PW – Les zones 30 intelligentes, quelle évaluation ?


Les zones 30 intelligentes, un test qui équipe certains sites de panneaux à messages variables permettant de limiter la vitesse à 30 km/h uniquement entre 7h et 19h : quels résultats pour l’amélioration de la sécurité routière ?

Question écrite du 25 septembre 2019 de Sabine ROBERTY à Valérie DE BUE, Ministre de la fonction publique, de l’informatique, de la simplification administrative, en charge des allocations familiales, du tourisme, du patrimoine et de la sécurité routière sur les zones 30 intelligentes

Madame la Ministre,

Suite au non-respect régulier des zones de limite de vitesse à 30 km/h, une réflexion a été initiée afin de reconfigurer ces zones pour renforcer la crédibilité de ces limitations.

Un test a été mis en place sur une série de sites qui ont été équipés de panneaux à messages variables permettant de limiter la vitesse à 30 km/h uniquement entre 7h et 19h.

En décembre dernier, vous n’étiez pas encore en mesure de fournir des résultats définitifs mais évoquiez des enseignements globalement positifs.

A-t-on des résultats plus précis aujourd’hui ?

Tous les sites prévus ont-ils maintenant été équipés ?

Quelles suites seront données à cette première phase de test ? D’autres sites seront-ils équipés ? Quel
investissement cela représente-t-il ?

Une étude de l’AWSR a démontré un pic des accidents corporels en 2018 avec 334 cas. Les zones 30 intelligentes ont-elles été prises en compte dans cette étude ? Y-a-t-il moins d’accident référencés dans cette zone ?

Réponse du  17 octobre 2019 de Valérie DE BUE, Ministre de la fonction publique, de l’informatique, de la simplification administrative, en charge des allocations familiales, du tourisme, du patrimoine et de la sécurité routière Une limite de vitesse doit être crédible pour être efficace et atteindre son objectif d’améliorer la sécurité routière, pour tous les usagers de la route, en particulier aux abords des écoles.

La mise en place de zones 30 km/h s’accompagne donc généralement d’une réflexion et reconfiguration de la zone autant que possible.

C’est aussi pour cela qu’au-delà de la mise en place systématique de zones 30 aux abords des écoles, il est apparu nécessaire de renforcer la crédibilité et l’efficacité de cette limite de vitesse en la limitant aux heures scolaires, au travers d’un test à grande échelle car cela demande des équipements de signalisation dynamique bien plus coûteux que les panneaux habituels.

Les abords d’écoles retenus ont été sélectionnés lorsque la limite à 30 km/h n’était manifestement pas respectée.

Le non-respect de cette limite à 30 km/h pouvait être lié à de l’incivisme de la part des automobilistes, mais aussi à la configuration des lieux qui n’incitent pas à ralentir.

Une cinquantaine de sites sont actuellement équipés de panneaux à message variable permettant d’instaurer la limitation à 30 km/h uniquement les jours scolaires de 7 à 19 h.

Le programme d’équipement est considéré comme terminé et l’investissement représente un budget allant de 15 000 à 25 000 euros par site en fonction des longueurs de tranchées à réaliser pour l’alimentation électrique.

Si, dès le départ, il était convenu de réaliser une évaluation avant/après sur une série de sites, il est encore un peu tôt pour tirer les enseignements de ces implantations même si les enseignements sont globalement positifs.

On constate en effet une légère diminution de la vitesse après équipement même si, de manière générale, la vitesse d’une majorité des véhicules reste trop élevée, quel que soit le moment de la journée, aussi bien en période à 30 km/h qu’en période à 50 km/h.

Il s’agit là des premières observations, une évaluation complète de la pertinence des aménagements réalisés ne pourra être opérée qu’après suffisamment de recul notamment pour l’analyse de l’accidentalité dans ces zones.

Les données d’accidents publiées par l’Agence wallonne pour la sécurité routière, 334 accidents corporels en 2018, concernent l’ensemble des zones 30, indistinctement abords-écoles ou pas, signalisation variable ou pas. Il s’agit également de signaler que l’étendue des zones 30 ne cesse de croître en Wallonie. De plus, l’ensemble des accidents enregistrés en zone 30 représente 3,1 % des accidents de la route de Wallonie et 0,7 % des tués en 2018.

En tant que Ministre en charge de la Sécurité Routière, je ne peux qu’être favorable à la mise en place de ces équipements de signalisation dynamique, comme d’autres, permettant d’augmenter la sécurité routière pour les usagers vulnérables que sont les enfants.