Le Service d’interprétation des sourds de Wallonie (SISW) est agréé et subventionné en tant que service prestataire d’interprétation en langue des signes. L’organisation actuelle permet-elle de répondre aux besoins ?
Question écrite de Sabine Roberty du 17/09/21 à Christie Morreale, Ministre de l’action sociale
Depuis juillet 2015, le Service d’interprétation des sourds de Wallonie (SISW) est agréé et subventionné en tant que service prestataire d’interprétation en langue des signes.
Ce service offre une interprétation en langue des signes dans tous les domaines de la vie, à l’exception des prestations liées à la scolarité obligatoire.
Depuis l’entrée en fonction de Madame la Ministre, le SISW a bénéficié de plusieurs subventionnements pour accroître son offre et améliorer ses équipements informatiques.
Malheureusement, l’existence de ce service n’est pas toujours connue par les personnes sourdes elles-mêmes, ou par les organismes publics et privés qui peuvent également y faire appel.
En juin 2020, une réunion entre le cabinet de Madame la Ministre, l’AViQ et l’ASBL ABILS pour les activités de l’Association des interprètes en langue des signes visait notamment à identifier les leviers pour augmenter la visibilité de l’offre. Quels enseignements tire-t-elle de ces rencontres ? Comment va-t-elle améliorer la visibilité de ce service ? A-t-elle prévu des campagnes de sensibilisation ? A-t-elle identifié d’autres outils ?
Enfin, l’arrêté de 2014 prévoyait la possibilité d’agréer et de subventionner plusieurs services chargés de dispenser des prestations d’interprétation en langue des signes. Envisage-t-elle d’agréer de nouveaux services ?
Réponse de la ministre du 04/10/21
Le Service d’interprétariat des sourds de Wallonie agréé et subventionné par l’AVIQ a été à l’évidence sur la brèche depuis le début de la crise sanitaire. Il assure notamment la traduction en langue des signes de toutes les conférences de presse et communication du Conseil national de sécurité. Il relaie en permanence auprès de la communauté sourde et malentendante les informations et consignes en lien avec la crise sanitaire.
Afin de soutenir le SISW, celui-ci a bénéficié d’une subvention de 50 000 euros afin d’accroître la disponibilité des interprètes en vue d’assurer des prestations d’interprétation en présentiel pour des rencontres collectives ou individuelles. Les moyens octroyés visaient également à mieux équiper le service et le personnel en matériel informatique et de communication.
Une deuxième subvention exceptionnelle de 85 000 euros a été octroyée au SISW considérant son surcroît d’activités toujours lié à la crise sanitaire et à la vaccination. Il a également dû faire face à des surcoûts dus au recours accru de l’interface « Relais-signes ».
À noter que le SISW et le service d’accompagnement l’Épée à Liège se sont associés dans leur travail afin de coordonner les activités de traduction en langue des signes et ainsi mieux répondre aux besoins des personnes.
En ce qui concerne l’association des interprètes en langue des signes de Belgique francophone (ABILS), celle-ci s’est engagée dans un lobbying afin de promouvoir et de défendre la profession d’interprète. L’association a ainsi sollicité une rencontre en mon cabinet afin d’évoquer également certains aspects budgétaires de la réglementation relative à l’accompagnement pédagogique d’étudiants sourds ou malentendants. Les « tarifs » actuellement en vigueur ne seraient pas suffisants pour couvrir le défraiement des services et des interprètes.
L’AViQ a donc été chargée de constituer un groupe de travail pour aborder ces questions.
Diverses problématiques ont dès lors été évoquées dans le cadre de ce groupe de travail à savoir les difficultés relatives au recrutement d’interprètes ou encore la rémunération des interprètes ayant un diplôme de master.
À cet égard, l’AViQ a été chargée d’intégrer la question du défraiement des interprètes et des services d’interprétariats dans une réflexion plus globale devant aboutir à une révision de la réglementation relative à l’aide individuelle à l’intégration.
Enfin, vu la difficulté de recruter des interprètes en langue des signes qualifiées et expertes pour les différents domaines de vie de la personne sourde, il semble plus pertinent dans l’immédiat de renforcer les synergies entre les différents acteurs existants que d’accorder l’agrément à un nouveau service qui serait confronté au manque d’interprètes qualifiés sur le marché.
Source : Site du Parlement de Wallonie