Vous connaissez mon intérêt pour les langues régionales endogènes. C’est
en effet une thématique que j’affectionne particulièrement parce que je suis
convaincue de l’intérêt de ces dernières pour la survivance de nos traditions,
de notre histoire et plus largement de notre culture. À deux reprises déjà je
vous ai interrogée sur le sujet dans le cadre de nos travaux en commission et
j’ai jugé bon d’y revenir pour faire le point sur les projets en cours. Il
était notamment question d’une réflexion menée par le Conseil de la langue
française et de la politique linguistique (CLFPL) concernant l’intégration des
langues régionales dans le cadre de l’éveil aux langues. Je me permets
d’ailleurs de souligner que l’une des missions du service des langues
régionales endogènes (SLRE) est l’éducation et la transmission
intergénérationnelle des langues régionales endogènes et qu’à cet égard,
celui-ci collabore avec le Conseil des Langues régionales endogènes en vue
d’élaborer, je cite, un « argumentaire en faveur de l’enseignement des langues
régionales endogènes au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles ».
– Pouvez-vous faire le point sur ces différentes entreprises ?
En outre, vous aviez signalé que la Direction de la recherche
scientifique avait débloqué un budget de 75 000 euros pour mener une enquête
sur la vitalité des langues régionales en Fédération Wallonie-Bruxelles en
collaboration avec l’Observatoire des politiques culturelles (OPC) et
l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique
(IWEPS).
– Les résultats de cette enquête devaient être disponibles au cours du
premier quadrimestre 2022. Quelles en sont les conclusions ?
La bibliothèque des dialectes de Wallonie a été désignée à l’issue d’un
marché public pour accompagner les communes qui participent à l’action « Ma
commune dit oui aux langues régionales ».
– Quel est son rôle plus précisément ? Pourriez-vous m’en dire davantage
concernant les modalités de cette collaboration ? Diriez-vous qu’elle porte ses
fruits ? – D’autres communes ont-elles été labellisées dernièrement ? Comment cette
action est-elle promue auprès des communes ?
Concernant l’enquête sur la vitalité
des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles menée par le
CLFPL, il est encore trop tôt pour en communiquer les conclusions. L’enquête
proprement dite a été réalisée en trois vagues successives, sur un échantillon
de 5 000 répondants effectifs en combinant les deux modes de sondage, à savoir
les enquêtes en ligne et les enquêtes téléphoniques. Le rapport complet élaboré
par l’institut de sondage Dedicated, qui a remporté le marché public, vient
d’être présenté aux membres du Comité d’accompagnement ce 22 avril. Les
résultats feront ensuite l’objet d’une analyse par les différents organismes
encadrant le processus tels que la Direction de la recherche scientifique,
l’OPC, l’IWEPS et le SLRE.
Je dispose bien des résultats de
l’enquête relative à la présence des langues régionales endogènes en milieu
scolaire. Compte tenu des résultats, les actions à mettre en œuvre
prioritairement consistent notamment à communiquer davantage sur l’existence de
centres de ressources et à concevoir et soutenir financièrement des outils
susceptibles d’aider les enseignantes et enseignants dans leurs activités de
sensibilisation aux langues régionales.
Dans cette perspective, le SLRE de la
Fédération Wallonie-Bruxelles a mené diverses actions dont le lancement du
programme « Langues et cultures régionales en classe », prioritairement mis à
disposition des écoles des communes labellisées « Ma commune dit oui aux
langues régionales » via un budget spécifique de 10 000 euros dégagé à
l’initial 2023 destiné à défrayer des intervenants.
Un appel à projets dans le cadre de
la Fête aux langues de Wallonie a été lancé afin de soutenir la création de
ressources pédagogiques disponibles dans les 8 différentes variétés de langues
régionales pratiquées en Fédération Wallonie-Bruxelles. Diverses initiatives,
comme un contenu sonore ou la publication d’un livre pour enfants et d’un
recueil illustré de 500 expressions picardes, ont également été soutenues en
2021 dans le cadre de la session Langues régionales endogènes de la Commission
des Écritures et du Livre. La publication d’un support d’apprentissage du
wallon namurois, sous la forme d’un livret pédagogique bilingue français
wallon, destiné au jeune public et au corps enseignant, ainsi que le projet « Wallook
», qui est une mallette d’exploitation pédagogique du livre « Mes mille
premiers mots en wallon liégeois » ont également été soutenus.
Dans le cadre du label « Ma commune
dit oui aux langues régionales », la collaboration avec la bibliothèque des
dialectes de Wallonie s’effectue à la suite d’un marché public qui a récemment
été reconduit jusqu’en 2025. Les services rendus par ce prestataire sont variés
tels que la fourniture de ressources aux communes labellisées dont des
annuaires et des répertoires (d’artistes, de spectacles, de publications), la
mise en contact des communes avec des spécialistes susceptibles de leur fournir
des services de traduction, la promotion du label sur les réseaux sociaux… Mon
administration s’estime satisfaite de cette collaboration.
Enfin, les candidatures de 14
communes ont été approuvées le 31 mars dernier par le Comité de labellisation
assemblé dans le cadre de ce programme. Elles seront prochainement labellisées
au cours d’une cérémonie publique.