Vers un Plan accessibilité en Wallonie

L’accessibilité est un enjeu majeur pour une réelle inclusion de toutes et tous. Un plan est en préparation en Wallonie, où en est son élaboration ?

Question orale de Sabine Roberty du 15/02/22 à Christie Morreale, Ministre de la santé

Madame la Ministre, l’accessibilité est un enjeu majeur et transversal pour assurer une réelle inclusion des personnes en situation de handicap en leur permettant de participer à la vie économique, sociale, éducative et culturelle.

Ce n’est pas la première fois que j’évoque cette question avec vous au sein de notre commission. Vous savez que c’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

À votre initiative, les démarches ont été initiées pour avancer vers l’élaboration d’un plan Accessibilité wallon, qui aboutirait à l’établissement de mesures concrètes et transversales pour assurer une prise en compte de la dimension du handicap dans toutes les compétences du Gouvernement.

En septembre dernier, vous me précisiez qu’un groupe de travail intercabinets, réunissant les référents « handicap et accessibilité », avait été constitué et devait se réunir le mois suivant.

Avez-vous convoqué cette réunion ? Pouvez-vous revenir sur les objectifs de ce groupe de travail ? Une première proposition de plan a-t-elle déjà pu être élaborée et est-elle en cours de discussion au sein de ce groupe ?

Enfin, que mettez-vous en place pour impliquer les acteurs de terrain dans le développement de ce plan ? Vous avez évoqué la possibilité d’associer le collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles aux travaux. Est-ce le cas ?

Réponse de la ministre

Madame la Députée, comme vous le soulignez, l’accessibilité est un enjeu important et transversal si l’on veut faire en sorte que toutes les personnes soient inclues, en ce compris toutes les  personnes en situation de handicap. On mesure, en empruntant une seule fois leur place dans une chaise roulante, à quel point c’est extrêmement difficile. Les difficultés sont nombreuses pour la vie économique, sociale, culturelle et éducative.

Si l’on veut prendre en compte de manière transversale les besoins des personnes à mobilité réduite, on doit avoir un plan Accessibilité avec la participation et l’implication de l’ensemble des collègues du Gouvernement. C’est d’ailleurs ce qui est prévu dans la DPR avec un référent « handicap et accessibilité » qui a été désigné dans chaque cabinet et dans les administrations.

Une première rencontre a eu lieu le 15 octobre pour présenter les ambitions de ce plan et revoir l’état des lieux de la situation. Deux rencontres ont ensuite eu lieu, en novembre et en janvier, pour essayer de cerner plus précisément les actions à mener, la méthodologie à adopter la manière de suivre le processus. Une réunion a eu lieu avec les différents référents des administrations afin qu’ils s’approprient la démarche.

Un collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles, qui s’appelle le CAWaB, est impliqué dans l’ensemble de ces échanges. Celui-ci participe à des rencontres avec les cabinets des différents partenaires du Gouvernement et avec les administrations dont les cabinets ont la tutelle pour les accompagner dans la définition des actions qu’ils doivent mettre en œuvre dans le cadre de leurs compétences.

Pour ce qui concerne le planning, l’objectif est de récolter toutes les actions prévues dans le courant du mois de mars pour ensuite élaborer une proposition de plan que je soumettrai alors à mes collègues et au Conseil consultatif wallon de la personne en situation de handicap.

Notons qu’en complément de cette démarche, la dynamique de handistreaming a été intégrée au Plan de relance. Différentes mesures vont faire l’objet d’un texte handistreaming. Ces mesures, prenant en compte la dimension du handicap, doivent être identifiées, de même que les actions, critères ou dispositions spécifiques permettant d’atteindre cet objectif.

On avance dans un domaine majeur pour les personnes handicapées. La difficulté réside moins dans la fixation de la norme que dans le changement de mentalité, dans le réflexe à adopter.

Pour l’aménagement des espaces urbains, se retrouver dans une situation de handicap dans une ville aussi belle et aussi bien rénovée que la ville de Namur est extrêmement compliqué. Pour une personne qui a des difficultés pour marcher, qui est vieillissante, le danger et le risque de chute est majeur malheureusement, malgré les rénovations qui ont été effectuées, parce que ces aménagements-là n’ont pas été suffisamment pensés en termes de handicap.

Pourtant, cette ville je l’adore, je trouve vraiment qu’elle a bien été rénovée. Voyez des personnes en chaise roulante ici, la situation est vraiment compliquée. C’est comme cela partout, pas uniquement dans l’aménagement urbain, mais dans toutes les mesures que l’on prend, il faut réfléchir à chaque fois, systématiquement, à l’ensemble des personnes en situation de handicap pour faire progresser les choses.

Nous avons un décret, le décret Kama qui permet les chiens d’assistance – je sais que vous y êtes aussi attentifs que moi –. J’ai encore eu la semaine dernière plusieurs hôpitaux qui ont refusé d’accueillir des chiens d’assistance dans les hôpitaux parce qu’ils disent qu’il faut prévoir des procédures internes, et cetera. Les arguments ne sont pas valables donc il y a encore beaucoup de chemin à faire. Je suis derrière, vous l’êtes aussi, nous le sommes tous, mais donc des changements de mentalité doivent être réels pour que l’on puisse passer à l’étape suivante d’une fameuse inclusion pour les personnes en situation de handicap dans notre société.

Source : Site du Parlement de Wallonie, Compte-rendu avancé de la commission du 15.02.22 de la Commission de l’action sociale, de la santé et de l’emploi – version non définitive qui n’engage ni le Parlement ni les orateurs.