La réforme du permis théorique en Wallonie

Une réforme du système d’examens théoriques est prévue. Où en sommes-nous ?

Question écrite de Sabine Roberty du 16/02/22 à Valérie De Bue, Ministre de la sécurité routière

Le taux de réussite aux examens pratiques et théoriques de tous les centres wallons vient d’être dévoilé.

En 2021, de tous les Wallons, ce sont les habitants de la région de Braine-le-Comte qui s’en sortent le mieux au permis théorique avec un taux de réussite de 45,90 % et les habitants de Cuesmes qui s’en sortent le moins bien.

La question légitime que tout le monde est en droit de se poser est de savoir si les questions posées ne seraient pas plus faciles chez AIBV que chez AutoSécurité. On le sait, la volonté de mettre en place une réforme vers un système unique en Wallonie était initiée, mais l’arrivée de la crise sanitaire n’a pas encore permis sa concrétisation. Cette réforme serait également appliquée au test de perception des risques qui n’est pas le même chez AIBV et chez AutoSécurité.

Madame la Ministre peut-elle me dire où elle en est dans la réforme du système d’examen ? A-t-elle à présent un agenda de travail ? Si oui quel est-il ?

S’est-elle concertée avec le secteur de la sécurité routière ? Quels sont les grands enjeux de cette réforme ?

Récemment interrogée au sein de notre Parlement par un collègue, elle a mis en garde les candidats au permis de conduire : « Trop souvent, (ils) présentent l’examen théorique sur le principe d’essayer sans préparation sérieuse de la matière ». Pour étudier, deux filières existent, la filière libre et l’auto-école.

Peut-elle me dire ce qui est mis en place en Wallonie pour aider les plus jeunes à étudier et à réussir leur permis théorique ?

Réponse de la Ministre du 14/03/22

Les taux de réussite différents entre centres d’examens théoriques du permis de conduire n’ont pas de rapport avec la réforme de la formation à la conduite entrée en application en 2018.

En 2016 et 2017, un nouveau jeu de questions a été développé par l’organisme Autosécurité. Ces questions ont toutes été examinées et approuvées par une commission spécifique mise en place par la Région wallonne et à laquelle a également participé la région bruxelloise. De nouvelles questions sont régulièrement ajoutées et toutes les questions sont vérifiées à chaque modification du Code de la route.
En revanche, l’organisme AIBV utilise toujours l’ancien jeu de questions développé il y a de nombreuses années lorsque la formation à la conduite relevait encore des compétences fédérales.

Le suivi des résultats montre que l’ancien jeu de questions est progressivement connu et s’est diffusé parmi les réseaux.

Ceci nous amène à envisager l’abandon de l’ancien jeu de questions et à nous diriger vers un système unique en Wallonie. Dès le début, c’était notre volonté de faire évoluer le système et le jeu de questions, mais cela n’avait pas été possible de l’instaurer directement. L’arrivée de la crise sanitaire n’a pas permis de poursuivre et concrétiser ce travail d’évolution et d’unification du jeu de questions à l’examen théorique au permis de conduire.

Le principe d’un système unifié sera également appliqué au test de perception des risques qui n’est actuellement pas le même chez AIBV et AutoSécurité.

Au niveau des examens pratiques, il s’agit bien d’un système unique d’évaluation. Toutefois, nous observons également des taux de réussite différents d’un centre à l’autre. En 2021, le taux de réussite s’élève à 73 % à Arlon et à 66 % à Bastogne. S’il s’agit de 2 centres d’examens différents, ce sont néanmoins les mêmes examinateurs, la même grille d’évaluation et le même type de circuit. Les différences du taux de réussite s’expliquent donc aussi dans le degré de préparation des candidats.

Ce paramètre du degré d’apprentissage des candidats a clairement été mis en évidence lors des confinements de la crise COVID en 2020. En effet, les taux de réussite à l’examen théorique ont bondi de 5 à 10 % durant les 2 mois qui suivent les confinements de mars – avril et de novembre – décembre.

La réforme de la formation à la conduite effectuée en Wallonie en 2018 avait pour objectifs d’inciter les candidats à mieux se former avant de se présenter à l’examen et à les préparer à la circulation actuelle et future sur la voie publique.

Dans nombreux pays, les cours en auto-école sont obligatoires avant de se présenter à l’examen. En Belgique, le candidat a encore le choix de suivre ou pas une formation en auto-école avant de se présenter aux examens théoriques et pratiques. Pour ce faire, l’AWSR et les auto-écoles mettent à disposition des outils d’information et de formation y compris sur des plateformes internet.

De manière générale, les acteurs de terrain relèvent que le niveau de connaissance des règles du code de la route est meilleur qu’avant la réforme et que globalement, les candidats se préparent un peu plus.

Cependant, nous poursuivons le suivi et l’analyse en vue d’améliorer continuellement les examens et la formation à la conduite d’un véhicule. Il en va de la sécurité de tous les usagers : du conducteur, de ses passagers, mais également des autres usagers de la route.

Source : Site du Parlement de Wallonie