Pendant longtemps, la dimension de genre n’a pas été prise en compte dans l’aménagement de l’espace public. Comment accompagner les pouvoirs locaux dans ces réflexions.
Question écrite du 07/05/21 de Sabine Roberty à Christophe Collignon, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville
Pendant longtemps, les femmes ont été laissées hors des réflexions menées sur l’aménagement de l’espace public et la dimension de genre n’était que très rarement prise en compte. L’espace public constitue alors un reflet, mais aussi un vecteur des inégalités entre les femmes et les hommes.
Ces dernières années, la réflexion évolue doucement, et les villes et communes s’engagent de plus en plus dans cette voie en réfléchissant l’aménagement de l’espace public sous l’angle de l’égalité.
Le Gouvernement a placé la question de l’égalité entre les femmes et les hommes au cœur de sa politique et a d’ailleurs récemment adopté un plan transversal ambitieux qui traduit cet engagement.
Ne serait-il pas opportun d’organiser des formations ou des séances d’information, en collaboration avec l’Union des villes et communes de Wallonie, afin de permettre aux communes d’appliquer au mieux le « gender mainstreaming » dans leurs politiques, en particulier dans l’aménagement de l’espace public ? Quels incitants Monsieur le Ministre entend-il promouvoir dans ce cadre ? Des appels à projets sont-ils éventuellement prévus ?
Réponse du 16/06/21 du ministre :
Le Plan « genre » 2020-2024 établit, en effet, les priorités du Gouvernement pour garantir l’égalité des droits dans ses domaines de compétences.
Pour atteindre nos objectifs, le concours des pouvoirs locaux est indispensable. Plusieurs mesures du plan visent donc à les accompagner dans leur politique d’égalité de genre. Parmi celles-ci, la treizième entend promouvoir la dimension de genre dans le cadre des actions menées en matière de développement urbain et d’aménagement de l’espace public. Le constat est ancien : l’aménagement de l’espace public est rarement envisagé sous l’angle du genre. Une prise de conscience s’opère cependant depuis plusieurs années, et de nombreuses initiatives sont à l’œuvre.
L’exécution de cette mesure se traduit par deux actions.
La première est celle du diagnostic et vise à évaluer l’étendue des dispositifs participatifs dédiés à cet enjeu. Dans le cadre de l’établissement du plan d’actions visant à renforcer la démocratie participative, une enquête a été menée auprès des communes et provinces pour évaluer l’ampleur de la participation. 76 communes sur 253 y ont répondu. Parmi elles, deux ont déclaré avoir mis en place un conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes. La question de l’aménagement du territoire figure à l’ordre du jour de ses discussions.
La seconde, fondée sur les constats de cette enquête, va être la production d’une circulaire consacrée à la dimension du genre dans l’espace public. Elle s’appuiera sur les expériences nationales et internationales comme celle menée par la Ville de Paris qui a produit un guide très intéressant pour un environnement urbain de qualité (https://api-site.paris.fr/images/85756). Ce texte sera rédigé en concertation avec l’Union des villes et des communes de Wallonie. Convaincu de la plus-value d’une approche participative, j’inviterai, dans cette circulaire, les pouvoirs locaux à mettre en place un conseil consultatif de l’égalité pour coconstruire des politiques basées sur l’expérience de terrain. Des mesures d’accompagnement seront également proposées aux pouvoirs locaux investis dans cet enjeu.
Source : Site internet du Parlement de Wallonie