Septembre 2022 : lancement d’une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19

Question du 20 septembre 2022 de Sabine Roberty à Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances.

Madame la Ministre, lundi dernier débutait une nouvelle campagne de revaccination contre le covid. Au démarrage, un peu plus de 111 000 rendez-vous étaient déjà pris pour la Wallonie.

Conformément à l’avis du Conseil supérieur de la santé, cette campagne automnale vise prioritairement les personnes les plus fragilisées et exposées.

Les Régions étaient responsables de la stratégie de vaccination. La Wallonie a fait le choix de n’envoyer des invitations qu’aux personnes de plus de 50 ans, contrairement à la Flandre qui invite toute la population majeure à recevoir une nouvelle dose de rappel. Dans notre Région, la vaccination sera ouverte aux personnes entre 18 et 50 ans uniquement dans un second temps, et aucune autre invitation ne sera envoyée.

La vaccination se fera uniquement sur base volontaire.

Pouvez-vous revenir sur ce choix ? Cette vaccination sera principalement offerte via les 22 centres de vaccination actifs sur le territoire, mais la possibilité de passer par certaines pharmacies ou médecins généralistes existe également. Quels sont les critères que vous avez fixés pour organiser cette vaccination auprès de ces professionnels de la santé ? Mi-juillet, 50 officines proposaient une vaccination sur rendez-vous. Qu’en est-il aujourd’hui ? Que mettez-vous en place pour éventuellement augmenter ce nombre d’officines ?

Au niveau du public, une attention toute particulière est accordée aux femmes enceintes et une sensibilisation spécifique est prévue. Qu’avez-vous choisi de mettre en place pour toucher ce public particulier ? Le vaccin qui sera principalement administré est le nouveau vaccin, également efficace contre le variant Omicron. Dans la presse, le médecin responsable du centre de vaccination de Pepinster précisait cependant que les anciens vaccins sont aussi disponibles pour ceux ou celles qui n’ont jamais encore été vaccinés ou pour ceux et celles qui ne veulent pas de la nouvelle version.

Pourquoi avoir fait ce choix ? Le vaccin Novavax est aussi disponible dans certains cas. Quels sont les critères fixés qui vous ont permis d’arrêter le choix des vaccins à administrer ? Pourquoi les personnes qui vaccinent utilisent tel ou tel vaccin ?

Réponse de Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances.

Mesdames les Députées, rassurez-vous, la campagne a bien démarré et nous avions déjà, fin de la semaine dernière, quasi 220 000 personnes qui étaient inscrites ou qui se sont fait vacciner. C’est un chiffre qui était largement au-delà de nos espérances, car pour les 10 premiers jours, tout était complet dans l’ensemble des 22 centres de vaccination de Wallonie.

Vous le savez, la Wallonie a fait le choix d’exécuter strictement les recommandations des autorités sanitaires, en l’occurrence du Conseil supérieur de la santé et de la task force Vaccination.

Cette campagne automnale de rappel est une campagne, un peu à l’instar de la grippe, proposée principalement pour les personnes de 65 ans et plus. Pour les personnes de 50 à 64 ans, il y a une divergence entre l’avis du Conseil supérieur de la santé et celui de la task force Vaccination. Cela concerne, en réalité, une vaccination qui devait être suggérée pour des personnes qui ont des comorbidités, c’est-à-dire des personnes qui fument ou ont une consommation d’alcool quasi quotidienne, mais aussi des gens hyper tendus, et cetera. Pour toutes ces pathologies – en tout cas pour une majorité d’entre elles –, nous n’avons heureusement pas de fichage de personnes consommant régulièrement de l’alcool ou des cigarettes. C’est la raison pour laquelle la task force Vaccination, dans un souci de bonne organisation, a conseillé aux autorités belges d’inviter l’ensemble des Belges de 50 ans et plus à cette campagne automnale de vaccination, tout en proposant, sur une base volontaire à celles et ceux plus jeunes qui le souhaitent de pouvoir aussi bénéficier de cette campagne de rappel.

Nous avons rouvert 22 centres de vaccination en Wallonie et à peu près 200 pharmacies sur l’ensemble du territoire. Contrairement à la première campagne où nous avions invité l’ensemble de la population, nous avons pu cette fois progresser dans le maillage et ainsi répondre aux demandes de la population puisque nous avons énormément de personnes qui souhaitent que la pharmacie soit un lieu de vaccination. Certaines pharmacies le souhaitent, d’autres non. Dans celles qui sont intéressées, l’AViQ et les autorités fédérales ont permis que cela soit possible, avec des tarifications qui ont été fixées par l’autorité fédérale, en l’occurrence le ministre Frank Vandenbroucke.

