Movember est une campagne annuelle destinée à sensibiliser sur les maladies masculines et en particulier aux cancers de la prostate et des testicules.
Question du 17/11/20 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Ministre, sans doute avez-vous déjà entendu parler de Movember, une campagne annuelle internationale organisée en novembre, comme son nom l’indique, et qui encourage les hommes à se laisser pousser la moustache, dans le but de sensibilisation aux maladies masculines, en particulier aux cancers de la prostate et des testicules. Depuis sa création en 2003, la Fondation Movember Foundation Charity a dépassé les frontières et c’est maintenant plus de 20 pays qui ont adopté le mouvement, dont la Belgique.
Sur la forme, le principe est simple : les hommes commencent le mois de novembre rasés à blanc et ont 30 jours pour se laisser pousser la moustache, la moustache uniquement. Sur le fond, la campagne a pour objectif de communiquer, briser certains tabous liés aux maladies masculines, mais aussi d’évoquer la santé mentale et le suicide ainsi que de récolter des fonds en faveur de la recherche contre ces maladies masculines.
S’engager de manière décalée, mais positive pour une cause, sensibiliser et parler de mesures que les hommes peuvent prendre au quotidien pour prendre soin d’eux, c’est loin d’être inutile, car la plupart des cancers, celui de la prostate notamment, se développent sans que les hommes ressentent au départ des symptômes, la maladie étant, comme beaucoup d’autres, insidieuse.
Nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises au sein de la commission en lien avec la crise sanitaire, plusieurs personnes reportent des examens médicaux par peur du virus.
Les spécialistes conseillent dès lors d’effectuer l’auto-examination et en cas d’inquiétude, de consulter son médecin traitant.
Comme pour le cancer du sein, des gestes simples peuvent parfois aider à déceler un cancer des testicules rapidement et on le sait, quand une tumeur est prise de vitesse, la prise en charge de la maladie s’en trouve favorisée.
La Wallonie soutient-elle, Madame la Ministre, d’une manière ou d’une autre cette campagne Movember ? Quelle est votre politique en ce qui concerne les dépistages des cancers de la prostate et des testicules ?
Comment entendez-vous augmenter la sensibilisation à l’importance de ces dépistages et assurer le maintien de ceux-ci pendant cette crise sanitaire ?
Réponse de Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Députée, comme vous le présentiez, Movember est une communauté qui se bat depuis 2019 pour la santé masculine dans 20 pays à travers le monde, soutenu par L’Oréal Men Expert, et qui fonctionne sur base de dons pour mener des programmes de sensibilisation par rapport au cancer de la prostate, des testicules et à la santé mentale des hommes.
Une branche belge existe, le Télé-Accueil wallon est mentionné comme ressource pour les personnes qui ont besoin de parler sur sa page Facebook.
Pour rappel, le dépistage a pour objectif de mettre les cancers en évidence avant qu’il n’ait atteint un niveau suffisant pour entraîner des symptômes.
Le diagnostic précoce est basé sur la combinaison de deux examens : le touché rectal et le dosage sanguin du PSA. Le PSA est une protéine qui circule dans le sang et qui est sécrétée de façon exclusive par la prostate.
Organiser un programme de dépistage structuré du cancer de la prostate ne se justifie pas au vu de la spécificité de ce cancer, on s’exposerait à un taux trop élevé de diagnostics ou de traitements.
Concernant le cancer des testicules, c’est un cancer peu fréquent. Il y a eu 403 nouveaux cas en 2016.
La plupart des hommes chez qui on diagnostique un cancer testiculaire ont eux-mêmes constaté certains symptômes. Comme on en parle peu, je vais les citer :
– une augmentation du volume du testicule ;
– un durcissement du testicule que l’on sent à la palpation ;
– une vague sensation de douleur au niveau du basventre, derrière les bourses ou à l’intérieur même de celles-ci ;
– dans 30 % des cas, une sensation de fatigue inexpliquée, des maux de ventre ou de dos qui seraient provoqués par des ganglions lymphatiques enflés ou encore, un gonflement des glandes mammaires ou de la région entourant le mamelon ;
– parfois, des exemples de symptômes pourraient intuitivement faire penser qu’il s’agit d’un cancer des testicules et parfois pas du tout. Il faut mieux faire connaître ce type de symptômes.
En présence d’un de ces symptômes – qui ne sont, heureusement, pas tous automatiquement causés pas un cancer des testicules –, il est conseillé de consulter un médecin.
Réplique de Sabine Roberty
Merci, Madame la Ministre, pour l’ensemble de vos réponses, mais également d’avoir cité les symptômes auxquels les hommes doivent être attentifs. Il est important de prendre conscience de ces symptômes, de ces petites anomalies.
Je le disais tout à l’heure, prendre conscience de cela, en parler à son médecin traitant, c’est peut-être aller plus vite dans la recherche d’un traitement.
Certaines personnes participent à « Movember just for fun », mais beaucoup prennent cet engagement très au sérieux. Ici, au Parlement de Wallonie, au groupe socialiste, notre collègue député Maxime Hardy participe justement à cette campagne pour initier la sensibilisation et susciter une discussion sur les problèmes de santé très graves qui peuvent affecter les hommes. Je tiens sincèrement à le féliciter pour son action de soutien.
Source : Parlement de Wallonie, Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 17/11/20