Une étude des FPS démontrent qu’une majorité des aidants proches sont des femmes. Comment mieux appréhender la situation des aidants proches au travers des dispositifs wallons ?
Question écrite de Sabine Roberty du 18/10/21 à Christie Morreale, Ministre de l’action sociale
Les Femmes prévoyantes socialistes ont récemment publié une étude sur la situation des aidants proches en y appliquant une approche genrée. Elle démontre que sur les 7 premiers mois de l’année, ¾ des aidants proches sont des femmes. Cette tendance serait notamment due à la « socialisation » genrée, autrement dit une société attend des femmes qu’elles prennent soin des autres, une attente qui n’existe pas envers les hommes.
Les mesures touchant à la reconnaissance des aidants proches et l’octroi de droits sociaux spécifiques dépendent évidemment du Fédéral et l’étude pointe une série de recommandations qui relèvent de ce niveau de pouvoir : l’intégration de la perspective de genre dans la loi sur les aidants proches, la durée insuffisante pour le congé aidants proches ou encore le faible montant de l’allocation accordée.
Cependant, la Région dispose également d’une série de leviers qui même de manière indirecte permettent de soutenir les aidants proches. On pense directement au rôle du secteur du maintien à domicile, mais parmi les recommandations figurent également une meilleure sensibilisation du secteur médical ou l’intégration du gender mainstreaming aux politiques de soutien aux aidants.
Quelle réception fait Madame la Ministre de cette étude et des recommandations énoncées ?
Comment mieux appréhender la situation des aidants proches au travers des dispositifs wallons ?
Comment appliquer le gender mainstreaming à la politique de soutien aux aidants proches ?
Réponse du 04/11/21 de Christie Morreale
Comme l’honorable membre le souligne, l’étude des Femmes prévoyantes socialistes intitulée « Aidants proches : tour d’horizon dans une perspective de genre » a été publiée en octobre.
L’AViQ va être sollicitée pour organiser une réunion de travail avec les Femmes prévoyantes socialistes et évoquer les pistes ébauchées par l’étude.
Des questions telles que : la prise en compte des réalités de santé spécifiques des femmes aidantes proches, la sensibilisation du secteur médical et le suivi du duo aidé/aidant, la considération des aidants proches comme partenaires de soins à part entière et une meilleure information des services d’aides existants, me semblent primordiales.
Comme évoqué dans l’étude, le rôle d’aidant proche peut à la fois être gratifiant ou positif, mais aussi éreintant ou contraignant et entraîner des répercussions indéniables sur le parcours de l’aidant : dégradation de la santé, physique et mentale, manque de temps pour soi, de moments de répit, difficultés professionnelles ou encore isolement social. Ces aidants donnent de leur temps, de leur énergie, de leur capital financier, à une personne de leur entourage qu’ils aiment, pour lui assurer une prise en charge digne et humaine, au sein de son domicile. Par là même, ils ne rendent pas service qu’à leurs proches, mais aussi à l’ensemble de notre société.
Parmi les mesures d’accompagnement déjà mises en place pour pallier le souci des multiples conséquences en matière de santé mentale et physique que le rôle d’aidante a sur les personnes qui le portent, notons que la Wallonie soutient depuis de nombreuses années l’ASBL « Similes Wallonie ». SIMILES est une association de familles et d’amis de personnes atteintes de troubles psychiques, d’environ 100 bénévoles actifs en Wallonie qui s’adressent aux proches, aux bénéficiaires de l’aide, aux professionnels, aux bénévoles ainsi qu’aux représentants et au grand public.
La structure poursuit plusieurs objectifs comme par exemple, ceux d’offrir soutien et information à l’ensemble de la population, reconnaître la souffrance des familles et multiplier les moyens et les lieux de soutien pour les soulager, proposer une offre de formations comme avec les modules de psychoéducation mis en place à destination des familles, des outils pour faire face et alléger le poids que représente la maladie d’un proche, favoriser la participation des familles, défendre la place spécifique des familles comme partenaires de soins, développer des actions auprès des pouvoirs politiques, relayer auprès des différents pouvoirs compétentes les préoccupations des familles et amis en matière de droits et de bien-être des personnes atteintes de troubles psychiques, ou encore de faire connaître les activités de Similes Wallonie et organiser des événements pour promouvoir la finalité de l’association.
Par ailleurs, la Wallonie soutient aussi depuis de nombreuses années, l’ASBL Aidants Proches qui répond à un enjeu majeur de notre société : la reconnaissance et le soutien des aidants proches. L’association représente de façon large et transversale la thématique aidants proches sur le territoire wallon, elle se veut Centre ressource POUR et SUR les aidants Proches. L’ASBL accueille les demandes d’information des aidants proches wallons et les écoute. Elle organise la sensibilisation auprès des professionnels et du tout public et développe un travail de lobbying politique qui vise la reconnaissance et le soutien de l’aidant proche, quel que soit le niveau de pouvoir.
De manière générale, l’AViQ s’efforce toujours de collecter des données genrées auprès des opérateurs et de ventiler par sexe toutes les statistiques qu’elle produit.