PW – Covid : Des tests salivaires dans les maisons de repos, un projet pilote

La Wallonie a lancé un partenariat avec l’Université de Liège dans le cadre d’un projet pilote pour initier une nouvelle stratégie de testing salivaire récurrent dans les maisons de repos. Quels sont les résultats ?

Question orale de Sabine Roberty du 15/12/20 à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes

Madame la Ministre, chers collègues, le 22 octobre dernier, vous annonciez un partenariat avec l’Université de Liège dans le cadre d’un projet pilote pour initier une nouvelle stratégie de testing salivaire récurrent dans les maisons de repos.

Partant d’un projet développé par l’université à destination de son personnel et des étudiants, une réflexion a ainsi été initiée pour appliquer une démarche similaire auprès du personnel des maisons de repos.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté d’expérimenter une nouvelle solution de testing préventif et a également pour objectif de suivre l’évolution régulière de la situation dans chaque établissement.

La mise en place du projet a nécessité un travail logistique considérable afin de pouvoir être déployé dans les 600 maisons de repos présentes sur le territoire wallon.

Après une phase pilote organisée dans six établissements, les premières distributions massives de prélèvements ont eu lieu le vendredi 13 novembre.

Madame la Ministre, voici mes questions.

Un mois après le début du projet, pouvez-vous faire le point sur son application ? Quels sont les retours du terrain ? L’organisation des points relais permet-elle facilement aux institutions de se procurer le matériel nécessaire ? Les plannings de testing sont-ils respectés ? L’ULiège prévoyait de pouvoir fournir les résultats entre 15 et 36 heures, cet engagement a-t-il pu être tenu ? Après quelques semaines de fonctionnement, cette stratégie permettrait-elle de mettre en place une sorte de monitoring de la situation de ces structures ? Envisagez-vous des aménagements dans les procédures mises en place ?

Réponse de Christie Morreale :

Mesdames les députées, merci beaucoup à chacune pour l’intérêt porté à cette question. Il faut savoir que cela a été rendu possible grâce au soutien que la Wallonie avait accordé au préalable à l’Université de Liège dans le cadre des projets de recherche de mon collègue, M. Borsus. Les 4 000 000 d’euros qui avaient été investis ont visiblement été utiles puisqu’un dispositif de test salivaire a été approuvé sur les étudiants et sur le personnel de l’Université de Liège, et en partie d’Anvers, qui a permis, à un moment que l’on puisse aussi, grâce à la volonté de l’Université de Liège et d’une discussion avec ses services, de pouvoir capter tous les tests qui étaient disponibles pour pouvoir le mettre au profit des maisons de repos. Cela a demandé un peu d’organisation.

Il y a 13 points relais qui ont été définis par les responsables du projet pilote de l’université en fonction de la localisation des maisons de repos et des points relais qui sont situés entre 15 et 30 minutes des maisons de repos, avec une répartition géographique qui soit la plus efficace possible.

On avait organisé un système de réalisation de planning et de ramassage des tests salivaires établis par l’Université de Liège.

Il y a une phase test qui a eu lieu entre le 6 novembre 2020 dans six maisons pilotes qui a permis d’améliorer la logistique à mettre en place dans les points relais.

Un premier planning de réalisation de tests a été établi du 10 au 21 novembre, réparti du lundi au dimanche, parce qu’il y avait des capacités de testing. On a essayé d’utiliser les capacités de testing maximales de l’Université de Liège. Il y avait un nombre par jour qui était possible. Ils essayaient d’utiliser les sept jours pour pouvoir répondre aux maximum des demandes des maisons de repos.

À partir du 23 novembre, le listing a été revu pour répondre aux demandes des fédérations et des gestionnaires des maisons de repos qui nous ont demandé de ne pas réaliser de test le week-end, qui ont demandé de regrouper dans une même tranche horaire les maisons de repos qui relèvent d’un même pouvoir organisateur ou d’une même entité juridique et de permettre aux maisons, qui étaient les plus éloignées des points relais, de venir déposer les kits plus tard dans la matinée.

Le planning des testings est bien respecté tant par l’université et par les maisons de repos. Je remercie l’université parce qu’elle a réussi à comprimer et dépasser le chiffre maximum qu’elle s’était fixé par jour pour pouvoir faciliter la vie des maisons de repos en augmentant le nombre par jours sur cinq jours, plutôt que sur sept.

Ces tests salivaires s’inscrivent dans une vision élargie du testing. À la suite de la réalisation du screening par test salivaire, si deux cas positifs sont présents parmi le personnel de l’institution, il est possible, pour le responsable, de mettre en place un testing global pour tous les résidents présents dans la maison de repos.

Des premiers résultats intermédiaires relatifs à cette expérience pilote sont en cours de finalisation et devraient nous parvenir très prochainement. Les conclusions de ce projet sont donc prématurées à ce stade. J’y répondrai valablement, à la fin du projet pilote, à la mi-janvier.

Sachez toutefois que plusieurs actions sont menées dans l’entrefaite. Un comité de suivi et d’évaluation est mis en place tout au long du processus, pour lever des freins, actualiser l’organisation et travailler à l’amélioration du processus.

Une étude scientifique est aussi en cours auprès des maisons de repos pour déterminer les motifs de participation et surtout les motifs de non-participation. Les résultats préliminaires de cette étude seront connus dans le courant de ce mois-ci. À la fin de la première phase, les responsables du projet pilote « Tests salivaires », remettrons un rapport nous permettant d’adapter la stratégie si nécessaire.

Réplique de Sabine Roberty :

Remercier Mme la Ministre pour l’ensemble de ses éléments de réponses. Ce sont des réponses claires, nettes et précises à chaque fois. J’ai envie de clôturer mon intervention par un message un peu positif : ce projet pilote wallon, c’est aussi un beau projet de partage et de solidarité, et je crois que l’on peut tous s’en réjouir.

Source : Compte-rendu de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 15/12/20 du Parlement de Wallonie