Question écrite
du 2 septembre 2022 de Sabine Roberty à Valérie de Bue, Ministre de la Fonction
publique, de l’Informatique, de la Simplification administrative, en charge des
allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Le 17 juin dernier, Madame la Ministre lançait un projet
pilote pour permettre aux conducteurs wallons de mesurer leur alcoolémie au
travers de bornes éthylotests. Ces bornes sont proposées comme des outils de
sensibilisation et de conscientisation en diffusant notamment des messages de
prévention et en proposant des alternatives en vue de modifier les
comportements.
La Région a ainsi fait l’acquisition de 6 bornes
prototypes qui sont placées successivement dans les différentes provinces
wallonnes d’ici la fin de l’année. Après un lancement dans le Brabant wallon,
les bornes sont actuellement à Liège et devraient ensuite partir pour la
province de Namur puis du Luxembourg pour finir dans le Hainaut.
Si l’évaluation finale est prévue pour la fin de
l’année, à l’issue du projet pilote, une évaluation progressive était également
prévue.
Après un peu plus de deux mois, quels
enseignements peuvent déjà être tirés de l’initiative ?
Les bornes sont-elles utilisées par les
conducteurs ? Un changement de comportement est-il constaté chez les utilisateurs ?
Les lieux définis par l’AWSR ont-ils permis de
toucher efficacement le public ?
Après ces premières semaines d’opération, des
modifications sont-elles déjà prévues pour les installations dans les autres
provinces ?
En fonction des premiers résultats, Madame la
Ministre envisage-t-elle déjà de poursuivre l’expérience au-delà du projet
pilote ?
Comment le dispositif pourrait-il évoluer ?
Réponse de Valérie
de Bue, Ministre de la Fonction publique, de l’Informatique, de la
Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du
Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Les bornes éthylotests louées à la société
Fline dans le cadre de la mise en œuvre du projet pilote ont été placées dans 6
établissements festifs du Brabant wallon du 17 juin au 17 juillet dernier.
Elles ont été utilisées près de 3 700 fois pendant cette période, ce qui a
permis à l’AWSR de dresser un premier bilan intermédiaire du projet.
En voici les résultats principaux :
1. La moitié des utilisateurs des bornes sont des
hommes âgés entre 16 et 34 ans. Par ailleurs, plus de 70 % des personnes ayant
fait usage de la borne étaient conducteurs lors de la soirée.
2. Les chiffres montrent qu’un peu plus d’un
utilisateur sur 2 (54 %) avait un taux supérieur à la limite légale de 0,5
gramme par litre de sang.
3. La difficulté à s’autoévaluer son alcoolémie
ressort dans les résultats enregistrés par les bornes. Un conducteur sur 3
n’avait en effet pas correctement évalué si son alcoolémie était supérieure ou
inférieure à la limite légale.
4. Une personne sur 5 (22 %) ayant obtenu un
résultat positif indique avoir pris conscience qu’elle avait trop bu grâce à la
borne. Par ailleurs, 70 % des utilisateurs positifs se sont adaptés après avoir
soufflé en diminuant leur consommation d’alcool et/ou en postposant leur trajet
retour afin d’avoir le temps d’éliminer l’alcool ingéré.
Depuis le 26 août, les bornes sont installées en
province de Liège dans des établissements choisis en collaboration avec les
zones de police locales. Un bilan pour cette province sera également publié par
l’AWSR début octobre.
Lors de la première expérience en Brabant wallon,
aucun problème majeur n’a été rencontré. Même si quelques soucis au niveau
opérationnel ont pu être constatés comme des problèmes de connexion Wifi,
nécessité de mettre à jour l’étalonnage des bornes plus régulièrement, etc.,
des solutions ont pu être apportées par l’AWSR et la société Fline en charge de
la maintenance des bornes.
La mise en place des bornes dans la Province de
Liège a, par ailleurs, été postposée du mois d’août au mois de septembre afin
de pouvoir réaliser ces adaptions, mais également parce les vacances d’été
représentent une période très calme pour les lieux de fêtes visés par le projet
pilote (bars et discothèques) en raison des nombreux évènements organisés pendant
l’été en dehors de ces établissements (festivals …).
L’objectif d’un projet pilote et des évaluations
intermédiaires qui sont menées est également de tirer ce type d’enseignements
et de pouvoir, si nécessaire, réaliser des adaptations avant le déploiement
dans une nouvelle province.
À ce stade, il est encore trop tôt pour préciser
la poursuite de projet l’année prochaine. Cela dépendra des résultats de
l’évaluation finale attendue début 2023. Les premiers résultats publiés par
l’AWSR sont encourageants au regard de l’utilité des bornes, mais ne peuvent
toutefois pas être généralisés. Le projet se poursuivra en effet jusque fin
d’année et ces données sont donc susceptibles d’évoluer en fonction des
résultats enregistrés dans les autres provinces. Les réalités de terrain vont
différer d’un lieu à l’autre : milieu urbain ou rural, publics différents ainsi
des établissements de types différents avec notamment des salles de concert
dans certaines provinces.
En fonction de l’évaluation finale, les bornes éthylotests
interactives pourraient renforcer les dispositifs de prévention mis à
disposition des zones de police locales par la Région. Elles pourraient
également être utilisées dans d’autres types de lieux que les bars et
discothèques principalement visés par le projet pilote comme des restaurants,
des buvettes de clubs sportifs, et cetera.