Pour les médecins généralistes, il y a eu une tarification également fixée par l’État fédéral, par Frank Vandenbroucke, qui a fait l’objet d’une deuxième négociation dans laquelle il a été proposé de pouvoir répondre à une demande que les régions formulaient depuis de très nombreux mois, à savoir que les vaccins puissent directement être délivrés aux médecins généralistes pour ne pas leur demander d’aller dans une pharmacie ou dans un centre de vaccination. Cela demandait, en termes d’organisation, un travail assez lourd pour des médecins généralistes déjà surchargés. Selon toute vraisemblance et selon les informations que l’on a reçues de l’Agence fédérale du médicament, la situation semble se débloquer. La logistique permet désormais de ne pas jeter de vaccins et d’outiller les médecins généralistes dans des délais imminents.

Pour l’heure, nos pratiques sont identiques à celles qui précédaient pour les autres épisodes de vaccination. Le 6 juillet, nous avions validé cette campagne automnale au niveau de la CIM Santé, pour laquelle nous avons strictement respecté l’avis du Conseil supérieur de la santé. Cela procède d’une certaine logique, avec les institutions de soins, les professionnels de la santé et les invitations pour les personnes de plus de 65 ans, les personnes immunodéprimées et ensuite les 50-64 ans. Cette dose de vaccin supplémentaire n’est pas conseillée pour les moins de 18 ans qui sont en bonne santé.

Les 22 centres sont étalés sur l’ensemble de la Wallonie, six jours sur sept, avec des plages horaires assez larges. La vaccination est aussi possible dans 200 pharmacies pour le moment et chez un certain nombre de médecins généralistes. La liste des pharmacies et des centres de vaccination est disponible sur jemevaccine.be.

On a également lancé une campagne de communication de grande envergure qui a démarré le 1er septembre avec plusieurs canaux de communication – réseaux sociaux, journaux, spots télé, encarts –, particulièrement vers les publics cibles concernés. L’objectif n’est pas de toucher les plus jeunes, mais les publics déterminés par nos scientifiques. Le site jemevaccine.be reprend toutes les informations relatives à la vaccination et ses modalités. On a des messages visuels, des campagnes qui ont été validées grâce à un certain nombre d’experts – que je remercie en passant, dont M. Yzerbyt –, qui visent à toucher tous les publics déclinés. Le slogan de la campagne est « La vaccination, la meilleure option » ; vous l’avez sans doute entendu en radio, en télé, sur les réseaux sociaux, dans la presse généraliste et spécialisée, sur des panneaux d’affichage urbains, dans les salles d’attente des hôpitaux, dans les pharmacies, avec de nombreux partenaires comme les mutuelles qui sont également responsables de la prévention, dans les Espaces Wallonie, dans l’affichage autoroutier, et cetera. On vise principalement les personnes qui ont fait les trois doses de vaccination. Il y a une diminution entre les deux doses et la troisième dose au niveau du nombre de personnes concernées. Cette dose de rappel touchera un petit peu moins de gens, mais on a des objectifs qui restent ambitieux. Je pense que le message est globalement bien compris par l’ensemble de la population concernée. Les messages sont clairs. Il vaut mieux commencer cette vaccination avant que le pic épidémique ne démarre.

Tous les scientifiques l’ont démontré : vacciner pendant un pic épidémique n’a que peu d’impact ou arrivera trop tard pour avoir une efficacité – rappelant que l’efficacité principale est de prévenir les formes graves de la maladie. La campagne est programmée jusque fin octobre. On essaie de travailler avec des messages de sensibilisation clairs.

 Le CST n’est plus actif en Belgique, mais cette nouvelle dose est bien sûr prise en compte pour l’activation du certificat européen vaccinal. Plusieurs personnes m’ont demandé comment s’affichait cette quatrième dose. Si elle ne s’affiche pas chez celles et ceux qui ont l’application du Covid Safe Ticket, ils peuvent rafraîchir la page, leur permettant l’affichage de cette quatrième dose. Elle est toutefois automatiquement intégrée.

