FWB – La méditation en pleine conscience à l’école

Question écrite de février 2021 de Sabine ROBERTY à Caroline DESIR, ministre de l’Education

Le bien-être, et particulièrement le bien-être au travail, est une préoccupation grandissante dans notre société. C’est même devenu un métier avec les Feel good managers qui y veillent dans les entreprises en proposant un large panel d’activités comme le yoga, la zumba, la méditation, le sport, le billard, etc. Un employé qui se sent bien sur son lieu de travail, c’est un employé productif qui s’absente moins. Le bien-être au travail est un concept tout droit venu des States et qui tend de plus en plus à s’imposer chez nous.

Et si la recette fonctionnait pour les adultes, il était naturel de l’essayer avec les enfants en s’adaptant à ce cadre bien particulier qu’est l’école. Aux USA et au Canada, il n’est pas rare que les enfants pratiquent en classe ce qu’on appelle la méditation en pleine conscience. Pour l’anecdote, à Baltimore, les heures de colle sont remplacées par du yoga et de la méditation.

Toujours est-il qu’en effet, l’élève qui arrive à l’école est parfois, – sinon souvent -, stressé, parasité par le flot de ses pensées, par des problèmes, par des émotions diverses. Cet inextricable maelstrom est un frein à l’apprentissage. C’est là que la méditation en pleine conscience intervient. Elle permet de retrouver le calme, de se concentrer, d’évacuer les pensées polluantes. Elle agit comme les cailloux du Petit Poucet ; le calme et l’apaisement permettent à l’enfant de retrouver le chemin de ses connaissances.

Jeanne Siaud-Facchin, psychothérapeute, l’affirme : « Tous les travaux en neurosciences l’ont démontré, la méditation de pleine conscience permet instantanément de faire baisser le taux de cortisol dans le sang et permet la libération d’hormones qui font du bien telles que l’ocytocine ou l’endorphine. C’est pourquoi, d’ailleurs, elle est aussi utilisée dans les entreprises, dans les hôpitaux et même dans les prisons.

 

Madame la Ministre,

Êtes-vous d’avis que la méditation a sa place à l’école ?

Existe-t-il des études sérieuses quant aux bienfaits de la méditation dans le cadre scolaire ?

Seriez-vous favorable à son introduction dans les programmes scolaires ?

Est-elle proposée dans la formation continuée des enseignants ? Dans la négative, est-ce envisageable ? Dans l’affirmative, les retours sont-ils positifs ? Sont-ils nombreux à suivre cette formation, ce qui témoignerait de son succès grandissant ?

Avez-vous connaissance d’écoles de la FWB qui ont recours à la méditation en pleine conscience ? Auquel cas, les résultats sont-ils encourageants ?

Quels sont, d’après vous, les obstacles à cette pratique dans nos écoles ?

 

Réponse de Caroline DESIR, ministre de l’Education

Madame la Députée,

J’ai pu prendre connaissance de projets développés par certaines associations en milieu scolaire, l’Asbl Emergences par exemple et l’Association pour la Méditation dans l’Enseignement (AME), à travers son programme P.E.A.C.E. (Présence, Ecoute, Attention et Concentration dans l’Enseignement), et sa formation PAUSE (sensibilisation à la pleine conscience pour les équipes éducatives). Celle-ci a pour but de développer l’attention, la bienveillance, le bien-être, l’apprentissage et la citoyenneté, dès le plus jeune âge et au sein du temps scolaire.

Ces compétences et attitudes viennent alimenter la qualité du climat scolaire et par conséquent, le bien-être à l’école. Thématique que le gouvernement, dans sa Déclaration de politique communautaire, entend soutenir.

La question du bien-être à l’école occupe également, et vous le savez, une place importante dans le Pacte, ainsi que dans les plans de pilotage.

A cet égard, il faut souligner que de nombreux autres outils, peuvent servir et/ou soutenir l’élève dans sa confiance, son estime, sa concentration et donc ses apprentissages.

La pleine conscience compte parmi les outils pratiques laissé à l’appréciation des pouvoirs organisateurs et de leur liberté pédagogique pour atteindre les objectifs de climat scolaire prévus dans les plans de pilotage.

De manière plus large, on observe que les pratiques qui contribuent au développement des compétences socio-émotionnelles des élèves sont de plus en plus fréquentes. D’ailleurs, des formations sont dispensées par l’IFC afin d’outiller les enseignants dans ces pratiques innovantes et transversales.

Nous ne disposons, actuellement, pas de recensement exhaustif de l’administration concernant les ASBL ou les pratiques de méditation.

 

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