En Wallonie, l’opération « Combles et clochers », avait pour but d’accorder des subsides aux communes qui souhaitaient aménager des combles et des clochers afin d’y favoriser l’établissement et la reproduction d’espèces telles que chauves-souris, chouettes effraies, choucas et martinets noirs. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Question orale du 15/09/20 de Sabine ROBERTY à Céline TELLIER, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal.
Madame la Ministre, en 1995, l’Europe a souhaité sensibiliser sa population à la préservation du patrimoine naturel en initiant l’Année européenne de la conservation de la nature.
L’objectif poursuivi était de mettre en place des actions visant à préserver ce patrimoine au sein même de nos milieux de vie et non pas seulement dans le cadre de réserves naturelles.
En Wallonie, cette volonté s’est notamment matérialisée par l’opération « Combles et clochers », ayant pour but d’accorder des subsides aux communes qui souhaitaient aménager des combles et des clochers afin d’y favoriser l’établissement et la reproduction d’espèces telles que chauves-souris, chouettes effraies, choucas et martinets noirs.
À cet effet, la Région wallonne avait alors subsidié 129 communes participantes. Le portail de la biodiversité signale que, l’objectif de 50 % des communes participantes ayant été atteint, l’opération est suspendue jusqu’à évaluation du réseau et des résultats obtenus à moyen terme.
Qu’en est-il à ce jour ? Ladite évaluation a-t-elle eu lieu ? Avec quels résultats ? Une reprise de l’opération est-elle possible ? Observe-t-on une augmentation significative de la population d’espèces visées par cette initiative ? Si oui, laquelle en particulier ?
Les communes participantes ont-elles relayé des demandes ou des problèmes particuliers liés à l’aménagement des combles et clochers ?
De nouvelles communes ont-elles marqué leur souhait de participer à cette action ?
Le portail de la biodiversité en Wallonie stipule qu’aucune demande de convention ne peut être déposée par les communes non participantes sauf dans le cas de colonies importantes, d’espèces rares ou de restauration d’un bâtiment. Des conventions qui répondent à ces critères ont-elles été introduites depuis lors ?
Enfin, dernière question, il va sans dire que la chauve-souris a dernièrement eu mauvaise presse dans le cadre du covid-19. Cette espèce étant tout particulièrement visée par cette opération de préservation des espèces en déclin, entendez-vous mener une campagne d’information destinée au grand public ? Je vous remercie pour vos réponses.
Réponse de Céline TELLIER, Ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal.
Madame la Députée, depuis sa création en 1995, l’opération « Combles et clochers » a en effet été menée dans près de 50 % des communes wallonnes.
De nouvelles participations communales à cette opération n’ont pas été sollicitées dernièrement. Seule la Ville de Dinant a bénéficié d’une aide spéciale pour l’aménagement d’une colonie de reproduction du petit rhinolophe, une espèce rarissime de chauves-souris.
Une évaluation précise de cette opération pourtant initiée rapidement après son lancement n’a jamais été menée complètement.
Toutefois, comme le souligne l’état de l’environnement wallon en 2018, une augmentation significative des populations de chauves-souris est constatée en Wallonie, même si leurs effectifs n’atteignent toujours pas ceux antérieurs à 1950. Cette évolution positive est notamment attribuable à cette opération, ainsi qu’à d’autres facteurs tels que l’abandon des pesticides les plus néfastes.
Il est aussi reconnu, dans l’Atlas des oiseaux nicheurs de Wallonie, que l’opération « Combles et clochers » constitue la principale cause de l’expansion en Wallonie de la superbe effraie des clochers.
L’arrêt de l’opération « Combles et clochers » a fait suite à différentes restrictions budgétaires. Mes services continuent cependant d’œuvrer à la préservation des espèces visées en partenariat avec plusieurs associations spécialisées.
En outre, suivant ma volonté d’impliquer plus encore les communes dans les actions en faveur de la biodiversité, des actions similaires à cette opération et visant les mêmes espèces seront certainement soutenues parmi une vaste gamme d’autres outils à destination des communes que je souhaite proposer très bientôt.
Enfin, pour lever tout doute à ce sujet, je tiens à rappeler qu’il n’y a pas de coronavirus zoonotique transmissible à l’humain connu lié aux chauves-souris en Belgique. Le SARS-CoV-2 n’a donc jamais été diagnostiqué chez des chauves-souris ni en Belgique ni en Europe.
Réplique de Sabine ROBERTY
Une réplique très courte pour remercier Mme la Ministre pour ses réponses. Je me réjouis que de nouveaux plans puissent être mis en œuvre pour protéger ce type de petits animaux, que l’on ne voit pas souvent, mais qui sont nécessaires à notre biodiversité.