Le soutien aux personnes atteintes de troubles autistiques

Comment assurer aux personnes atteintes de troubles autistiques et à leur proche un réel accompagnement qui répond à leurs besoins ?

Question orale de Sabine Roberty du 23/11/21 à Christie Morreale, Ministre de la santé

Madame la Ministre, dans la DPR, votre Gouvernement s’est engagé à apporter une réponse adaptée, efficiente et suffisante pour les situations de grande dépendance, de handicap lourd ou d’autisme.

Suite à un appel à projets lancé par votre prédécesseur, un budget a été débloqué dans le cadre du plan Autisme pour financer les infrastructures et assurer l’ouverture de 144 nouvelles places d’accueil.

Quelles consignes avez-vous données à l’AViQ pour que celle-ci puisse assurer la mise en œuvre et le suivi des projets pilotes approuvés par le Gouvernement dans ce cadre ? Toutes les places prévues ont-elles pu être agréées et ouvertes ? Sinon, comment entendez-vous assurer que ces projets aboutissent rapidement ? Ces objectifs sont-ils selon vous suffisants ?

Au-delà de la poursuite de ces objectifs en termes d’infrastructures, avez-vous poursuivi la mise en œuvre des autres aspects du plan Autisme, lancé sous la précédente législature, comme l’opérationnalisation de la liste unique ou la poursuite de la politique des cas prioritaires ?

Avez-vous demandé une évaluation du plan transversal Autisme ?

Votre Gouvernement a-t-il pris des mesures supplémentaires pour augmenter l’accompagnement des personnes atteintes de troubles autistiques et de leurs proches ? Je vous remercie pour vos réponses.

Réponse de la ministre

Mesdames les Députées, il y a actuellement deux centres de référence en Wallonie : le Centre de ressources en autisme à Liège, le CRAL, et le Centre de référence en autisme Jean-Charles Salmon à Mons, le CRA. Le centre liégeois dépend du CHU de Liège. Il est financé en vertu du décret Sainte-Émilie par la Fédération Wallonie Bruxelles et est donc de la compétence de ma collègue, Valérie Glatigny. Le CRA Salmon réalise essentiellement des diagnostics pour enfants et adolescents, tandis que le CRAL réalise également des diagnostics pour adultes. À eux deux, ces centres ont une capacité d’un peu plus de 11 500 prestations par an, ce qui représente une capacité de 537 diagnostics.

Je souligne que j’ai dégagé des moyens en 2022 afin de permettre l’ouverture et le financement d’un nouveau centre de référence à Namur, qui est organisé par le CHU-UCL, le CRAN. En 2021, j’avais déjà dégagé des moyens pour permettre le financement de « La Porte bleue », un centre d’action pour l’autisme en Luxembourg, le CAPAL.

La Commission technique « revalidation » de l’AViQ examine actuellement la demande du CRA Salmon d’augmenter sa capacité. L’incidence de l’autisme est située, selon les études entre 1 pour cent et 1 pour 150. En se basant sur une incidence de 1 sur 150, il y a, en Wallonie, environ 24 000 personnes présentant un trouble du spectre de l’autisme. Chaque année, environ 234 nouveaux cas seraient détectés. La question du diagnostic est donc essentielle.

Il est à noter qu’environ 50 % des personnes autistes présentent une déficience intellectuelle associée, pouvant être de légère à profonde. Ces personnes ont alors besoin d’une prise en charge plus intensive et se tournent régulièrement vers les services d’accueil et d’hébergement pour personnes handicapées.

En ce qui concerne la formation des professionnels, l’AViQ a établi un catalogue spécifique aux troubles du spectre autistique qui est disponible et propose plusieurs modules allant de la connaissance des particularités et besoins des personnes présentant un trouble du spectre autistique ; allant de l’accompagnement au quotidien dans les gestes de la vie et les activités adaptées à la proposition de pistes face aux troubles du comportement, et cetera.

J’en viens au Plan autisme. L’appel à projets lancé sous la précédente législature portant sur la thématique de l’autisme et le double diagnostic prévoit la création de 144 nouvelles places ; soit 93 places résidentielles ou d’accueil de jour, 12 places dans des dispositifs de crise et enfin 39 places en répit résidentiel. Je souligne que le financement de ces places est en partie lié à la réalisation de travaux d’infrastructure. Pour le moment, 3 agréments ont pu être attribués pour un total de 22 places.

Pour tous les autres projets, ils ne sont donc pas finalisés. Certains devraient pouvoir être agréés prochainement.

En ce qui concerne les autres actions en faveur des situations de grande dépendance, de handicap lourd ou d’autisme, j’ai pris une série de mesures, notamment un budget complémentaire réservé à la politique des cas prioritaires qui est dégagé chaque année. En 2021, on a dégagé 4 millions d’euros et 2 millions supplémentaires sont prévus pour 2022. À titre indicatif, 160 places ont pu être créées depuis le début de l’année.

Le budget 2022 de l’AVIQ prévoit également 3 millions d’euros pour créer des places supplémentaires dans le secteur de l’accueil et de l’hébergement réparties en Wallonie.

Enfin, depuis 2 ans, des centres de revalidation fonctionnelle spécialisés dans l’autisme ou centres de référence ont pu être soutenus. Je viens de l’évoquer, il s’agit de la Porte bleue à Libramont et du Centre de référence en autisme de Namur

Réplique de la députée

Merci, Madame la Ministre, pour vos réponses. Finalement, sans nous concerter, ma collègue Rachel Sobry et moi, nous remarquons que les questions proposées ont fini par faire en sorte que la problématique soit encore mieux traitée cet après-midi. On entend que 234 cas sont détectés chaque année.

Face à ce constat s’élève toute l’importance de dégager les moyens dont vous parliez tout à l’heure, les 6 millions d’euros pour 2022. Nous observons donc tout l’intérêt de créer ces places, qui vont apporter une vraie bulle de répit aux familles. Le travail continue. Merci pour vos actions et je n’hésiterai pas à revenir prochainement pour suivre le dossier

Source : Site du Parlement de Wallonie, Compte-rendu de la commission de l’emploi, de l’action sociale et de la santé du 23 novembre 2021 – Question jointe avec une question de la députée Rachel Sobry