PW – La mise en œuvre du plan forte chaleur

Ces dernières années, les étés sont de plus en plus chauds et une attention particulière doit être accordée aux personnes plus fragiles. Quelles mesures sont en place en Wallonie ?

Question orale de Sabine Roberty du 25/05/21 à Christie Morreale, Ministre de l’action sociale et de la santé

Madame la Ministre, je suis désolée, ce n’est vraiment pas une question qui est en phase avec notre météo nationale, mais je vais tout de même la poser.

Ces dernières années, Madame la Ministre, vous le savez, nous avons connu des étés de plus en plus chauds, avec des périodes de pics de forte chaleur, périodes durant lesquelles nous enregistrons également une surmortalité.

Lors de ces périodes où les températures grimpent – je sais que, pour le moment, ce sont des températures qui descendent –, une attention toute particulière doit donc être accordée aux personnes les plus fragiles. Nous pensons naturellement aux seniors, aux jeunes enfants, ou encore aux personnes malades ou aux personnes qui accomplissent des efforts intenses dans le cadre du travail.

Dans ce cas, notre Région est responsable de la mise en œuvre du plan Forte Chaleur et Pics d’ozone, et notamment de la sensibilisation. La phase de vigilance a, par ailleurs, débuté le 15 mai dernier.

Madame la Ministre, allez-vous prendre de nouvelles mesures pour endiguer la surmortalité enregistrée ces dernières années pendant les périodes de forte chaleur ?

Pourquoi ne pas mettre en place de nouvelles campagnes de sensibilisation ? Des adaptations du plan Canicule sont-elles nécessaires au regard de la situation sanitaire que nous vivons actuellement ?

Réponse de la ministre

Madame la Députée, comme vous l’avez dit, la phase a débuté, cela peut paraître un peu étonnant pour celles et ceux qui nous écoutent : oui, la phase du plan Forte Chaleur et Pics d’ozone a démarré le 15 mai. Nous sommes en Belgique et le temps est particulièrement maussade. Dans la phase de vigilance, c’est uniquement une phase automatique qui s’enclenche parce que l’on est entre le 15 mai et le 30 septembre. C’est la raison pour laquelle elle s’active. Les autres phases d’avertissement et d’alerte, quant à elles, dépendent d’un certain nombre de critères qui sont atteints : le seuil de température ou bien de concentration d’ozone, comme le nom du plan l’indique.

Le Centre régional de crise ou l’AViQ ont travaillé, en amont, à une phase de vigilance pour essayer de s’assurer du bon fonctionnement des différentes étapes qui sont prévues quand on va y passer. Je n’ai pas envie de dire « si l’on passe », mais « quand on passe », parce que, malheureusement, on n’y échappe pas chaque année. Il s’agit donc de s’assurer que des personnes de contact au sein des structures concernées, que ce soit, par exemple, les maisons de repos, que ce soit des structures pour les personnes en situation de handicap ou bien des personnes qui sont dans des structures de santé mentale, soient correctement identifiées en personnes de contact pour essayer d’être joignables et puis, quand on va passer dans une phase, ou si l’on passe d’une phase à une autre, d’avoir un contact direct et systématique avec quelqu’un.

En matière de sensibilisation, dans la semaine qui a suivi le démarrage de la phase de vigilance, toutes ces structures ont reçu un communiqué, que l’on a rédigé avec le centre, la Cellule interrégionale de l’environnement et l’IRM, qui décrit les différentes phases de critères du plan, mais qui fait aussi la distinction entre le plan Forte Chaleur et Pics d’ozone et les avertissements « Forte chaleur » émis par l’IRM afin d’éviter toute confusion possible.

En effet, le plan se réfère à des critères de santé publique. L’IRM, lui, se réfère à des critères purement météorologiques. À l’échelle des provinces, les avertissements émis par les deux systèmes ne doivent pas être confondus. Il est possible que l’IRM émette un avertissement chaleur sans que la phase d’avertissement du plan ne soit nécessairement déclenchée et inversement.

Par ailleurs, une communication a été faite sur le site santé.wallonie.be qui informe du démarrage de la phase de vigilance et qui renvoie vers les sites de référence que sont CELINE, pour les réponses aux différentes questions, et l’AViQ pour une information complète sur le plan ou pour y trouver tous les supports liés à la campagne de sensibilisation en téléchargement libre. Il peut s’agir d’affiches, de flyers et de spots vidéo, ainsi que toutes les recommandations selon les différents cas de figure et publics, que l’on doive s’occuper de structures dans le cadre de la garde d’enfant, de sport, de culture, de SDF, et cetera.

Début juin, coordonné par le centre de crise et l’AViQ, un exercice sera consacré à l’envoi d’un avertissement au secteur des maisons de repos, toujours avec pour objectif de vérifier que la communication se fait de manière efficace. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une nouvelle campagne, qui est déjà très complète, mais bien d’un exercice qui résulte d’une recommandation des administrations et vise à améliorer les procédures mises en place.

Enfin, au regard de la crise sanitaire, en juin de l’année dernière, sur base de l’avis du Conseil supérieur de la santé 9599 relatif à la ventilation hors hôpital et institutions de soins, une circulaire avait été envoyée aux secteurs concernés ; circulaire particulière sur la ventilation qui a certes rendu les choses plus complexes, mais qui a sans doute évité une transmission du virus grâce aux informations dont nous disposions sur la transmission par aérosolisation et méthodes d’aération particulière.

Cette circulaire énonçait les mesures recommandées pour les établissements d’accueil et d’hébergement afin de lutter contre une vague de chaleur ayant lieu durant la pandémie de covid-19.

Cet avis a été révisé en février de cette année par l’avis 9616 du Conseil supérieur de la santé pour les institutions de soins pour limiter la transmission du covid.

Après analyse de cette révision, les services de l’AViQ ont estimé qu’aucune adaptation supplémentaire à la circulaire en vigueur n’était nécessaire. La circulaire de l’année dernière sera donc envoyée aux structures concernées – nous allons essayer de la faire rapidement, avant que les problèmes ne se posent – pour que chacun puisse en avoir connaissance.

De manière plus générale, des publications ponctuelles sur les réseaux sociaux et les sites de l’AViQ sont programmées, ainsi qu’une communication systématique lors de chaque passage d’une phase à une autre. Par ailleurs, un article est consacré à ce sujet chaque année en juin dans le trimestriel de l’AViQ.

Voilà les mesures que je pouvais vous donner sur le plan « Forte chaleur et Pics d’ozone » qui concerne, je vous le concède – et vous me le diriez d’autant plus si vous étiez dans l’opposition –, principalement des structures qui relèvent de mes compétences.

Réplique de la députée

Merci, Madame la Ministre, pour tous les éléments d’information que vous venez de nous communiquer. Nous n’hésiterons évidemment pas de répercuter ces éléments au sein de nos différentes instances.

Je pense que vous avez pris le pouls de la situation de plus en plus préoccupante et vous avez bien cerné l’ensemble des problèmes. J’espère que la météo sera clémente parce que nous attendons tous le soleil et nous espérons vraiment des hausses de température. Nous espérons qu’elle sera tout aussi clémente cet été pour les personnes âgées et – je tiens aussi à le souligner – pour tous les travailleurs qui, eux, ne savent pas se mettre à l’abri.

Source : Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 25/05/21 du Parlement de Wallonie