Préserver la biodiversité est un enjeu majeur et crucial et cela se joue aussi dans nos jardins. Dans quelles mesures la Wallonie participe-t-elle à la préservation de la biodiversité dans nos jardins ?
Question orale du 15/12/20 de Sabine Roberty à Celine Tellier, Ministre de l’environnement, de la nature, de la forêt, de la ruralité et du bien-être animal
Madame la Ministre, préserver la biodiversité est un enjeu majeur et crucial; c’est un enjeu plébiscité tant par l’Europe que par la Wallonie. La biodiversité se joue partout : dans de vastes espaces comme nos forêts, mais aussi dans les plus modestes comme dans nos parcs.
Elle dépend de la volonté des pouvoirs publics qui œuvrent pour sa préservation, mais aussi des citoyens de façon tout à fait individuelle.
En effet, que nous habitions la ville ou la campagne, poser un geste pour la nature, préserver et favoriser la biodiversité, cela peut commencer très simplement par nos jardins privés. Un tout petit maillon, certes, mais qui devient une grande chaîne si la mobilisation est importante.
Hôtels à insectes, engrais naturel, plantes mellifères, insectes auxiliaires : les moyens ne manquent pas pour contribuer à la bonne santé du biotope de nos jardins.
Madame la Ministre, dans quelles mesures la Wallonie participe-t-elle à la préservation de la biodiversité dans nos jardins ? La Wallonie encourage-t-elle les citoyens ou les communes en ce sens ? De quelle façon ? Des primes et/ou des subsides à destination des citoyens ou des communes sont-ils réservés à cet effet ?
En France, la Ville de Caen distribue gratuitement des œufs de coccinelles afin de lutter naturellement – et donc en ne recourant pas aux pesticides – contre les pucerons. Avez-vous connaissance d’initiatives similaires dans les communes wallonnes ? Entendez-vous mettre en place des projets du même ordre durant votre législature ?
Enfin, des initiatives de la Région wallonne visant la préservation de la biodiversité dans nos jardins – je pense notamment à la Semaine de l’Arbre – ont-elles déjà fait l’objet d’une évaluation quant à leur efficacité, quant à l’adhésion des citoyens ?
Réponse de Celine Tellier :
Madame la Députée, je vous remercie pour votre question qui me permet de rappeler les différentes actions que la Wallonie met en œuvre en faveur de la biodiversité dans les parcs publics, les espaces communaux et les jardins.
Différentes subventions permettent, en effet, aux structures publiques et privées de participer à cet effort commun. Cette saison, je mentionnerai en premier lieu la désormais célèbre Semaine de l’Arbre qui rencontre chaque année un vif succès auprès du public et qui voit jusqu’à 120 000 plants distribuer aux citoyens wallons le week-end de la Sainte-Catherine.
Cette action s’inscrit dans ma volonté d’améliorer le maillage écologique sur le territoire régional qui s’incarne notamment dans le projet de plantation de 4 000 kilomètres de haies et/ou un million d’arbres. Un site internet dédié à cette opération intitulée « Yes We Plant » reprend les différentes modalités de soutien renforcé aux plantations de haies, d’arbres ainsi qu’une foule d’informations utiles pour les citoyens qui souhaitent contribuer à cette initiative avec une enthousiasmante dimension participative.
En partenariat avec la Fondation rurale de Wallonie et l’Union des villes et communes de Wallonie notamment, mon administration mène actuellement une grande réforme des aides aux communes en faveur de la nature, notamment les Plans communaux de développement de la nature et le plan Maya.
Cette réforme vise prioritairement à faciliter l’accès et à renforcer l’action des communes en faveur de la biodiversité, notamment en leur donnant les moyens de développer des actions plus ambitieuses sur les espaces communaux, mais également de soutenir certaines initiatives privées.
Les communes bénéficieront en outre d’un accompagnement renforcé pour les informer sur la possibilité d’adopter des règlements communaux favorisant les bonnes pratiques dans les espaces privés et de faire appel à des associations pour soutenir différentes initiatives privées dans les jardins, par exemple.
Pour les jardins individuels, je soutiens en outre déjà différentes associations, comme Adalia ou Natagora, qui mènent des campagnes de sensibilisation et de conseil à ce niveau.
Pour les parcs publics, mon administration développe également de nouveaux programmes pour augmenter le nombre d’espaces verts en ville et y favoriser des pratiques plus écologiques.
Ces différentes actions visent donc à la fois la préservation et le développement de la biodiversité à différentes échelles publiques et privées, mais également une gestion plus écologique et une réduction de l’utilisation des pesticides dans ces espaces.
Réplique de Sabine Roberty :
Madame la Ministre, merci pour les éléments de réponse que vous venez de me fournir. Je suis heureuse de constater qu’il y a toute une série de subventions qui sont octroyées pour l’effort commun, je reprends vos mots.
Les 120 000 plans distribués lors de la Journée de l’Arbre, je trouve que c’est un très bon chiffre. Vous parlez aussi du site internet Yes We Plant, un site qui est – je l’avoue – particulièrement bien fait.
Vous parlez aussi du plan Maya qui, depuis des années, développe d’excellents effets.
Par contre, vous n’avez pas répondu à ma question sur les coccinelles et sur la Ville de Caen et de savoir si d’autres communes en Wallonie travaillent de la sorte en distribuant soit des œufs d’insectes, en l’occurrence ici de coccinelles, mais je suivrai le dossier de près, vous pouvez me faire confiance.
Source : Compte rendu de la commission de l’environnement, de la nature et du bien-être animal du 15/12/21 du Parlement de Wallonie