PW – Quelle politique de dépistage des cancers en Wallonie ?

Question orale de Sabine ROBERTY à Christie MORREALE, Vice-présidente et Ministre de l’emploi, de la formation, de la santé, de l’action sociale, de l’égalité des chances et des droits des femmes sur les dépistages organisés des cancers.

Madame la Ministre, chers collègues, afin de sensibiliser au dépistage du cancer du sein et de récolter
des fonds pour la recherche, le mois d’octobre est traditionnellement désigné comme le mois du dépistage du cancer du sein.

Ma question entre donc dans la logique du « parlons-en ». Madame la Ministre, je tiens à votre disposition – et je sais que vous l’avez – le ruban rose à accrocher à nos vestes. Je sais
que vous l’avez, donc si quelqu’un le souhaite, je lui offrirai avec plaisir.

Pour en revenir à la question, aujourd’hui, un homme sur trois et une femme sur quatre aura un cancer avant son 75e anniversaire.

Les statistiques, les chiffres sont impitoyables. Tout le monde l’aura compris, la question du dépistage est dès lors primordiale. Pour certains cancers, un dépistage avant l’apparition des symptômes est possible et pourrait favoriser la diminution du nombre de cancers recensés et tout ce qui en découle.

Dans ce contexte, des objectifs de dépistage clairs ont été inscrits dans le Plan wallon de promotion
et de prévention de la santé.

  • Je vais citer d’abord le cancer du sein, atteindre 20 % des femmes entre 50 et 69 ans ;
  • pour le cancer du col de l’utérus, atteindre 60 % des femmes de 25 à 64 ans ;
  • enfin, pour le cancer colorectal atteindre 20 % de la population des 50 à 70 ans.

Les dépistages organisés du cancer colorectal et du cancer du sein existant déjà, ici, l’objectif est
principalement d’augmenter l’information à leur sujet auprès des professionnels et de la population.

Madame la Ministre, des campagnes d’information sont-elles déjà prévues ?

Les citoyens restent encore aussi très inégaux en ce qui concerne l’accès au dépistage. Pour lutter contre ce phénomène, il est donc important de mettre en place des actions de proximité.

Une sensibilisation des communes et des provinces sur ces programmes est-elle déjà envisagée et éventuellement avec votre collègue des Pouvoirs locaux ? De même, et en parallèle, une sensibilisation axée sur les professionnels de la santé est-elle envisagée ?

Enfin, en ce qui concerne plus particulièrement le dépistage du cancer du col de l’utérus, il n’y a, pour le moment, aucun programme organisé sur le territoire wallon.

Un appel à projets a été publié au Moniteur belge en juin dernier. Je suis certaine que vous ne manquerez pas de revenir sur les résultats lorsque ceux-ci seront clôturés

Réponse de Christie MORREALE, Vice-présidente et Ministre de l’emploi, de la formation, de la santé, de l’action sociale, de l’égalité des chances et des droits des femmes

Madame Roberty, comme vous l’aurez certainement constaté, la campagne audiovisuelle relative au dépistage du cancer colorectal, destinée au grand public, est en cours. À son issue, une évaluation sera réalisée en termes d’impact sur le dépistage.

Pour le dépistage du cancer du sein, le Centre communautaire de référence a mis en place un groupe de travail dédié à la communication qui rassemble une série de partenaires, dont l’association Think Pink, acteur central du dispositif que vous avez arboré tout à l’heure à travers le pins. En ce qui concerne les professionnels, le Centre communautaire de référence participe aussi régulièrement à des réunions de présentation de ses programmes de dépistage tant pour les médecins généralistes que pour les médecins spécialistes. Le groupe de travail « communication » du Centre communautaire de référence inclut également des membres des centres locaux de promotion de la santé qui sont les relais vers les provinces et les communes pour les actions de communication.

Effectivement, vous relevez l’importance de pouvoir travailler au niveau local et de travailler en relais
avec les acteurs locaux que sont les communes et provinces et donc je prendrai contact avec mon excellent collègue, M. le Ministre Dermagne, pour voir comment on pourrait sensibiliser davantage les communes et les provinces sur les programmes de dépistage et sur leur importance.

J’ai déjà eu l’occasion, depuis ma prise en fonction, d’avoir quelques contacts avec des mandataires locaux qui me renvoyaient cette importance et donc la nécessité de se coordonner et d’essayer d’agir de concert.

Enfin, pour ce qui concerne votre dernière question, l’appel à projets « dépistage cancer du col de l’utérus » n’est pas encore clôturé. La date limite des remises de candidatures sera le 16 octobre 2019.

Réplique de Sabine Roberty :

Je vais déjà remercier pour les réponses reçues et simplement rappeler, à l’assemblée ici, qu’en règle
générale, un dépistage précoce peut éviter un cancer grâce au traitement des lésions précancéreuses, rappeler aussi qu’il augmente les chances de guérison ou, tout du moins, qu’il permet le traitement moins agressif grâce à une prise en charge précoce de la maladie.

Pour en revenir à la question, aujourd’hui, un homme sur trois et une femme sur quatre aura un cancer avant son 75e anniversaire.