Depuis le 1er novembre, le plan grand froid est activé, celui-ci doit permettre d’augmenter les capacités d’accueil pour les personnes sans-abris pendant l’hiver. Des adaptations ont-elles été mises en place dans le cadre de la crise sanitaire ?
Question orale du 17/11/20 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Ministre, lors du débat organisé en séance plénière, notre groupe soulignait l’importance d’assurer un accueil de qualité et sécurisé des personnes sans-abri et en accordant une importance toute particulière en cette période de grand froid qui commence. Le plan Grand Froid est activé depuis ce 1er novembre et doit permettre d’accroître les capacités d’accueil en hiver. Les relais sociaux sont des acteurs privilégiés pour l’accueil des SDF, mais d’autres acteurs organisent également cet accueil.
Comment le Gouvernement a-t-il décidé de renforcer le plan Grand Froid en vue d’assurer l’accueil pendant la crise sanitaire ?
Quelles sont les collaborations nouées afin d’offrir, outre le gîte, un accompagnement médical aux personnes sans-abri ?
Quels sont les acteurs soutenus dans les provinces ne disposant pas d’un relais social ?
Les gouverneurs sont-ils mobilisés pour organiser l’accueil et la création de places supplémentaires comme ce fut le cas lors de la première vague de la crise covid ?
J’ai été très courte, je dois l’avouer, donc je crois que j’ai été sympathique.
Réponse de Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes
Madame la Députée, on est conscient des difficultés que rencontrent les personnes les plus vulnérables face au rebond de l’épidémie, particulièrement en période hivernale.
C’est pour cela que l’on a pris une série de mesures pour soutenir les structures d’hébergement, les relais sociaux et leurs partenaires pour faire face à cette deuxième vague ; des mesures qui consistent, d’abord, à offrir du soutien financier. Derrière le soutien financier, pour les relais sociaux de Charleroi, de La Louvière, de Liège, de Mons, de Namur, de Tournai et de Verviers, et des gouverneurs des Provinces du Brabant et de Luxembourg, là où il n’y a pas de relais sociaux… Mais si Rodrigue Demeuse m’interroge – parce qu’il y a toujours un député qui m’interroge, c’est Laurent Heyvaert, je pense, sur le Brabant wallon – sur les mesures là où il n’y a pas de relais social, des mesures sont prises également pour couvrir l’ensemble du territoire parce qu’il y a des besoins, malheureusement, sur l’ensemble de la Wallonie. On a donc pris des mesures à la fois pour les relais sociaux et pour les deux provinces qui n’en ont pas.
Ces aides additionnelles octroyées en raison de la résurgence de la crise sanitaire permettent de mettre en place les solutions utiles et nécessaires à l’accueil et à l’hébergement des personnes sans-abri ainsi qu’à l’accompagnement médical grâce notamment aux relais santé et aux maisons médicales.
Les interventions exceptionnelles octroyées aux gouverneurs des provinces là où il n’existe pas encore – j’imagine que cela ne saurait tarder – de relais social peuvent en effet servir à la mise en œuvre de places alternatives.
Plus globalement, les moyens dégagés par le Gouvernement le 21 octobre dernier s’élèvent, pour les opérations de l’action sociale qui relèvent du Service public de Wallonie Intérieur et Action sociale, à plus de 3 millions d’euros et ces moyens sont complémentaires aux subventions octroyées annuellement aux relais sociaux dans le cadre spécifique des plans Grand Froid.
On doit faire en sorte que les personnes vulnérables ou fragilisées par cette crise puissent avoir recours aux services qui rencontrent des besoins élémentaires.
On doit se loger dans des conditions de distance physique qui ne sont pas du tout possibles si l’on regarde les dortoirs, vous en connaissez sur votre territoire également. Il a fallu adapter les règles, enlever des lits, donc compenser par d’autres dispositifs et d’autres lieux qui peuvent accueillir en toute sécurité des personnes qui peuvent se loger pour quelques nuits et trouver des solutions d’urgence. On doit se nourrir et se soigner aussi.
Il était important, pour nous, d’accorder un soutien significatif à ces secteurs essentiels. Vous admettrez avec moi que l’aide est importante, mais nécessaire.
Cette année 2020-2021, près de 500 000 euros sont octroyés aux relais sociaux pour les plans Grand Froid. Dans ce cadre, chaque relais social doit respecter un cahier des charges minimum avec pour objectifs la mise en place d’un dispositif renforcé en période hivernale et des réponses aux besoins urgents de toute personne en détresse sociale aiguë. Le cahier des charges prévoit d’établir ou de renforcer les contacts et les collaborations avec les autorités locales de l’arrondissement administratif.
Enfin, je tiens à souligner l’engagement sans faille de celles et ceux qui accompagnent les personnes les plus vulnérables dans un contexte difficile et inédit. On doit saluer le travail et remercier tous les travailleurs psycho-médicaux et l’ensemble des équipes qui méritent également toute notre reconnaissance et notre considération.
C’est la raison pour laquelle je me suis rendue au relais social de Liège, rue Sur-la-Fontaine, et à Saint-Laurent. On parle beaucoup des travailleurs du secteur des maisons de repos ou des hôpitaux, mais pour pouvoir organiser un soutien sans faille dans une période aussi inédite on a aussi besoin des éducateurs et des assistants sociaux qui s’occupent des plus fragiles. Eux aussi sont en partie les héros de cette crise.
Source : Parlement de Wallonie, Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 17/11/20