Avec la crise sanitaire, les visites en maisons de repos ont du être fortement limitées. Aujourd’hui, comment réorganiser des visites pour les proches des résidents ?
Question orale du 15/09/2020 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Ministre, depuis la fin du testing au sein des structures d’accueil et d’hébergement pour personnes âgées, vous avez adressé plusieurs circulaires aux institutions afin de les conseiller sur l’encadrement et l’organisation des visites aux résidents par leurs proches.
Fin de l’été, plusieurs articles et reportages faisaient état de nouvelles mesures d’assouplissement afin de faciliter la visite des familles. Il apparaît toutefois que, sur le terrain, toutes les institutions n’ont pas encore rouvert les visites aux proches et appliquent, dans certains cas, des mesures toujours strictes, limitant les contacts à une seule personne, quelques minutes par semaine.
Je sais que nous en avons parlé en Commission spéciale vendredi dernier, mais, face à l’application différente de la circulaire selon les structures, pourriezvous préciser les mesures recommandées par vos services ?
Des concertations avec les institutions sont-elles programmées afin de faciliter la visite des proches afin qu’elles ne soient pas limitées à une seule personne ?
Les visites en chambre sont-elles à nouveau autorisées et les résidents ont-ils la possibilité de sortir de l’institution pour participer à des activités familiales, hors des murs de l’institution ?
Réponse de Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Députée, votre questionnement a retenu toute mon attention. Les familles m’en parlent souvent.
À la suite des premières mesures de déconfinement annoncées par le Conseil national de sécurité concernant les établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés, la circulaire du 24 avril intitulée « Covid-19 – Suites à donner aux résultats des dépistages réalisés en Wallonie dans les structures d’hébergement pour personnes âgées agréées par l’AViQ » visait à garantir une réouverture progressive et sécurisée des établissements et notamment de soutenir le droit aux visites des résidents. Mais comme cela a déjà été évoqué après la décision du 15 avril, cela ne devait se faire qu’à l’issue des tests et de manière extrêmement concertée.
La première circulaire datant du 27 avril relative aux visites encadrées prévoyait, comme vous le soulignez, Madame la Députée, une visite par semaine et par résident. À cette circulaire était aussi jointe une échelle d’évaluation du sentiment de solitude, fournie et validée par le Département de psychologie de l’Université de Liège, et ce, afin de prévenir les risques de syndrome de glissement.
Il est aussi important de souligner qu’aucune restriction de visites n’était imposée pour les personnes en soins palliatifs, et ce, depuis le 12 mars.
En fonction des recommandations fournies par le CNS, les mesures de déconfinement ont aussi été assouplies dans les établissements pour aînés. Ainsi, depuis le 28 août, la circulaire relative au déconfinement en MRS prévoit que les résidents puissent voir deux adultes ou un adulte et un enfant de moins de 12 ans tout en respectant la bulle des cinq personnes.
Aujourd’hui la majorité des maisons de repos et maisons de repos et de soins ne relève heureusement plus de cas covid. Raison pour laquelle j’ai chargé mon cabinet, en concertation avec les Fédérations de maisons de repos, les maisons de repos et de soins et les organisations syndicales de proposer une circulaire qui prévoit un retour à la normale en matière de visites et de sorties à l’extérieur. Quand je dis « retour à la normale », c’est évidemment avec toutes les mesures de précaution, et qu’en tout cas il y ait une reprise de vie sociale plus importante.
Cette circulaire visera à tenir compte de la situation épidémique de chaque établissement, de la zone géographique où celle-ci est implantée. Des dispositions proportionnées au nombre de cas covid-19 devront être prises par les directions en s’appuyant sur leur plan interne d’urgence. Il s’agira dans le cas d’une recrudescence de cas covid au sein d’un établissement de limiter les visites et les sorties sans forcément les interdire puisque l’on sait aujourd’hui que si l’on prend des mesures d’hygiène, si l’on prend des mesures de protection, normalement on arrive à circonscrire beaucoup mieux.
Dans le cas où elles seraient interdites, cette restriction sera limitée dans le temps et l’AViQ devra en être informée. Le rôle des inspecteurs de l’AViQ sera bien entendu de contrôler ces nouvelles mesures.
Réplique de Sabine Roberty
Merci, Madame la Ministre, pour l’ensemble de vos réponses. Elles sont claires et seront, je suis certaine, de nature à clarifier la situation tant pour les institutions que pour le personnel, que pour les familles et leurs proches.