Le développement d’une silver economy est un enjeu économique majeur, notamment dans le contexte de vieillissement de la population. Mais lors de son développement, n’oublions pas l’aspect social doit être une question centrale.
Question écrite de Sabine ROBERTY à Christie MORREALE, Vice-présidente, Ministre de l’emploi, de l’action sociale, de la santé et des droits des femmes sur le volet social de la silver economy
Madame la Ministre, notre collègue, Mme Kapompole, a déjà eu l’occasion d’interroger votre collègue en charge de l’Économie à ce sujet, mais je tenais à ce que l’on puisse, nous aussi, aborder la question de la silver economy au sein de cette commission sous le volet social.
Rappelons tout d’abord que ce Parlement a voté une résolution visant à encourager le développement d’une silver economy en Wallonie, donc, je cite, des « activités économiques existantes au service des personnes âgées pour améliorer leur qualité de vie ».
Un enjeu économique majeur donc, notamment dans le contexte de vieillissement de la population que nous connaissons.
Une étude exploratoire avait été commandée à l’IWEPS pour définir les pistes et obstacles liés à une telle filière. Afin qu’elle puisse être publiée, M. le Ministre Willy Borsus précisait, en septembre, que la dernière étape de l’enquête, à savoir le panel citoyen, avait dû être abandonnée.
Il est pourtant primordial d’interroger le terrain et je me réjouis donc de voir que la DPR mentionne l’organisation d’une table ronde avec les acteurs du secteur. L’étude de l’IWEPS met également en avant l’importance de mobiliser les aînés pour construire les biens et services qui les concernent. Les personnes âgées seront-elles bien associées à cette démarche ? Une méthode a-t-elle déjà été définie ? Un planning a-til été arrêté ?
L’enquête met aussi l’accent sur le besoin d’affection et de liens sociaux, deux notions qui apparaissent centrales.
L’IWEPS souligne l’importance de privilégier les relations humaines et de ne pas simplement rencontrer les besoins. La dimension sociale du développement d’une telle économie ne doit donc pas être oubliée.
En tant que ministre de l’Action sociale, quels seront selon vous les enjeux primordiaux pour favoriser des solutions intégrant une dimension relationnelle dans la conception de ces biens et services ? Enfin, quelle place occupe cette question dans votre réflexion sur le maintien au domicile et les besoins des personnes en perte d’autonomie ?
Réponse de Christie MORREALE, Vice-présidente, Ministre de l’emploi, de l’action sociale, de la santé et des droits des femmes
Madame la Députée, comme vous le soulignez, la concertation avec les acteurs de terrain est essentielle. Et d’autant plus en matière de silver economy.
Il ne conviendrait pas que des entrepreneurs et les pouvoirs publics y investissent sans tenir compte des utilisateurs potentiels, de leurs besoins et de leurs attentes. Le risque serait grand de développer des produits sans étude préalable d’opportunité, de faisabilité et d’impact sur le bénéficiaire, la personne âgée en l’occurrence.
Une action à opérationnaliser à moyen terme par mon cabinet consiste en l’organisation d’une table ronde prospective incluant les acteurs du secteur et les représentants d’associations d’aînés, et ce avec l’appui de l’AViQ et du SPW Économie, Emploi et Recherche. La finalité serait de pouvoir disposer d’un état des lieux des besoins et des opportunités en termes de création de valeurs et d’emploi.
Inclure les aînés dans l’analyse des besoins relative à ces outils fondés sur les nouvelles technologies est essentiel, car l’objectif de ces derniers est avant tout de répondre aux demandes et attentes des seniors, tout en veillant à garder la personne au cœur du dispositif. La méthodologie et le planning y afférents n’ont pas encore été établis.
L’AViQ et l’Agence du numérique sont en train de conclure un protocole d’accord visant à donner un fondement à leur collaboration dans le cadre de la plateforme dédiée à l’e-santé, incluant Digital Wallonia.
Ce support qui associe les développeurs et les entreprises est l’un des axes du projet.
Un autre axe concerne l’association d’acteurs, comme les services d’aide aux familles et aux aînés ou encore les centres de coordination. Un des projets qui les concernent au premier chef sera celui du cahier de liaison dématérialisé.
Des initiatives se développent en réponse aux besoins des utilisateurs, notamment en ce qui concerne le lien social dans le cadre du domicile ; ce qui revêt un caractère prioritaire à mes yeux.
Ces travaux seront exemplatifs en termes de méthodologie à mettre en place. Je vous reviendrai lorsque je pourrai vous donner davantage de précision.