Finançabilité des étudiant.es – Une majorité alternative pour modifier le décret Paysage

Depuis plusieurs semaines, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, toute notre attention est portée sur les milliers d’étudiants qui risquent d’être exclus de l’enseignement supérieur dès la rentrée prochaine pour cause de non-finançabilité. Ces jeunes sont principalement les étudiants les plus précarisés et dont le parcours a déjà été marqué par le COVID et la perturbation des apprentissages.

Au PS, nous refusons de prendre le risque de voir des milliers d’étudiants être éjectés de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi, face à l’inaction du MR, nous avons déposé avec Ecolo un texte visant à protéger les étudiants de façon à ce qu’ils puissent continuer leurs études.

Ce texte, dans une version amendée, a été voté tard dans la nuit de mardi à mercredi. C’est donc une première  étape importante, mais rendez-vous dans deux semaines pour un vote définitif en séance plénière.

Comment en sommes nous arrivés là ?

Cela fait plusieurs semaines que les inquiétudes des étudiants, mais pas que, se font entendre. Ils sont plusieurs à craindre une augmentation significative du nombre d’étudiants non-finançables à la rentrée prochaine (2024-2025) en raison des effets des nouvelles règles de la réforme du décret Paysage, appelée aussi réforme Glatigny.

En effet, depuis septembre 2022, les nouvelles règles de la réforme du décret Paysage sont en application. L’étudiant doit notamment acquérir ses 60 premiers crédits (de Bac 1) en maximum 2 années pour pouvoir continuer son cursus ou encore obtenir son son diplôme de Bachelier en 5 années, 6 en cas de réorientation.

Depuis sa mise en application, nous n’avons eu de cesse de suivre cette réforme et de demander à la Ministre Bertieaux, qui a succédé à Glatigny, des chiffres afin d’évaluer les conséquences de la réforme Glatigny. Faute de chiffre et de réponses rassurantes de sa part, l’incertitude continue de planer sur le nombre d’étudiants touchés par le nouveau système.

Afin d’éviter que des milliers d’étudiants courent le risque de l’exclusion à la rentrée prochaine nous avons déposé un texte PS-Ecolo le 2 avril 2024. Dans l’intervalle, ce texte a fait l’objet d’un amendement afin de coller au mieux aux demandes d’une part des étudiants, de l’autre des établissements.

Nous ne remettons pas en cause l’ensemble du décret adopté. Le décret contient de bonnes mesures. Mais, lors de son adoption, nous avions exigé un monitoring sur les conséquences en termes d’exclusions des étudiants. Aucune réponse n’a été apportée par les ministres MR, nous avons donc pris nos responsabilités afin de protéger les étudiants, comme annoncé.

Que propose le texte PS-Ecolo ?

Ce texte vise a suspendre pendant un an certains effets du décret Glatigny de sorte à ce que les étudiants qui le souhaitent puissent continuer leurs études . Avec ce texte, tous les étudiants inscrits avant 2022 et les étudiants ayant obtenus au moins 45 crédits après 2 années de Bac 1 seront finançables. Pour celles et ceux qui ont réussi moins de 45 crédits, le texte prévoit la possibilité de se réorienter avec un compteur de finançabilité qui sera remis à zéro.

Cette suspension ne porte nullement atteinte à la qualité des études, n’abaisse pas les exigences, ne facilite en rien les examens. Le décret voté en commission cette nuit, permet aux étudiants d’aborder leur session d’examens en toute sérénité et leur garanti l’accès à l’enseignement supérieur.

Et pour la suite ?

Dès la législature prochaine, il sera nécessaire d’entamer un travail de fond et de concertation sur le décret paysage. Ce travail devra s’effectuer sur base de chiffres précis obtenus dès les résultats des examens de juin et de septembre, mais également sur base d’auditions et de rencontres les plus larges possibles. Nous nous y engageons.

Au delà de revoir les mesures qui structurent le parcours de l’étudiant, pour nous socialistes, il n’existe qu’une seule et vraie solution pour lutter contre l’allongement des études : renforcer les politiques d’aide aux étudiants et lutter contre leur précarité pour qu’ils puissent se consacrer pleinement à leurs études. Nous continuerons le travail.