L’Agence européenne des médicaments n’autorise pas l’utilisation du vaccin bivalent adapté pour les primo-vaccinations ; les vaccins adaptés ne sont autorisés que pour les boosters. La primo-vaccination se poursuit avec les vaccins disponibles contre la souche Wuhan, avec des proportions moindres – vous vous en doutez –, mais les centres ont bien sûr quelques ampoules de vaccins de première génération pour répondre à cette demande.

Le vaccin Novavax n’est plus disponible. Beaucoup de personnes m’ont dit qu’elles étaient circonspectes à la fois sur les vaccins adénovirus et sur les vaccins ARN messager et qu’ils attendaient avec impatience Novavax. Ce dernier est arrivé, le succès a été très mitigé au point que la date de péremption de ces vaccins est arrivée à échéance. Nous ne comptons pas en demander de nouveaux. C’était une possibilité de plus pour répondre à la demande de la population pour les protéger, mais les informations qui nous parviennent de la pharmacovigilance et après avoir vacciné plusieurs milliards de personnes… C’était une possibilité de plus pour répondre à la demande de la population pour les protéger, mais les informations qui nous parviennent de la pharmacovigilance et après avoir vacciné plusieurs milliards de personnes depuis maintenant presque deux ans font en sorte que nous avons suffisamment de recul pour montrer l’efficacité à ceux et celles qui en étaient les plus réticents.

L’adhésion à la campagne semble, au regard des premiers chiffres reçus, très positive. Les centres de vaccination enregistrent de très beaux chiffres de remplissage. Plus de 120 000 vaccinations ont ainsi été enregistrées déjà après une semaine et, fin de la semaine dernière, on était à plus de 213 000 personnes vaccinées ou qui avaient pris rendez-vous. Vendredi, on avait aussi plus de 1 200 inscriptions via à la fiche Qvax, ce qui veut dire que l’on a de nombreuses personnes qui ont entre 18 et 50 ans et qui souhaitent être vaccinées parce qu’elles ont un problème de santé, parce qu’elles sont en contact avec une personne plus âgée, parce qu’elles n’ont pas envie de contracter le covid et éventuellement d’être plus malade. Évidemment, c’est autorisé. C’est la raison pour laquelle eux s’inscrivent via Qvax ou via jemevaccine.be. L’analyse sur les taux de rendez-vous dans les centres se fait de manière journalière. De la sorte, on regarde un peu le nombre du personnel. Je ne vais pas rentrer dans le détail. Il y a, par respect pour le personnel investi dans les centres, des délais de préavis de quinze jours qui ont été fixés pour permettre au personnel des centres de s’adapter correctement à l’évolution de la situation.

Vraiment, je voudrais remercier les acteurs qui se sont mobilisés, que ce soit les cercles de médecine générale, les pharmaciens, les infirmiers, les bénévoles et tout le personnel autour des centres de vaccination qui s’occupent de la logistique et de la sécurité. Cela fait chaud au cœur de voir à quel point les gens se mobilisent derrière de grandes causes de santé publique.

Voilà, les informations que je peux vous donner. En tout cas, à ce stade, les voyants sont au vert. Je m’en réjouis, d’autant que les indications montrent que, avec une population qui serait à moitié vaccinée, c’est-à-dire que si 50 % de la population concernée par cette campagne de boost se fait vacciner, nous éviterons de saturer les hôpitaux en cas de pic épidémique aux alentours de la mi-octobre et mi-novembre. Je m’en réjouis donc et je pense que, globalement, le message est bien passé, mais nous poursuivons avec les messages de sensibilisation, d’information et de pédagogie.

Réplique de Sabine Roberty

Chaque fois qu’on évoque le covid au sein de cette commission au travers des 1 001 questions qui ont été posées, on suit la crise quasi au jour le jour.

Je souligne qu’on est passé de 50 officines à 200 participants à l’action de vaccination. On peut s’en réjouir en termes de préventions et d’organisation de soins de la première ligne. C’est aussi une belle reconnaissance pour le travail des pharmaciens et des pharmaciennes.

J’avais évoqué avec vous une question sur les femmes enceintes, mais l’organisation du suivi des grossesses, c’est aussi l’ONE. Elles sont prioritaires. Je suis allé voir sur le site jemevaccine.be ; il y a une campagne organisée sur ce site internet sur base de fake news, de questions-réponses qui sont très bien formulées et qui sont plutôt rassurantes pour les futures mamans qui s’inquiéteraient de savoir si elles veulent se faire vacciner.

 

Photo de Pixabay: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-debout-a-cote-de-la-femme-sur-la-balancoire-34761/