enfin, début septembre, les personnes immunodéprimées pourront recevoir une 3e dose de vaccin. Pourquoi a-t-elle limité cette 3e dose à ce public ? Comment va-t-elle organiser leur convocation ?
Réponse du 03/11/21 de Christie Morreale
Pour la suite de la campagne, j’ai proposé au Gouvernement wallon d’augmenter les jours d’ouverture des centres de vaccination et de passer à 5 jours par semaine, ainsi que de prévoir des antennes mobiles supplémentaires à concurrence d’une dizaine, réparties sur le territoire, là où le taux de vaccination est plus bas.
Cette demande vise à répondre aux nombreuses demandes de vaccination en relation avec l’instauration du Covid Safe Ticket, mais aussi à la décision d’administrer une dose de rappel aux personnes âgées de 65 ans et plus, en plus des immunodéprimés dont la campagne bat actuellement son plein.
En plus des dix antennes mobiles, les centres actifs pour le mois d’octobre sont :
Province de Liège :
– Bierset ;
– Huy : Centre Nobel de Tihange ;
– Pepinster ;
– Liège Ancien Décathlon ;
Province de Namur :
– Clinique Saint Luc Bouge ;
– Hall omnisport de Fosses-la-Ville ;
– Walcourt : Salle communale d’Yves-Gomezée ;
– Brabant Wallon ;
– Wavre : Salle Jules Collette ;
– Hall omnisports de Tubize ;
Province de Hainaut :
– CEME ;
– Hall sportif de Tournai ;
– Kursaal de Binche ;
– Lotto Mons Expo ;
– Mouscron/Centr’Expo ;
Province de Luxembourg :
– LEC.
L’injection de la troisième dose est actuellement circonscrite à des publics particulièrement fragilisés et dont l’immunité baisse plus rapidement que les autres, comme c’est le cas pour les personnes plus âgées.
Les invitations partent donc au fur et à mesure de la disponibilité des rendez-vous dans les centres, car la question de celle du vaccin ne se pose plus, comme au début de la campagne de vaccination. C’est l’AViQ qui a pris le relais de la Délégation pour l’ouverture des rendez-vous dans Doclr, tout en permettant aux citoyens de prendre rendez-vous via le call center maintenu en activité, depuis la décision y relative fin août.
Enfin, depuis une semaine, toute personne peut prendre rendez-vous chez son médecin généraliste qui se procurera le « booster » auprès d’un pharmacien désigné, car expérimenté en la matière. Et dans les prochains jours, les pharmaciens et les médecins généralistes se retrouveront dans un même groupe de travail avec la Délégation et l’AViQ en vue d’améliorer encore le dispositif opérationnel sur base des retours d’expérience.
À ce stade, le dispositif où les médecins peuvent se fournir auprès des pharmacies est encore à ses débuts : 65 pharmacies sont entrées dans le système sur l’ensemble de la Wallonie, avec des résultats qui sont encore modestes. Certains médecins généralistes s’y sont inscrits, d’autres n’en veulent pas, freinés probablement par la complexité de préparation du vaccin. Pour le moment, il n’est pas possible de faire autrement dans le respect des règles de délivrance fixé par le fédéral. Une solution juridique est en cours de construction.
En attendant afin d’évaluer le dispositif mis en place en Wallonie, le groupe de travail des pharmaciens a été élargi aux médecins généralistes et la communication a été renforcée afin de faire évoluer ce modèle.
Les études montrent que la sensibilisation des dernières personnes réticentes ou sceptiques face à la vaccination est plus efficace dans le cadre de relations de proximité et de confiance : il s’agit, par exemple, de l’inscrire dans le dialogue entre le médecin traitant et son patient, entre le médecin du travail et le travailleur, ou encore entre collègues au sein d’une même structure. L’exemple d’une personne connue est souvent plus motivant qu’une grande campagne. C’est donc par ce biais que je compte augmenter encore le taux de la vaccination. Ainsi, j’ai eu l’occasion de rencontrer les fédérations hospitalières et de maisons de repos en présence des services de médecine du travail. Il s’agissait pour moi de les motiver à élaborer des plans au niveau de leurs entreprises, avec l’appui du médecin du travail, visant à accroitre le taux de vaccination des membres de leur personnel.