Communiqué de presse – 21 mai 2025
Ce mardi 20 mai, la députée Sabine Roberty a une nouvelle fois interpellé la Ministre en charge des Sports et Infrastructures sportives sur le dossier sensible de l’avenir du Country Hall de Liège, regrettant une succession de retards, de choix incohérents et de légèreté dans la gestion d’un bien public stratégique pour la région.
« Quand on a en sa possession un tel écrin sur son territoire, la logique aurait été de procéder dans l’ordre chronologique inverse et donc de statuer, en premier lieu et avant tout autre chose, sur son affectation future avant de prononcer la dissolution de l’outil ! »
Sabine Roberty rappelle que deux études publiques, l’une de SEGEFA (Université de Liège) en 2020, l’autre de NOSHAQ/EKLO en 2021, avaient clairement mis en évidence les possibilités d’exploitation de la salle. Et pourtant, la Fédération Wallonie-Bruxelles, actionnaire majoritaire, a fait le choix d’imposer la dissolution de la SA de gestion avant de se prononcer sur l’avenir de l’outil. Une question subsiste : « Pourquoi la Fédération Wallonie-Bruxelles a-t-elle attendu et semble-t-elle encore attendre pour décider du sort des biens du site du Country Hall ? »
Elle pointe aussi la lenteur inexplicable de la phase de liquidation, toujours en cours depuis 2021, alors que la société ne possède plus de biens ni de personnel depuis juillet 2024 et que sa mission est prorogée de six mois en six mois, sans avancées concrètes.
Offres ignorées, dégradation du site et silence sur le permis
Sabine Roberty rappelle également qu’une offre sérieuse avait été introduite en 2023 pour reprendre la concession d’exploitation du Country Hall comme salle de sports et de spectacles : 400 000 € indexés sur 10 ans. Elle s’étonne que cette opportunité n’ait pas été retenue, d’autant plus que le site continue de se dégrader, comme l’a confirmé la Ministre lors de sa visite du 17 décembre 2024. Autre sujet d’inquiétude : l’expiration imminente du permis d’environnement (anciennement permis d’exploitation) prévue le 9 juin 2025. Sabine Roberty insiste : « La personne, le groupe qui va peut-être acquérir ce site, ne va pas pouvoir y faire grand-chose ni l’exploiter tout de suite. (…) Ce genre de démarche de demande de nouveau permis d’exploitation devait déjà être lancée il y a plusieurs mois d’ici… j’ai l’impression que c’est déjà trop tard. »
Conflit d’intérêts et opacité
La députée soulève aussi un possible conflit d’intérêts : depuis septembre 2023, un des associé de la société de liquidation cumule les fonctions de liquidateur et de CEO du RSW Liège Basket, club actuellement résident du Country Hall. Elle questionne la légalité et la transparence du versement d’honoraires à cette même personne, et réclame la communication des conditions de conventionnement depuis le début de la liquidation.
« Aujourd’hui, depuis la saison 2024/2025, le club évolue en division R1 devant une poignée de spectateurs perdus dans une salle de 5000 places, avec les coûts énergétiques qui en découlent… »
Réponse prudente, mais tardive de la Ministre Galant
Dans sa réponse, la Ministre Jacqueline Galant a confirmé que les offres introduites dans le cadre du double marché de vente ou de concession « ont été prolongées jusqu’au 30 juin 2025 », mais que celles-ci « ne correspondent pas aux attentes du Gouvernement ». Elle continue : « J’ai demandé à la direction générale des infrastructures de lancer un marché de consultance de faible montant. (…) Trois opérateurs spécialisés ont été interrogés, et une offre a été officiellement reçue pour un montant de 12 000 €. (…) Les résultats de cette consultation sont attendus pour la première quinzaine de juin, avec je l’espère un candidat. »
Mais pour la députée, ces efforts arrivent beaucoup trop tard : « Ce dossier illustre tristement une forme de renoncement institutionnel. Le Country Hall devait être un levier de développement sportif, culturel et économique pour l’arrondissement de Liège et pour la Région Wallonne. Aujourd’hui c’est un bâtiment dégradé, sous-exploité, source de nuisances, et géré dans des conditions opaques. La Fédération Wallonie-Bruxelles ne peut plus détourner le regard ni botter en touche. On a loupé le coche ! »