Le secteur des soins palliatifs est particulièrement sollicité qui doit évoluer en permanence pour cadrer avec les besoins. Comment le soutenir au mieux ?
Question orale de Sabine Roberty du 30/03/21 à Christie Morreale, Ministre de la santé
Madame la Ministre, le 16 mars dernier, la plateforme des soins palliatifs organisait une action « origami » dans le but de créer une chaîne de solidarité pour prendre le temps de se souvenir de celles et ceux qui sont partis ces derniers mois. J’y ai d’ailleurs personnellement participé.
En 2015, avec la sixième réforme de l’État, la Wallonie devenait compétente pour le financement structurel et les règles relatives aux associations en matière de soins palliatifs et les équipes pluridisciplinaires ou multidisciplinaires palliatives.
En Wallonie, plusieurs plateformes de soins palliatifs sont actuellement actives pour informer, sensibiliser et former professionnels et volontaires. Au niveau psychologique, les plateformes travaillent également à la mise en place de lieux de parole.
Cette compétence relevant désormais de la pleine compétence de la Région wallonne, votre gouvernement a décidé, en mai 2020, de débloquer 420 000 euros, correspondant à 6,5 équivalents temps plein répartis entre les équipes.
En septembre dernier, l’ensemble des engagements n’avaient pas encore été finalisés. Est-ce bien le cas aujourd’hui ?
Dans le cadre de la crise sanitaire, des dispositions ont aussi été prises pour accroître le soutien aux professionnels de soins et à la population, notamment par le financement de 16 emplois dans les soins palliatifs.
La demande en soins palliatifs reste – on le sait – croissante et il s’agit d’un secteur particulièrement sollicité qui doit évoluer en permanence pour cadrer aux besoins.
Madame la Ministre, voici mes questions : comment votre gouvernement entend-il rencontrer les enjeux du secteur ? Des demandes précises des acteurs de terrain vous sont-elles déjà parvenues ? Un état des lieux du secteur et de ses besoins est-il envisagé, par exemple ? Actuellement, la répartition des plateformes sur le territoire permet-elle à l’ensemble des patients d’accéder à une offre de soins palliatifs dans de bonnes conditions ?
Réponse de la Ministre :
Madame la Députée, un décret insérant des dispositions relatives aux soins palliatifs dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé a été adopté en mai 2019 et un arrêté d’application le 16 décembre 2020.
Le renforcement des 16 emplois supplémentaires s’inscrit dans le cadre du travail en réseau mis en place avec les services de soins psychiatriques pour les personnes séjournant à domicile – les SPAD – et les services de santé mentale.
Pour ce qui concerne plus particulièrement les équipes de soutien palliatives que vous évoquez, elles ont bénéficié d’un montant de 420 000 euros octroyé par le Gouvernement en mai 2019, pour financer l’engagement de six équivalents temps plein et demi.
À ce jour, les équipes ont effectivement procédé à l’engagement de cinq équivalents temps plein et demi. Dans la mesure où l’octroi de ce personnel supplémentaire s’accompagne d’une hausse du nombre de forfaits facturables, certaines équipes ont fait le choix de ne pas procéder au maximum des engagements qui leur était autorisé. Elles régulent de cette façon au mieux leur activité et leur personnel.
Je tiens à souligner que dans le cadre du budget 2021, un refinancement des frais généraux – frais de fonctionnement – des équipes a été réalisé à hauteur de 174 000 euros. Au total, cela veut dire que j’ai procédé, avec le soutien du Gouvernement à un refinancement de près de 928 000 euros dont les équipes ont bénéficié entre 2019 et 2021.
Pour répondre à votre question sur l’état des lieux et les besoins du secteur, je voudrais, de manière générale, avoir une information de qualité sur les besoins des personnes âgées en Région wallonne, notamment sur leurs demandes de prise en charge, dans l’optique à la fois d’évaluer la couverture quantitative et qualitative de l’offre, mais aussi de fournir une base solide aux projections nécessaires à l’élaboration d’une politique future. Une étude va être menée en ce sens.
En ce qui concerne la couverture territoriale, les huit plateformes assurent une couverture de tout le territoire wallon, de même que les neuf équipes de soutien wallonnes dont deux sont situées en province du Luxembourg. Aucune difficulté relative à une inadéquation de la répartition territoriale n’est remontée à mon cabinet.
Réplique de la députée :
Je souligne sa réponse quant à obtenir des informations de qualité en Région wallonne, pour obtenir les meilleures réponses possibles aux besoins des centres et aux besoins des patients. C’est une bonne chose que de fonctionner de la sorte et nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement en commission pour suivre ce dossier.
Source : Compte-rendu intégral de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 30/03/21 du Parlement de Wallonie